Author Archive

Suicide Silence – The Cleansing

suicidensilence-thecleansingIl en faut beaucoup pour botter le c.. d’un chroniqueur avec la puissance et la précision de ce qu’est en train d’amener ces jeunots fraîchement extirpés de l’underground californien que sont les Suicide Silence.
Extirpés de l’underground, c’est peut-être la pièce maîtresse de tout ce bordel…Après un ep pondu en 2005, le groupe s’est en effet attelé à s’écarter des clichés de la scène qui bouge mais qui n’éclot pas toujours dans des conditions convenables. Ils se sont rachetés une conduite scénique et ont réussi, à coup de compos dévastatrices, à assembler derrière eux tout un tas de personne qui leurs donnent maintenant la crédibilité requise pour atteindre la 94eme place du billboard qu’ils ont réussi à décrocher (ok c’est loin derrière certains groupes bien établis, mais quand même…). On retrouve ainsi John Travis derrière les manettes et le grand, l’unique Tue Madsen au mastering. Le groupe s’étant même payé le luxe de se faire réaliser leur pochette par Dave McKean (Machine Head, Fear Factory…). 

Reste encore à expliquer cette avalanche de riffs acérés qui vous sont envoyés dans la gueule dès les quelques trente secondes de l’intro oubliés… Des compositions précises, étonnantes, fourmillantes de détails et d’une technicité démoniaque. Voilà en gros ce qui vous sera proposé au menu ce soir. Des millions d’influences digérées à un stade plus ou moins avancé viennent s’allier dans un massacre organisé aux influences aussi bien death metal que grind.
Du death metal, les petits californiens ont retenu les leçons de violence des premiers Deicide et ont chopé au passage la technicité et les passages recherchés du mythique Death. Au grind, ils ont emprunté le son du Napalm Death des grands jours, ainsi que leur férocité rattachée à la nervosité de jeunes groupes comme See You Next Tuesday. Au black, ils ont rapidement emprunté quelques petites idées bien foutues venue d’Angleterre mais surtout du majestueux polonais Behemoth. Un peu fouilli ? Dites vous qu’en plus de ça, le groupe n’a pas évolué dans une grotte et a hérité de la fougue que sa génération distille dans le metalcore/hardcore.

Tout cela pourrait sembler un peu too much jusqu’à l’écoute de la galette. Les titres s’enchaînent avec une gêne inexistante concernant la longueur, des titres allant de moins de trois minutes à plus de cinq minutes selon les besoin tout en gardant une fluidité imparable dans l’ensemble. On évolue au grès des hurlement de Mitch Lucker et des fracassantes tronçonneuses des gratteux Chris Garza et Mark Heylmun, alors que Alex Lopez impose ses rythmiques fascinantes de précisions. Le groupe nous enfonce tout simplement dans le sol, nous lacère artistiquement les oreilles, nous pousse au décrochage de vertèbre sur des titres aussi efficaces que No Pity For a Coward. Un pur bonheur à côté duquel aucun fan de death ne peut se permettre de passer.

Necrogunslinger (09/10)

www.suicidesilence.net

www.facebook.com/suicidesilence

Century Media / 2008

Tracklisting : 01. Revelations (intro) 02. Unanswered 03. Hands of a killer 04. The price of beauty 05. The fallen 06. No pity for a coward 07. The disease 08. Bludgeoned to death 09. Girl of glass 10. In a photograph 11.Eyes sewn shut 12.Green monster 12.Bonus track

 

Beyond The Void – Gloom Is A Trip For Two

Beyond_The_Void_gloomLes sauveurs du gothic-rock, les gars capables de remettre à l’heure les pendules du vieux manoirs, vainqueurs de Dieu sait combien de concours et autres évènements obscurs, compositeurs de bande originales pour des jeux vidéos inconnus, les jeunes gens de Beyond The Veil ont visiblement devant eux une vie bien chargée et fructueuse. Encore faudrait-il nous le prouver à la force de la guitare et du riff qui déboite, ce qui n’est pas obligatoirement gagné avec Gloom Is A Trip For Two.

Une chose est en tout cas certaine, les classiques que sont To/Die/For, Sentenced et Moonspell ont encore de l’impact jusqu’en Teutonie, et quand on arrive plus à se donner un style langoureux à la Jappe, il est toujours tant de chauffer les minettes avec un petit coup de voix à la Ville (H.I.M.). 
Voilà en un petit paragraphe ce qui résumera les influences classieuses et non digérées de ces allemands en soif de darkness bien rythmée.
On retrouve donc les précités To/Die/For un peu partout, les increvables Moonspell dans chaque passage de gratte sèche, et du bon petit Sentenced des derniers jours dans ce demi-tube qu’est Cyanide Eyes, à qui il ne manque qu’un petit peu de volonté et de culot pour devenir entier. Reste que ce titre bouge quand même son quota, et que d’autres tubes tellement annoncés qu’ils en laisse de marbre remplissent bien leur rôle comme l’espagnol Seductora.

