Author Archive

Death Breath – Stinkin’ up the night

deathbrinth-stinkinSi vous vous êtes toujours demandé comment un chroniqueur pouvait discerner un album de death old-school d’un autre sans avoir écouté l’album en question ou même jeté un regard à son artwork, la réponse se révèle relativement simple… Recevoir une cassette promo alors qu’on est en 2006 est déjà en soi un indice plutôt convaincant.
Quand par curiosité on cherche à en savoir plus sur ce groupe nommé Death Breath et qu’on découvre l’ampleur d’un tel projet, la cassette ne reste généralement pas longtemps hors d’un lecteur.
Une présentation s’impose… Death Breath est donc un groupe sans véritable chanteur fixe, créé par une bande de tarés suédois voulant rendre hommage au Grand Death des 90’s. Si je vous dis que les tarés en question sont Robert Pehrsson (Runemagick), Magnus Hedquist (Grinderbitch) et surtout Nicke Andersson (Entombed, Hellacopters), une image se précise dans la tête pleine de cheveux du metalleux que vous êtes… Si au passage je vous précise que l’album abrite au poste de chanteur des personnes comme Scott Carlson (Entombed), Jörgen Sandström (Grave) et Fred Estby (Dismember) tout devient certainement plus clair.

Un véritable petit bijou, c’est le seul moyen de décrire correctement cet album. Un son résolument underground pour s’adapter complètement à l’ambiance, mais tout de même largement assez travaillé pour rendre totalement hommage aux compositions, des musiciens acharnés et talentueux qui se donnent visiblement un plaisir fou, des compositions complètement ahurissantes rendant hommage à 100% au bon vieux death suédois qui nous a tous fait rêvé (si vous en êtes arrivés à ce point de la chronique c’est obligatoirement que vous me comprenez…) ; tout est rassemblé ici pour que le groupe se fasse plaisir et offre un grand moment aux fans du genre.
Court et intense l’album passe en un instant et quelques headbangs. L’alternance des chants ne peut qu’aider à profiter encore plus de ce bon moment et à mettre en valeur le travail de composition du groupe.

Un album déjà culte que tout fan du genre se doit de posséder. Un hommage unique en son genre à une scène qui le méritait bien, et à des fans qui le méritent plus encore… 

Necrogunslinger (9,5/10)

www.facebook.com/deathbreathofficial

http://deathbreathmetal.bandcamp.com

Black Lodge / 2006

Tracklist (34:17) 1. Death Breath 2. Chopping Spree 3. Heading for Decapitation 4. Dragged Through the Mud 5. Coffins of the Unembalmed Dead 6. A Morbid Mind 7. Reduced to Ashes 8. Christ All Fucking Mighty 9. Flabby Little Things from Beyond 10. Cthulhu Fhtagn!

 

Deicide – The Stench Of Redemption

deicide-stench-redemptionScars of the Crucifix annonçait un retour en force pour la bande à Benton. Mais qui aurait pu s’attendre après un album de ce genre à ce que Deicide trouve enfin la grâce, et ce à travers l’incursion de mélodie dans sa musique ?

Le line-up remanié qui nous laisse découvrir Jack Owen (ex-Cannibal Corpse) et Ralph Santolla (ex-Death, Iced Earth) aux guitares fait son effet. Évidemment vous vous doutez que la révolution ne vient pas des paroles de Glen, notre cher satanique continue ici avec ce à quoi il nous a toujours habitué, de l’anti-christianisme de bas étage bourrin et pas très recherché. 
Par contre Steve Asheim fait tout simplement des merveilles avec son travail de composition. La production est devenue plus sobre et sèche pour mieux accueillir des morceaux tout simplement hallucinants. Le premier titre montre la voie au reste de l’album avec un death metal de haut niveau dans la veine de ce que Deicide a fait de mieux, viennent ensuite se greffés des solos magnifiques qui osent introduire mélodie et heavy comme personne ne pouvait s’y attendre. Glen lui aussi joue dans la sobriété en calmant légèrement son utilisation des enregistrements de voix multiples pour mieux nous dévoiler son talent avec un chant martelé et précis tout simplement impressionnant.
La rythmique recherchée soutient ainsi les guitares qui font des merveilles tout au long de l’album et dévoilent de vrais petits trésors à travers des morceaux comme Walk With The Devil In Dreams You Behold ou encore le final infernal de The Lord’s Sedition.

