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ABOMINATORnuctemeronCDDe retour avec ce troisième album studio, Abominator se surpasse encore et malgré la grande qualité de son prédécesseur, Nuctemeron Descent monte la barre un peu plus haut encore. Le black/death des australiens est encore plus violent et intense qu'auparavant, et les morceaux en général tout en gardant ce côté basique et " coup de poing " qui caractérise Abominator sont très bien construits, et les structures sont drôlement efficaces car l'intensité épileptique ne diminue en rien tout au long de l'album.
Issu de la vague désormais culte des groupes extrêmes qui ont émergé à la fin des années 90 en Australie, Abominator est évidemment un des géniteurs de ce son si caractéristique aux Australiens, mélangeant une franche influence des précurseurs du metal extrême de la fin des années 80, des prémices du black metal aux débuts du death metal, et une brutalité tout droit héritée de groupes plus récents comme Angel Corpse. Par contre Abominator se démarque quand même de ses compatriotes par le fait que les morceaux ne comportent que très peu voir même pas du tout d'influences thrash.

Nuctemon Descent, le nouvel opus du groupe donc, reste dans la même veine que ses deux prédécesseurs mais va plus loin au niveau de l'élaboration des morceaux, et de la production, qui transcende leur musique. La production est très sêche, incisive, et soignée, tout en gardant un côté assez " roots ", un côté un peu crade, mais pas au sens péjoratif du terme, je parle ici de crasse " rock'n'roll ", qui donne de la vie aux morceaux, qui leur donne du relief et accentue encore leur intensité. Les morceaux se classent dans un registre black/death relativement violent, qui alterne les riffs assez basiques mais bougrement efficaces, et les parties un peu plus fouillées en tapping et mélodiques, mais qui ne tournent jamais à la démonstration technique tant elles sont bien dosées, car cet album est loin d'être un étalage gratuit de technique.

Les musiciens jouent très bien, mais les compositions sont de qualité et ils n'ont nul besoin de se reposer sur la technique pour qu'elles sonnent, car abominator c'est avant tout un rouleau compresseur, soutenu par une batterie à la précision redoutable, qui matraque sans jamais dévier tout au long de l'album, et dont la brutale et précise régularité constitue une armature d'une efficacité redoutable aux morceaux. La voix, très agressive, ultra écorché, appuie les rythmes rapides aussi bien que lourds du disque, et son placement purement rythmique accentue l'effet " coup de poing " des morceaux. Les guitares ont uns on assez lourd, très " old school ", et nous gratifient de solos très bien exécutés et surtout très bien placés, qui ne passent pas au premier plan pendant une éternité comme tant de groupes qui en mettent partout pour pallier à la platitude de leurs compositions.

Ce nouvel opus d'Abominator enfonce donc le clou, et devrait ravir tous les fan de metal extrême, tant il fait une synthèse parfaite entre le black metal et le death metal, entre innovation et influences " old school ". Le feeling des musiciens déborde derrière la brutalité maîtrisée des morceaux, qui dégagent une ambiance vraiment très prenante, très intense, et place Abominator au rang des dignes successeurs de Angel Corpse, malheureusement prématurément disparu. Nuctemon Descent, nouvelle production de chez Osmose Productions, nous rappelle aussi que ce label est de loin le meilleur label français, et n'est qu'un avant goût de leur catalogue de choix !

Nekurat (08/10)

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Osmose Productions / 2003
Track listing (45:39)
01. Dimensions Of Mammon Enshroud 02. Cascading Carnage 03. Necrosexual Thrust 04. Intoxicated With Satanic Hate 05. Black Flames Of Expulsion 06. Scourge Immortalised 07. Nuctemeron Descent 08. Hymn To Baphomet 09. The Ultimate Ordinance Of Obliteration

 

Nuclear Assault – Alive Again

ALIVE AGAIN, le live tant attendu de la résurection de Nuclear Assault, ne m'a pas déçu. Ce live regoupe des morceaux des albums passés du groupe. Le groupe est ici sous sa formation d'origine, avec Anthony Bramante à la guitare, ainsi que de Danny Lilker à la basse, Glenn Evans à la batterie, et évidemment John Connelly au poste de guitariste/chanteur.
Passé un Rise From The Ashes assez mou par rapport à la version album, qui m'a effrayé lors de ma première écoute, on retrouve tout au long de ce live l'intensité si caractéristique de Nuclear Assault, le déluge de décibels qui s'abat sur le pauvre auditeur qui n'en demandait pas tant est toujours aussi percutant qu'avant la séparation du groupe, et cette sensation d'intensité est renforcée par la voix si caractéristique et agressive de John Connelly, qui n'a pas changé du tout par rapport aux albums et qui débite toujours les paroles assassines du groupe avec la même rapidité. Les morceaux s'enchaînent parfaitement bien, ce qui rend ce live très homogène et ne lui fait pas perdre l'intensité qui caractérise Nuclear Assault.
 
