Le 14 décembre, au Ferrailleur, c’était LA soirée Black-Metal de fin d’année à pas rater.
Angstkrig ouvre le bal. Ce mystérieux trio danois capuchonné (sans bassiste), dont on ne sait strictement rien, délivre un joli black-metal aux accents punk. Ce metal noir entraînant est transfiguré par des solos incroyables délivrés par un second guitariste qui pourrait bien avoir fait ses gammes dans le heavy-metal. En peu de temps, Angstkrig se positionne dans la catégorie « espoirs » du genre. Une bien belle entrée en matière.
Mörk Gryning est un groupe qui se fait rare. Après une résurrection en 2020 et l’album Hinsides Vrede, le groupe nous offre un spectacle vigoureux. Les morceaux s’enchaînent sans mollir tandis que les spectres de Dissection et des grands anciens sont évoqués. La set-list est imparable et nous offre un beau panorama de l’œuvre du quintet. Mörk Gryning conclut son set avec l’imparable « Tusen år har gått » tiré de son premier opus.
Il incombe la lourde tâche à… And Oceans de finir cette soirée en beauté. Les Finlandais remportent la mise en deux/trois mouvements. La scène du Ferrailleur est trop petite pour le sextet. Mais même entassé de la sorte, le groupe arrive à sublimer un black symphonique dont l’originalité éclate encore et encore. … And Oceans s’autorise ainsi de belles digressions électro (« Tears have no name) bienvenues.
Niveau line-up, c’est la panacée : Mathias Lillmåns (chant) est un sacré showman qui amène ses troupes vers l’excellence tandis que le reste de la formation fait preuve de compétence.
… And Oceans prouve avec cette prestation qu’il a bien fait de remettre le pied à l’étrier il y a cinq ans avec le fabuleux Cosmic world mother. Et de terminer ce concert avec l’exceptionnel « Ambivalent god ». Classe.
Nico.
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Mine de rien, Hooded Menace en est à son septième album. Et comme à l’habitude, c’est toujours un bonheur de retrouver nos Finlandais préférés. Le groupe, désormais reconnu comme une valeur sûre du death doom, a pris son temps pour accoucher de Lachrymose Monuments of Obscuration. Tant mieux, le boulot n’a pas été bâclé.
Dès que résonne « Twilight passages » dans nos oreilles, un constat s’impose. Lasse Pyykkö avoue son amour pour les eighties avec cette intro qui pourrait être celle de n’importe quel album de hard-rock sorti entre 1985 et 1989. Une fois ce clin d’œil effectué, le trio passe la seconde avec « Pale masquerade ». Nous sommes en terrain connu, certes, mais ce second morceau s’avère sémillant. Bien loin du death écrasant de Effigies of evil, Hooded Menace nous fait moins patauger dans la fange. Il est plus accessible et intéressant qu’auparavant. Pourquoi ? Et bien parce que le trio semble décomplexé avec quelques touches gothiques bienvenues, des riffs 100 % heavy-metal et un tempo plus alerte qu’à l’habitude (« Lugubrious Dance »).
N’oublions pas la formidable reprise de Duran Duran « Save a prayer »où Pyykkö se fait visiblement plaisir. Transposer cette ritournelle pop en death metal sans en perdre la substance originelle est sacrément culotté. C’est un sacré tour de force.
Lachrymose Monuments of Obscuration est donc une franche réussite qui va s’installer dans une discographie impeccable.
01 – Twilight Passages 02 – Pale Masquerade 03 – Portrait without a Face 04 – Daughters of Lingering Pain 05 – Lugubrious Dance 06 – Save a Prayer 07 – Into Haunted Oblivion