Les habitués du groupe retrouveront dans cet album, plutôt proche dans son esprit du grand Once Upon The Cross, ce qui a toujours fait de Deicide un groupe unique en son genre. Pour ensuite mieux savourer les innovations divinement diaboliques que le groupe américain a fait subir à sa musique.
Tout se rencontre ici pour créer un des meilleurs albums du genre depuis longtemps, avec une production complètement adaptée à des compositions qui tout en respectant l’héritage du groupe à la lettre ont su donner un souffle nouveau à l’ensemble et transformer ce pur moment de brutalité en un plaisir immense pour l’auditeur. 
Une réussite tout simplement, puisque Deicide signe certainement ici son meilleur album.

Necrogunslinger (09.5/10)

www.facebook.com/OfficialDeicide

Earache / 2006

Tracklist (38:35) 01.The stench of redemption 02. Death to jesus 03. Desecration 04.Crucified for the innocence 05.Walk with the devil in dreams you behold 06. Homage for satan 07.Not of this earth 08.Never to be seen again 09.The lord’s sedition

 

SB1Premier jour : cliquer ici / Deuxième jour : cliquer ici

Toutes les belles choses ont une fin et ce coup-ci la pluie n’a pas voulu rater la fête ! Heureusement elle a su se faire tout de même plutôt discrète et le festival peut se vanter de s’en être sorti avec les honneurs niveau météo ! Alors que le titre Summerbreeze résonne pour la dernière fois de l’année sur le site, les campeurs fatigués s’extirpent de leurs tentes pour se rendre en masse vers la main stage sur laquelle évolue déjà The Other. Il est très dur pour les groupes de proposer un show efficace lors d’un troisième jour vu que la fatigue est déjà à son comble et que de nombreux bons moments ont déjà été amassés, mais c’est là qu’on reconnaît le talent d’un groupe, à la capacité de faire bouger un metalleux, même lorsqu’il est déjà zombifié ! The Others s’y prennent plutôt pas mal avec leur punk rock/metal qui flirte avec les Misfits et proposent un show intéressant et énergique ! Une bonne surpise pareille dès le matin fait du bien où elle passe et les quelques festivaliers présents ne se font pas priés pour remercier le groupe.
 
C’est Perzonnal War qui prennent la relève avec leur heavy thrash pas dégueulasse. Le public est déjà bien lancé et accueille donc ce groupe dignement même si sa présence scénique est un peu absente et que les compos ont tendance à traîner en longueur. Le tout reste relativement efficace et c’est le plus important pour le début de cette troisième journée !
Lumsk vient ensuite apporter la culture Norvégienne et des légendes parlant de lutins et de trolls sur la Main Stage. Malgré quelques problèmes techniques qui frapperont la ravissante violoniste, et le manque certain d’expérience scénique de ce jeune groupe, le public ne se fera pas prier et réservera un accueil chaleureux à ces gens venus du froid. Les compos passent plutôt bien et on trouverait difficilement mieux pour se prélasser au soleil en reprenant des forces.
 
SB2
 
Gojira sont là en ce dernier jour pour représenter notre beau pays dans ces contrées hostiles (Si, si je vous jure !) et le moins que l’on puisse dire est qu’ils le font très bien ! Le public est sous le charme du death technique de nos petits Français et bouge sans se faire prier ! Pogos et slams sont lancés, la journée peut véritablement commencer !
On reprend ses esprits un moment devant le metal gothique et lancinant de Vision of Atlantis qui nous propose un show assez calme et sans réelle surprise. Le chant féminin est maîtrisé et le tout balance bien mais le public ne redémarrera vraiment que lorsque Legion of the Damned investissent la pain stage pour un show électrique et survitaminé. Les cheveux balancent dans tous les sens et le groupe nous en envoie plein la gueule sans compromis. À peine un album et déjà des shows pareils, respect…
 
C’est ensuite Necrophagist qui débarque avec un bon son et un death tellement technique qu’il aurait mérité encore mieux. Le public a définitivement pris son rythme de carrière et part à la guerre sans se poser de questions. La fosse bouge et le groupe aussi, les compos s’enchaînent avec fluidité jusqu’à ce que Carnal Forge prennent la relève. Avec autant de groupes violents on pourrait avoir l’impression de tourner en rond mais ce n’est pas le cas, le moshpit est là pour ça et sinon on déguste tout simplement. Le show de Carnal Forge bouge autant que leur musique et le public l’a bien compris, essayant ainsi de suivre le rythme imposé.
 
