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Rage – Speak Of The Dead

C’est un risque qu’on court malheureusement lorsqu’on fait un album partagé en deux parties de provoquer des avis tout aussi partagés. Rage aurait pu éviter ce piège en se lançant dans deux sorties distinctes, mais le groupe a décidé de tenter le coup et d’essayer de combler tous ses fans avec une seule galette bien chaude et superbement emballée (quelle belle pochette !).
Alors bien sûr on ne peut pas qualifier ça de ratage, ni même d’erreur, mais force est de constater que contrairement à son prédécesseur, ce nouvel album de Rage aura du mal à séduire tout le monde.
 
Le disque est donc divisé en deux parties totalement distinctes, la première reprenant le thème du Lingua Mortis Orchestra que les anciens fans se rappelleront avec nostalgie en lui donnant une seconde jeunesse à travers de nouvelles compos ; la deuxième partie nous présente elle un Rage plus typique et moderne, tel qu’on avait l’habitude de le retrouver sur les derniers disques de ce combo international.
 
Le Lingua Mortis Suite n’arrivera pas à la hauteur de son illustre aîné malheureusement. Après une intro assez kitsch sous la forme de "Morituri Te Salutant", on retrouve sept titres partagés entre instrumentaux et titres plus rageurs. Smolski nous montre toute l’étendue de son talent et accompagne l’orchestre avec brio dans des compositions accrocheuses mais dans lesquelles on a malheureusement pas le temps de se plonger, les huit titres ne représentant je vous le rappelle que la moitié du cd. Des titres comme "Innocent" ou "No Regrets" flamboient pourtant et combleront certainement les fans d’une époque qu’on croyait révolue pour le groupe. Dommage que le tout n’ai pas été travaillé plus en profondeur.
 
La deuxième partie du disque, soutenue tout comme la première par une production toujours aussi plaisante à laquelle le groupe nous a habitué depuis longtemps, nous dévoile donc le Rage rageur qu’on avait laissé sur Soundchaser. Le tout peut être encore plus agressif, cette impression étant renforcée par le côté brut et concis de cette seconde moitié d’album. Les compos s’enchaînent rapidement, sur des rythmes toujours aussi rentre dedans mais pourtant extrêmement mélodiques.
Peavy épate avec  sa voix et se laisse porter par le jeu magistral de ses camarades Smolski (guitare) et Terrana (batterie). Terrana développe un jeu toujours aussi intéressant d’ailleurs, puissant mais précis qu’on écoute avec bonheur.
La pression ne se permet de retomber que très légèrement durant "Full Moon", titre que l’on retrouvera d’ailleurs interprété dans plusieurs langues dans les bonus du cd.
 
C’est donc un cd plaisant mais victime de son ambition que nous dévoile Rage quelques temps après le vingtième anniversaire du groupe.
Déroutant ? Non. Juste un disque qui a force de vouloir en mettre plein les oreilles se perd un peu, c’est pourtant avec plaisir qu’on déguste ces quelques titres en attendant un prochain opus un peu mieux pensé.
 
Necrotaupeslinger (07/10)
 
 
Nuclear Blast / 2006
 
Tracklist (53:04)
Suite Lingua Mortis : 01. Morituri Te Salutant 02. Prelude Of Souls 03. Innocent 04. Depression 05. No Regrets 06. Confusion 07. Black 08. Beauty
09. No Fear 10. Soul Survivor 11. Full moon 12. Kill your gods 13. Turn My World Around 14. Be With Me Or Be Gone 15. Speak Of the Dead

 

Krisiun – AssassiNation

Oshy_-_19062010_-_KrisiSi vous aimez Krisiun, ou tout simplement le death brutal et technique, alors n’hésitez pas une seconde et achetez ce disque. Plus qu’un must-have pour les fans du style cité précédemment, AssassiNation fait figure d’éclaireur pour un début d’année qui s’annonce féroce. En attendant le pachydermique Kataklysm et le gore de Cannibal Corpse, n’hésitez pas à vous faire plaisir avec ce petit monstre de brutalité.

