Quand tout commence avec un morceau titre si énervé et puissamment MTVesque (non ce n’est pas méchant !), et si on connaît un tant soit peu les Backyard Babies, on sait qu’il ne nous reste plus qu’à nous accrocher et à nous prendre une belle baffe dans la gueule avec ce People Like People Like People Like Us au titre aussi bizarre qu’entêtant.
Partis récemment à l’attaque d’un marché américain qui leur était jusqu’alors encore fermé, les suédois mettent ici toutes les chances de leur côté pour réussir et percer un marché dur comme l’acier tout en gardant ce qui a toujours fait leur force.

Elevé au hard rock, au sleaze, au punk mais aussi très certainement à du bon vieux Offspring, le groupe nous envoie ici dans les dents tous les ingrédients qui séduisent chez eux, à travers une petite quarantaine de minutes et douze morceaux particulièrement bien ficelés.

Si le morceau titre déjà cité n’apporte rien de bien neuf mais au moins le fait bien, les autres titres se partagent la lourde tache de présenter toutes les facettes du groupe, avec quelques petites surprises également comme cet hallucinant Roads qui fait du bien par où il passe.

Acharné, mélodique, pensé et concis, l’album est une vraie décharge d’énergie qui risque bien d’installer enfin ce groupe dans un statut qu’il mérite depuis longtemps et qu’il s’efforce de forger au fil d’albums de mieux en mieux écrits et de tournées épatantes.
Alors ok la vie est dure sur MTV et autre chaîne musicale, et certains d’entre vous continueront à s’acharner sur ce groupe qui est peut être trop gentil ou trop prévisible… mais le tout est bien foutu et fonctionne à merveille, c’est tout ce qu’on leur demande pour passer un bon moment !

Necrogunslinger (08/10)

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Century Media / 2006

Tracklist (39:04 mn) : 01. People Like People Like People Like Us 02. Cockblocker Blues 03. Dysfunction Professional 04. We Ggo a Long Way Back 05. Roads 06. Blitzkrieg Loveshock 07. The Message (How Could i Be so Wrong) 08. i Got Spades 09. Hold em Down 10. Heroes and Heroines 11. You Cannot Win 12. Things To Do Before We Die

Le metalcore, ou quand un style si jeune tourne déjà beaucoup trop souvent sur lui-même…
Built by Blood est donc le premier album des jeunes californiens de Bleed the Dream, et malheureusement le dernier avec leur batteur Scott Gottlieb, décédé peu de temps après son enregistrement. Rest in Peace…
Ce groupe veut réussir, et le fait ressentir, mais se prend trop vite les pieds dans les nombreux pièges de ce style si attirant et donc si embouteillé. Dommage… Car si Bleed the Dream accroche assez facilement, il n’offre également pas grand-chose de très neuf au genre et pousse au final à passer un bon moment sans rester dans les mémoires.

Alors oui les musiciens assurent pas mal, et dévoilent un jeu simple mais efficace ; et oui le chant est bon et offre ce qu’on peut typiquement attendre du metalcore avec ces belles alternances chant énervé/chant clair, mais l’offre justement si typiquement qu’il ne se démarque de rien pour ressembler à tout, et rate la possibilité de se créer une belle identité. Le chant clair reste tout de même dominant, même si l’utilisation des hurlements se fait parfois très plaisante comme sur Taste the Change…
Les compos transpirent le malaise et n’arrivent jamais totalement à redonner le sourire, développant au fil des minutes un voile de tristesse pas dégueulasse du tout. La production pousse le vice un peu plus loin en démarquant clairement chaque instrument et en laissant respirer correctement les titres, mais en créant un aspect dur et brut : presque trop sec.

Un bon essai donc ? Oui sans doute, juste comme il faut pour passer un peu partout et se faire discret la plupart du temps pour mieux parfois nous péter  la gueule. La scène se montre ici comme un passage obligé. Un bon moment, qu’on oubliera trop vite…

Necrogunslinger (06.5/10)

myspace.com/bleedthedream

Warconent / 2006

Tracklist (43:00 mn) 01.legends die 02.should have known 03.confessions 04.who's killing who 05.just like i remember 06.taste the change 07.emotion regression 08.say g night 09.black sky's 10.broken wings 11.destroying something beautiful

Entre musique de film, influences progressives et musique extrême scandinave, Vintersorg et Oysten G. Brun s’évadent un instant du reconnu Borknagar pour se concentrer sur ce projet que certains se rappellent encore sous le nom de Ion.
Remettre en question les capacités d’instrumentalistes de ces deux musiciens ne serait qu’une perte de temps, et leur capacité à offrir des arrangements grandioses sans ne jamais sombrer dans les nombreux pièges d’un style grandiloquent prouve beaucoup quand au travail de composition réalisé sur ce projet.

Froid et distant, fluide et précis, le style de Cronian évolue librement en un peu plus de quarante cinq minutes. Offrant des compositions longues et complètes, aux arrangements complexes. Si l’entrée dans ce nouvel univers se fait naturellement, en sortir se révèle être plus ardu, chaque écoute entraînant un nouveau point de vue, permettant d’entrer toujours plus profondément dans ce mélange qui fonctionne parfaitement.
Guitares et musiques classiques se mêlent avec aisance, soutenues par une rythmique discrète et des claviers précis ; créant des ambiances particulières, et laissant souvent entrevoir des textures musicales contradictoires. Un titre comme Colures permettant de respirer, ou au contraire d’étouffer un peu plus…
Le groupe ne reste pourtant pas limité dans ce projet déjà grandiose, et se laisse des portes de sortie comme sur les passages plus électro de Nonexistence, titre brut qui permet aux chants extrêmes d’évoluer plus librement.
Un chant d’ailleurs impressionnant, prenant toute son ampleur sur des morceaux comme The Alp. Vintersorg se jouant de nos sens et naviguant avec fluidité entre un chant clair, puissant et apaisant, et un chant extrême aux divers visages. C’est ainsi qu’on retrouve parfois des grands moments de chant pagan pour mieux se plonger peu après dans un chant rappelant avec brio les meilleurs moments du old-Morbid Angel.

C’est avec le court End(durance) que Terra se termine comme il avait commencé. Dans un moment de calme étrange et dur, mettant fin brillamment aux divers sentiments exposés dans ce travail compact et dont chaque minute compte. On aimerait en entendre plus et c’est là toute sa force, proposer un résultat abouti et puissant, tout en offrant neuf morceaux brillamment uniques et utiles à l’ensemble.

Necrogunslinger (09/10)

www.facebook.com/cronian

Century Media / 2006

Tracklist (46:37 mn) 01.diode earth 02.arctic fever 03.cronian 04.iceolated 05.colures 06.the alp 07.nonexistence 08.illumine 09.end(durance) part I