On perd ensuite un peu de puissance avec le show de Totenmond qui tout en restant convaincant sera tout de même un peu trop typique pour arriver à continuer de faire bouger une fosse de plus en plus conséquente et qui subi maintenant la fatigue de ce début de journée fracassant. Le groupe occupe tout de même bien la scène et s’en sort avec les honneurs, tout comme Psychopunch qui restent avec les mêmes problèmes que leurs prédécesseurs, la pluie en plus. Effectivement le temps à décider de se joindre à nous et une bonne petite douche réveille (et effraie accessoirement) les metalleux présents. Le groupe termine tout de même sous les applaudissements un show plutôt intéressant.
La pluie n’a toujours pas lâché le morceau quand Corvus Corax montent sur scène. Elle va pourtant vite se calmer et laisser tomber après quelques morceaux de ces vétérans de la musique celte. Les allemands sont aux anges devant ce groupe culte dans leur pays et les autres sont partagés entre admiration et surprise devant un groupe qui ne lésine en rien sur les instruments étranges et la musique recherchée, on s’écarte un peu du metal mais on ne perd en rien les bons moments.
 
C’est donc dans la boue qu’il va falloir pogoter devant les vikings de Thyrfing. Ambiance musclée garantie dans la fosse avec un groupe qui s’efforce de garder sous tension toute une bande de joyeux pogoteurs. La pluie en moins les guerriers sont de plus en plus nombreux dans la fosse, et la musique puissante et précise du groupe les fait réagir vite et bien.
 
Petit interlude sentimental avec les Finlandais de Negative. Le public devient du coup majoritairement jeune et féminin devant un groupe  qui cache tout son charme dans ses rythmes pop et ses belles paroles lancinantes. La fosse reste tout de même bien fournie et le show se passe bien malgré un retour de la pluie qui partira en même temps que le groupe. La musique passe bien l'air de rien, et les membres du groupe savent assez jouer avec leur public pour créer un bon moment.
 
Bloodflowers marquent le chaînon manquant entre la musique plus calme de Negative et l’action qui nous attend pendant les têtes d’affiche en proposant un metal rythmé et rock n’ roll avec une voix féminine intéressante. Le public recommence ainsi à bouger et à foutre le bordel, le groupe mettant clairement assez d’ambiance sur scène pour en transmettre à une fosse très réceptive.
 
Les choses s’emballent sur la Main Stage avec l’arrivée du seul véritable groupe heavy du festival. Gamma Ray sait comment parler à son public et Kai Hansen va foutre le feu pendant une heure à la fosse du Summer Breeze. Classiques et nouveaux titres s’alternent dans un show qui propose tout ce qu’il faut quand il faut pour faire passer un bon moment aux (très) nombreux festivaliers présents devant la scène !
 
On reprend là ou Thyrfing s’était arrêté quand les Suédois d’Unleashed lancent l’assaut. Les vikings sont prêts à la bataille et la fosse va bouger ce soir ! Le groupe sait comment s’y prendre et le public le sait et est au rendez-vous. Pogos, slams et headbangs sont les seules règles dans cette grande bataille que les membres du groupe mènent du haut de la scène avec un show rythmé, puissant et carré. Un nouveau morceau est en plus le bienvenu, venant nous mettre l’eau à la bouche pour le nouvel album du groupe.
Fear Factory arrivent ensuite en tant que dernière tête d’affiche du festival. Les américains ont un show précis et huilé, les titres s’enchaînent et la relation se crée rapidement avec un public qui s’éclate aussi bien sur les nouveaux hits que sur une succession de bons vieux classiques qui prennent par les tripes. Le son n’est pas top et c’est dommage, mais les musiciens savent prendre les choses en main et mener une fosse aussi énorme que celle présente ce soir.
 
SB3Toutes les bonnes choses ont une fin, et c’est avec le doom des anglais de My Dying Bride que cette fin arrivera. Le show est tout simplement impressionnant et le groupe arrive a créer une véritable osmose avec un public fatigué mais pourtant bien présent et réceptif. Quelques titres seulement arrivent à créer un véritable bon moment. Un moment triste, mais prenant, qui clôturera avec beauté un festival bien chargé.
 