Si il ne fallait pas s’attendre à beaucoup de changements de la part de Krisiun, le groupe évoluant plus ou moins dans la même voie depuis ses débuts, la qualité est comme d’habitude au rendez vous. Ces bêtes de scène n’ont pas oublié le studio et reviennent ici avec un album complet et plaisant.
Les compos sont donc typiques et sans grande surprise, offrant riffs de batteries à vous décrocher la nuque et guitares assassines, le tout soutenu par un chant précis et toujours aussi bon. L’interprétation est clairement puissante et technique. Le groupe n’hésite pas à montrer son savoir faire et à le mettre au service de morceaux qui vous sautent à la gorge ; la batterie et la guitare des frères Kolesne se complétant parfaitement et montrant une efficacité à toute épreuve. Le destructeur Bloodcraft annonce la couleur dès les premières secondes pour que la tension ne redescende qu’une fois le cd hors du lecteur.

La production réalisée par Andy Classen est elle très bonne et soutient le groupe sans problème, n’affaiblissant aucunement le jeu des musiciens. Ce passage à l’étranger de Krisiun (au Stage One Studios) ne leur a fait que du bien et n’annonce que du bon pour l’avenir.

On navigue entre morceaux hyper violents au feeling parfois légèrement tribal (origine brésilienne oblige) le tout entrecoupé de deux courts instrumentaux qui loin de faire baisser la tension ne permettent que de reprendre son souffle rapidement.

Krisiun arrive donc ici en annonceur d’une année qui se présente comme prometteuse pour tout fan de death, les trois brésiliens n’ont pour ainsi dire jamais déçu et ne commencent pas avec ce skeud. Une petite bombe tout simplement sur laquelle vous vous devez de poser une oreille ou deux…

Necrotaupeslinger (08.5/10).

http://www.krisiun.com.br/

Century Media / 2006     
Tracklist (46:29 mn) : 01.Bloodcraft 02.Natural Genocide 03.Vicious Wrath 04.Refusal 05.House of God 06.Father's Perversion 07. Suicidal Savagery 08.Doomed 09.United in Deception 10.Decimated 11.Summon 12.Sweet Revenge

 

 

Affluence : L’affiche "complet" ne devait pas être loin….
Son : Le point faible de la soirée : trop fort pour Primal Fear, trop moyen pour Helloween.
Lights : Brouillons pour Primal Fear, Bons pour les citrouilles
Ambiance : Faiblarde, le public donne de la voix mais a du mal à bouger.

C’est un public assez varié qui se présente au Garage dans la ville allemande de Sarrebrucken ce 08 Janvier. Entre fans de la première heure, metalleux divers en manque de concerts et curieux qui viennent pour passer le temps ; ce concert de la plus célèbre citrouille du heavy metal aura au moins déplacé du monde dans une ville ou les concerts intéressants ne sont pas légion.
 
Primal Fear arrivent sur une scène presque trop petite pour eux avec pour mission de chauffer un public qui a déjà commencé les hostilités à coup de bière depuis quelques temps. Le décor déjà installé de la tête d’affiche réduit considérablement leur champ d’action et un son trop brouillon et surtout trop fort n’est pas là pour aider. Heureusement le groupe fait preuve d’une bonne habitude de la scène et réussit malgré un côté kitsch peu être un peu trop prononcé à se faire respecter et à chauffer ce qu’il faut de la salle. 
Quelques morceaux percutants qui se finissent sur le déjà classique Metal is Forever se prêtent bien à la soirée et la bonne humeur du groupe n’a pas laissé les metalleux insensibles.
 
C’est après une attente presque interminable qu’arrivent Helloween sur scène. Un décor frappé par l’ambiance Keeper annonce la couleur. Le groupe a presque déjà oublié son avant dernier album et le show se concentrera en très grande partie sur tout ce qui touche aux gardien des sept clés, que ce soit les classiques ou le plus récent Legacy. « King for a Thousand Years » démarre le spectacle et le groupe nous livre ses classiques sans relâche (dans une bonne humeur générale très plaisante à voir) et surtout n’oubliera pas le titre mythique Keeper of the Seven Keys que tout les fans accueilleront avec ferveur. Evidemment les nouveaux titres ne sont pas oubliés et « Occasion Avenue » ou « Invisible Man » passent l’épreuve du live avec excellence. 
De nombreux morceaux (et quelques solos amusants) plus tard, le groupe quittera la scène, à peu près deux heures après l’avoir envahi ; clôturant ainsi un concert qui sans rester dans l’histoire, aura été convaincant et plaisant.

 

Necrogunslinger