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08092010_-_BriMeTPlus qu’un nouvel album, ce nouvel effort des petits gars de Sheffield va certainement devenir une consécration au sein de la scène metalcore. Voilà, c’est dit. Un troisième album se veut souvent la pierre angulaire d’une discographie, alors que le groupe grandit et vieillit, que le public en attend toujours plus et qu’il est temps d’asseoir une certaine notoriété. Plus que cela, « There Is A Hell… » est un renouveau pour le groupe, un départ sur des bases déjà bien établies qui plutôt que de poser le groupe comme la valeur sûre du metalcore qu’il est déjà, est maintenant en charge de l’amener vers de nouvelles strates.

Décortiquons donc cet effort au nom surdimensionné. Il faut tout d’abord savoir que le groupe s’est installé une fois de plus au légendaire Studio Fredman de Göteborg après avoir composé l’album à l’écart de tout, en Écosse. Mais si les ingrédients déjà utilisés sur le phénoménal « Suicide Season » sont toujours présents et ont même pris en importance, c’est surtout l’ajout de KC Blitz (figure importante de la scène electro) aux commandes des parties instrumentales qui va faire parler de lui. Les guitares se retrouvent ainsi dotées d’un son complètement dément et bien particulier qui permettra au groupe, espérons le, de se hisser loin de la masse de leurs confrères qui envahissent nos disquaires. De nombreux invités sont aussi de la partie, avec Josh Franceschi (You Me At Six), Josh Scogin (The Chariot) mais aussi et surtout Sonny Moore (aka Skrillex) sur les mix électroniques et Lights (chanteuse pop canadienne) en tant que voie féminine sur « Crucify Me » et le splendide « Don’t Go », un titre qui tout en se présentant comme la ballade de l’album, propose un travail sur les couplets/refrains si bien construit qu’on en oublie le moment romantique originel. 
Les compositions se succèdent avec une énergie débordante, « Crucify Me » fixant les règles du jeu dès le départ en proposant ce que le groupe fera de mieux dans l’album au niveau du mix metalcore/electro. Le son extrêmement lourd datant de Suicide Season se propulse dans les breaks offerts par les bidouillages de Skrillex et c’est dans une déferlante de ce chant si typique à Oli Sykes que l’on plonge tête baissée pour ne ressortir qu’à la fin de « The Fox And The Wolf ».
Sachant préserver ses auditeurs le groupe sait aussi proposer des coupures harmonieuses comme sur « It Never Ends » pour mieux nous reprendre à la gorge dans les secondes qui suivent. L’album s’écoute d’une traite en nous laissant perplexe face à ce qui vient de nous arriver, les mélodies se chevauchent et la brutalité est instantanée. 
Un titre comme « Fuck » nous offre une leçon quand à la gestion de la dualité chant clair/growl alors que les violons nous emportent, « Home Sweet Hole » et son refrain entêtant sera bientôt une machine à pogo en live, « Alligator Blood » est un déluge de brutalité contrebalancé seulement par un « Blessed With A Curse » enchanteur…
Vous l’aurez compris, ce groupe s’était d’ores et déjà installé comme une valeur sûre de la scène anglaise et ce n’est pas avec ces nouvelles compositions qu’il va rebrousser chemin, rien n’est laissé au hasard dans ces douze titres, et l’auditeur ne peut qu’adhérer où se faire rejeter sur le côté.

Dans le torrent de metalcore, de hardcore nouvelle génération, de grindcore et autres mouvances de cette scène prolifique, le groupe a su à nouveau rester au dessus de la masse, et nous prouver que c’est sur eux qu’il faudra compter à l’avenir.

Necrogunslinger (08/10)

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Epitaph records / 2010

Tracklist (52:50) : 1.Crucify Me 2.Anthem 3.It Never Ends 4.Fuck 5.Don’t Go 6.Home Sweet Hole 7.Alligator Blood 8.Visions 9.Blacklist 10.Memorial 11.Blessed With A Curse 12.The Fox And The Wolf

 

Christian Death – Ashes (réedition)

02092010_-_ChrDeaPierre angulaire de la carrière de Christian Death, Ashes bénéficie cette année d’une réédition en bonne et due forme chez le label français Season of Mist. Artwork originel remis à neuf et offert sous son plus beau jour, son remasterisé tout en gardant une âme tout à fait préservée, ce petit trésor de l’univers gothique n’a donc plus aucune excuse pour ne pas se trouver dans la discothèque de tous les amateurs de rage, de sentiments sombres et angoissants.
Pour remettre tout le monde plus ou moins dans l’ambiance, prenons le temps de préciser que le groupe Christian Death formé en 1979 représente les débuts du mouvement death rock et gothique aux Etats Unis, et qu’au travers du post punk il a également influencé toute une scène au Royaume Uni au début des années 80. Si ce troisième album ne comprend plus le line-up originel de Only Theatre of Pain, il a le mérite de nous présenter le groupe au sommet de sa forme, avant le départ de son membre fondateur Rozz Williams en 1985 et alors que le couple Gitane Demone et Valor Kand (Pompei 99) est au top de sa créativité et nous propose des compositions toutes plus dérangeantes les unes que les autres.