Le son est assez propre, sans être toutefois digne d'une production actuelle d'album live, mais colle assez bien à l'ambiance qui se dégage de ce live : brut, spontané.
Le seul point faible pour moi étant l'absence de nouveaux morceaux, mais le groupe est actuellement en studio, la prochaine tournée devrait donc logiquement nous dévoiler le cru 2003/2004 de Nuclear Assault.
 
Ce live s'incrit donc dans la lignée de ceux qui sortent actuellement de la par des vétérans du Thrash (Anihilator, Kreator…) et est donc à conseiller à tous les fans de Thrash Old School, du groupe lui même, car se démarque bien des lives stéréotypés et plats qui sortent en ce moment. Cela fait quand même bien plaisir que le vrai Thrash a encore sa place de nos jours, et que ce que les anciens sont toujours là pour mettre une déculotée aux groupes que la presse (neo)metal désigne comme la relève du Thrash et que je ne citerais pas ici par égard pour ces piètres groupes !
 
Nekurat (08/10)
 
 
 
SPV records / 2003
 
Track listing (..:..)
1. Rise From The Ashes 2. Brainwashed 3. F# 4. New Song 5. Critical Mass 6. Sin 7. Betrayal 8. Radiation Sickness 9. Game Over 10. Butt F**K 11. Trail Of Tears 12. Hang The Pope

 

Shannon – Shannon

Enfin un vrai groupe de Hard rock en France !

Cet album éponyme, le premier de Shannon, récente découverte du label français Anvil Corp, est vraiment une bonne surprise, car au milieu de toutes ces sorties black et death, Shannon fait figure de résistant défendant jusqu'au dernier souffle un genre un peu éclipsé par les styles plus brutaux qui sont en vogue actuellement. Mais la seule originalité de cet album ne se situe pas que dans le style, car hormis le fait d'être un des seuls groupes de Hard rock en France, Shannon tue, et l'intérêt pour ce cd ne doit pas être justifié juste par affection pour d'ultimes défenseurs de ce style, mais pour sa grande qualité.

De plus les musiciens de Shannon ne sont pas des débutants, enfin je parle ici du chanteur Olivier Del Valle (ancien chanteur du groupe Janny Lee) et du guitariste Patrice Louis, car hormis la présence d'un claviériste un peu absent, Thierry Dagnicourt, le groupe ne compte pas d'autres membres, et de là vient le seul point qui me dérange dans cet album : la boite à rythmes. Pour un tel style, rien n'aurait mieux convenu qu'un vrai batteur, en chair et en os, mais la boite à rythmes ici présente, aussi bien programmée qu'elle soit, refroidit un peu les morceaux, retire un peu de ce côté rock'n'roll qui est si plaisant dans ce groupe…c'est dommage, mais pas du tout handicapant pour les morceaux de l'album.

Les morceaux évoluent quant à eux dans un registre hard FM qui fleure bon les années quatre vingt et les U.S.A, mais mêlé de quelques passages progressifs, ou franchement heavy, voir même de passages très « deep purpliens » (pardonnez moi le néologisme) où le chanteur excelle, mais surtout qui comportent des refrains puissants et ultra accrocheurs. Les morceaux comportent de superbes envolées à la guitares, qui sonnent à la fois très rock et parfois très épiques, et il faut avouer que le niveau technique et le feeling du guitariste sont hallucinant, ses solos très inspirés comportent la petite dos de crasse rock'n'roll nécessaire à rendre ce style vivant, et sont en même temps effarants de précision et de feeling.

Cet album est donc une sortie qui devrait se faire remarquer, ne serait ce que par le peu de concurrence dont elle pourrait souffrir, et surtout de par sa grande qualité. Qui a dit qu'il n'y avait pas de scène en France en dehors du Black metal et du Death metal ? ? sûrement pas quelqu'un qui a écouté Shannon !

Nekurat (08/10)

 

www.shannon-rock.com

 Anvil Corp. – Wagram / 2003

Track listing (29:15) : 1. Heart Breake 2. Love In Hollywood 3. Billion Dollar Rain 4. She's a Liar 5. Young'n'Tough 6. Wild, Wild, Wild 7. Scared Of War 8. Alone In The Dark 9. Reach For The Sky 10. Goin' Crazy 11. Father 12. Lovehunter 13. One In a Million