Avec un son presque toujours très bon, une organisation qui a bien réussi son coup malgré les difficultés que peut entraîner un changement de site, des groupes qui se sont donnés à fond pendant trois jours et qui malgré des alternances entre les styles parfois surprenantes ont toujours réussi à captiver un public nombreux, le Summer Breeze a véritablement été un très bon moment de l’été 2007. Avec un public dans lequel habitués et nouveaux se sont retrouvés et ont réussi à faire la fête avec de la très bonne musique et dans de bonnes conditions. Quelques erreurs de parcours étaient évidemment inévitables comme la difficulté à communiquer ou un petit manque d’organisation de la sécurité, mais rien de particulièrement troublant. 
 
Après avoir donné ce point de vue extérieur, nous avons trouvé intéressant de vous proposer un point de vue intérieur sur le déroulement de ce festival. Nous vous proposons donc aujourd’hui ce petit entretien que nous avons eu avec l’organisateur du Summer Breeze le lendemain du festival, histoire de faire le point sur ce qui a marché cette année, et sur ce qui reste à faire après un changement de site mouvementé !
 
SB4
 
Il est 17h en ce 20 Août et My Dying Bride a donc quitté la scène depuis environ 16h quand nous décidons de déranger Ralf Nusser qui, mal réveillé, commence la lourde tâche de ranger le bordel que peuvent engendrer plusieurs milliers de metalleux un peu dérangés.
Ce site Ralf continue encore d’en découvrir les secrets puisque le Summer Breeze venait de s’y installer pour la première fois. Un changement de site qui n’aura d’ailleurs pas été de tout repos : "Nous avons eu beaucoup de chance car c’était tout sauf facile de se décider à quitter un endroit que nous connaissions déjà très bien, et la recherche d’un nouveau site s’est avérée beaucoup plus ardue que nous l’imaginions. Nous étions au bord du désespoir à force de chercher sans résultat quand nous avons eu l’idée de contacter des sites d’aviation… C’est cette idée qui nous a sauvée puisque elle nous a permis de découvrir le site de Dinkelsbuhl qui nous convenait parfaitement."
Ce changement de site permettait donc à l’organisation d’apporter de nombreux changements bénéfiques aux festivaliers : "La principale innovation était la distance beaucoup plus réduite entre le camping et le site à proprement parlé, c’était vraiment très arrangeant. Le placement des scènes était également facilité et nous étions très satisfaits de notre choix, nous espérons d’ailleurs pouvoir revenir l’année prochaine sur ce même site pour faire à nouveau la fête !"
Le placement des scène est pourtant une tâche qui demande beaucoup de patience, et le moins que l’on puisse dire à l’écoute du son des différents groupe est que tout s’est passé pour le mieux ! "Le son est vraiment dur à gérer. Il y a tellement de critères à prendre en compte… Que ça soit au niveau de la météo ou de la distance… Et il ne faut pas oublier que nous devons gérer ça sur un site vide qui sera ensuite rempli de stands et de personnes, ce qui change toute la donne !"
Évidemment, tout le monde s’attendait à quelques petits problèmes suite à ce changement de site tant redouté. Pourtant tout s’est plutôt bien déroulé même si Ralf regrette certaines choses : "Tout avait changé et nous ne pouvions plus faire comme à notre habitude, il y a donc eu quelques problèmes que nous n’avons pas pu éviter comme l’éclairage du camping, les barrières que nous ne savions vraiment pas comment placer pour délimiter le site, l’électricité qu’il fallait gérer ou encore l’eau sur la camping… Mais bon il fallait bien passer par là pour apprendre et avoir la possibilité de faire beaucoup mieux l’année prochaine !"
De nombreux petits problèmes donc, qui n’auront pas découragé les habitués : "À l’heure actuelle nous n’avons pas vraiment de chiffres concrets mais je pense qu’on peut tabler sur 11000 visiteurs, ce qui est peu par rapport à nos possibilités mais qui représente tout de même une belle réussite en tenant compte du peu de temps dont nous avons disposer pour effectuer les préventes (qui sont de plus tombées pendant la Coupe du Monde de Football) et une publicité concrète… Mais on compte sur vous pour être encore plus nombreux l’année prochaine !"

Texte par Necrogunslinger /  Band Pics par Myrdhemingala