Monument du gothique, Ashes commence avec un titre éponyme tout en subtilité, un grandiose moment de douceur sombre et tendre qui se clôture sept minute plus tard dans un chaos ensorcelé. Sur tout l’album, ce sont les voix de Rozz et Gitane qui rythmeront nos angoisses, alors que les ambiances se posent autour d’eux pour mieux emporter l’auditeur. « When I was Bed » est un précurseur d’une dark wave angoissante qui ne peut que trouver sa place dans les grandes influences de groupes comme the Jesus and Mary Chain. « Lament » vient poser les bases d’une musique de cabaret, fait apparaître des paysages musicaux étranges qui ne peuvent que rappeler la fin de la Première Guerre, et les rues parisiennes perdues dans une fête bohémienne. « Face » prend la suite de cette danse avec le diable en imposant un rockabilly sombre et démoniaque pour mieux paver le chemin à « The Luxury of Tears », excellence gothique au refrain sombre et angoissant.
« Before The Rain », titre inédit qui apparaît ici en avant-dernière position est lent et sombre, et laisse la place à un chant gothique étrange pour mieux se perdre dans un énorme solo de guitare avant que « Of The Wound » ne vienne clôturer l’album sur une comptine démoniaque où les voix de Gitane et Rozz atteignent leur paroxysme.

Vous l’aurez compris, au travers de Ashes C’est tout le mouvement gothique qui renaît, un voyage dans le temps facilité par une remise à niveau sonore très plaisante, mais que tout le monde ne pourra pourtant pas se permettre. C’est avec un esprit ouvert qu’il faut pénétrer ces contrées musicales, et il sera amusant de voir de nombreux jeunes gothiques actuels reculer avec peur en entendant quelques titres de cet album. À réserver donc aux nostalgiques et aux vrais amoureux de la musique qui vivront au travers de ce disque un voyage qui n’a pas de prix.

Necrotaupeslinger

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Season of Mist / 2010

Tracklist : 1. Ashes 2. Ashes part 2 3. When I Was Bed 4. Lament (Over The Shadows) 5. Face 6. The Luxury Of Tears 7. Before The Rain 8. Of The Wound

 

De Profundis – A Bleak Reflection

deprofondis-bleakC’est un géant qui se dresse devant nous, massif et puissant, mais tout en subtilité pourtant. C’est un brouillard issu de la scène underground anglaise qui se fond dans nos esprits et conquiert les scènes du monde entier. C’est une découverte, qui sans révolutionner notre environnement, vient se placer dans cette catégorie des disques qui donnent le sourire et laissent un souvenir tangible bien après que le son nous ait traversé.
Un géant massif donc que ce De Profundis, qui offre un second album mature, précis et opaque. Un disque volontaire et entreprenant, des compositions lourdes et tangibles.
L’intro ne fait que nous inviter vers un son qui ravive dans nos esprits dès les premières secondes l’univers suédois d’Opeth, la sobriété extravertie anglaise du black metal précis. C’est une approche progressive qui nous emmène à travers des morceaux longs et alambiqués, des breaks et des passages qui vous soulèvent pour mieux vous écraser.
C’est enfin une silhouette proche du doom que présente cette étrange créature.
Les premières minutes du disque ne peuvent laisser indifférent. Balançant dans des structures purement progressives revêtues de la rage du black metal, vous agrippant avec une voix dans laquelle les influences du doom-death british traditionnel font bien plus que flirter avec la violence toute contrôlée du Opeth de Blackwater Park.
"Ablaze in Autumn’s Fire" est un grand moment de découverte pour l’auditeur qui a déjà pu rencontrer le groupe dans leur premier album mais qui se voit maintenant emmené vers des paysages bien plus lointains et entreprenants. C’est la surprise de découvrir avec quelle consistance le groupe peut se permettre de nous guider dans des compositions dont la longueur ne vient jamais entacher l’intérêt, et c’est avec respect que l’on remarque à quel point la structure de l’album a été travaillée pour permettre un véritable enchaînement d’idées et d’ambiances.
Cease to Be est un véritable moment de prog qui, loin des voix gutturales, pourrait trouver son chemin, au son bien distinct, dans les plus sombres pensées de Dream Theater.
L’intermède qu’est Longing et qui revient au son acoustique rond et lourd découvert dans l’intro n’introduit que mieux à un « The Mourner » final résumant la vitalité du groupe alors que « Cold Is The Grave » en montrait la douce cruauté.
Le son de la basse fretless vient ajouter, indéniablement, une chaleur à la production déjà ample et lourde. Le disque attaque sans couper, s’impose massivement à notre écoute.
De Profundis nous montre avec cet effort la facette d’un groupe qui a force de travail a su réaliser un disque complet et important, un opus que les fans de black metal apprécieront certainement, et que les habitués du progressif écorché écouteront avec intérêt ; pendant que les adeptes du doom death trouveront assez d’ingrédients intéressant à ce condensé de froideur contrôlée pour lui offrir quelques écoutes bien méritées.

Necrotaupeslinger (08/10)

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Kolony Records / 2010

Tracklist (67:42) : 01. The ephemeral burden 02. Alaze in autumn's fire 03. Nocturnal splendour 04. Cease to be 05. Crimson black bleeding 06. Cold is the grave 07. Longing 08. The Mourner