Alors ça bouge, bien et avec honnêteté, mais comme précisé ci-dessus, il faudra repasser pour les nouvelles idées, quand le tout aura pris un peu de bouteille et oublié les disques écoutés durant l’adolescence.  Parce qu’au final on se retrouve, en dehors des hits à enfourner au micro-onde, toujours un peu face à la même m… chose. Avec une voix qui vient vous caresser la groupie comme jamais et qui en oublie même de changer de mélodie entre deux titres (My Life Is a Lie et Unwanted), les guitaristes en résille qui en envoie à mort mais qui n’ont trouvé des riffs différents que pour quelques titres sur l’album et qui revoient leur gammes avec style et latex le reste du temps.

Alors au final chez les jeunots de l’obscurité on préfèrera largement salivé sur le prochain Lacrimas Profundere ou sur le dernier Entwine, au moins de ce côté là ça en veut et le porte monnaie se sentira moins blousé…

Necrogunslinger (06/10)

www.beyondthevoid.de

Endzeit Elegies / 2008

Tracklist 01. Her dive into midnight 02. Seductora 03. Faminine 04. Cyanid eyes 05. Gloom is a trip for two 06. Nihilism 07. Let me reap 08. Rid of the earth 09. Hateworld 10. My life is a lie 11. Unwanted 12. A minute before Dawn

 

Ayreon – 01011001

Ayreon_-_01011001Voilà le retour du très particulier Ayreon sur nos platines, avec un Arjen Lucassen toujours au commande, et toujours aussi foisonnant d’idées. Des idées malheureusement, on le verra, qui sur une scène comme le metal mélodique balançant entre Kamelot et Epica, finit maintenant par se replier sur lui-même.
On retrouve ainsi toutes les bases de ce qui a fait Ayreon et son univers, si proche au final d’Ainia, même si plus travaillé, pour les novices qui chercheraient à fixer un son sur ce projet aux multiples ambiances et, surtout, aux multiples interprètes.
Pour fixer, tout d’abord, le décor, on peut rappeler que c’est Arjen qui se charge lui-même, comme un grand, de tous les instruments sauf la batterie, et qu’il ne tolère de lâcher le manche ou le clavier qu’à des solistes occasionels comme Michael Romeo (discret) et Derek Sherinian (intéressant). Reste une foule de chanteurs toujours aussi impressionante. Les habitués du projet et d’autres Avantasia seront ravis de retrouver certaines têtes bien connues, alors que les nouveaux venus ne peuvent que transpirer en entendant sur un même album les belles Anneke Van Giersbergen, Simone Simons, Floor Jansen ou Magali Luyten, mais aussi Steve Lee (Gotthard), Jorn Lande, Bob Catley, Hansi Kürsch (Blind Guardian), Tom Englund (Evergrey) et bien d’autres encore…

Reste qu’au final tout ce beau monde se passe le relai à une vitesse hallucinante et plutôt bien dosée sur des titres malheureusement un peu trop simplistes et téléphonés. L’ambaince générale a du mal à décoller et les atmosphères posées au clavier deviennent maintenant un peu trop facile à la vue des excellentes prestations de certains groupes dans le même style.
De plus, certaines transitions ont du mal à passer, et on digère ainsi avec problème l’arrivée d’extraterrestres comme le Connect The Dots du premier cd.
Il faut pourtant bien avouer que les prestations des artistes sont en très grande majorité de haute volée, mais les paroles servant le développement de l’histoire plantée par Lucassen restent parfois décevantes et ne sont pas à la hauteur de l’histoire développée au final.
La musique traîne un peu et c’est véritablement le chant qui sauve la plupart des compositions, avec des échanges fantastiques entre Jorn Lande et Floor Jansen ou (entre autre) des prestations fantastiques de Tom Englund et Hansi Kürsch.

On a donc ici un opera-metal qui séduira très certainement les novices découvrant ici un bien beau style qui reste trop souvent dans l’ombre, mais qui aura bien du mal à s’imposer face à certaines autres œuvres de Lucassen ou encore face à son challenger direct qu’est la troisième partie du Avantasia de Tobias Sammet.

Necrogunslinger (06.5/10)

www.ayreon.com

SPV – InsideOut Music / 2007

Tracklist (xx:xx) : CD1 (Planet Y) : 01.Age of Shadows (incl. We Are Forever) 02.Comatose 03.Liquid Eternity 04.Connect The Dots 05.Beneath The Waves 06.Newborn Race 07.Ride The Comet 08.Web Of Lies CD2 (Earth) : 01.The Fifth Extinction 02.Waking Dreams 03.The Truth Is In Here 04.Unnatural Selection 05.River of Time 06.E=MC 07.The Sixth Extinction