Nous sommes ici pour célébrer les vingt printemps de cette institution des Pays de Loire : le Muscadeath… Un pèlerinage quasi obligatoire pour qui aime les musiques extrêmes.
Vendredi 30 Octobre 2022 :
Cette première journée est consacrée au black-metal et divers assimilés.
Le festival commence bien avec Lunar Tombfields. Le quatuor distille un black atmosphérique exigeant. A l’image de son premier album The eternal harvest, cette prestation intense est de qualité, même si beaucoup trop courte et avec un public clairsemé. Elle donne envie de les revoir au plus tôt.
Nous passons sous silence le concert de Gotholocaust qui n’apporte rien d’intéressant. Focalisons-nous sur Ritualization. En terme de blackened death-metal, c’est le maître des lieux. Warchangel (chant) déborde de charisme et emmène avec vaillance ses troupes au combat. Ritualization propose une musique crue et sacrément violente. On ressort de cette prestation soufflé par tant de haine.
Quel bonheur de voir enfin Misanthrope fouler les planches du Champilambart. Si le groupe de SAS de L’argilière joue du metal extrême, il a toujours été difficile à identifier. Sa musique reste unique. Adorée ou détestée, il n’y a pas de demi-mesure possible. Ce soir, le public célèbre le groupe comme il se doit avec l’album Immortel occupant une grande partie de la set-list. Le groupe est en grande forme ; l’interprétation est parfaite, professionnelle. Comme d’habitude. Le concert se termine avec l’inoxydable « Bâtisseur de cathédrales » que le public chante avec ferveur. On ne peut qu’approuver.
Belenos est attendu. Le public est impatient d’entrer à nouveau en communion. C’est l’heure des retrouvailles après quelques années. Bien que néophyte, j’apprécie ce grand concert dont je ne connais aucun morceau. Va falloir s’y mettre… Avec quelques années de retard.
C’est au tour de Marduk de clore les festivités du jour. Tout un programme… destruction et désolation. Il n’y aura pas de cadeau. Le groupe de Morgan et Mortuus nous offre une prestation de haute voltige. Le black haineux des Suédois distille une ambiance de chaos, toujours au bord du gouffre. Mortuus n’apprécie toujours pas les slammeurs osant fouler SA scène ; mais semble « sympathiser » avec les premiers rangs. Même si le groupe ne cesse de changer ses membres Marduk reste un grand nom du black-meta ; l’un des rares à ne pas s’être fourvoyé. Rien que pour ça, il mérite notre respect éternel. Marduk nous a offre un grand concert. Une fois encore. C’est une belle conclusion pour ce premier jour de festival.
Samedi 1er Octobre 2022 :
Jetez nous des pierres, nous avons raté les premiers groupes de cette seconde journée.
Nous sommes arrivés pendant le concert de Inhumate, où ces derniers se sont employés à retourner un public chaud comme la braise. Christophe Knecht (chant) est un fou furieux, aussi dingue que généreux. Un vent de folie punk/grind souffle tout au long de cette prestation fiévreuse.
Après avoir fait l’impasse sur Destinity et son death mélodique, direction Mercyless, après une visite coûteuse du marketplace (Epidemia records, Les éditions des flammes noires, Adipocère, les Nantais de Frozen records, etc.). Les lumières s’éteignent, l’habituel thème musical de « La malédiction » résonne… « Ave satani »… Quelques secondes de silence… Le rituel est respecté… Puis Mercyless déboule pour une leçon de death-metal dans les grandes largeurs. Max Otero impressionne. Il fait son boulot de frontman. Les années n’ont pas de prise sur lui et sa musique. Les classiques sont là, le groupe tabasse. Que demander de plus ? Une suite au brillant The mother of all plagues, évidemment.
Avec Benighted, pas de surprise. On sait que l’on va passer un excellent moment durant lesquelles la brutalité se mêlera à une « poésie » tordue (« Mom, I Love You the Wrong Way »). Ce groupe au line-up à géométrie hautement variable ne déçoit jamais. Mené par le sympathique Julien Truchan, il dévaste tout sur son passage. Le public remue et célèbre le quatuor sur ses morceaux phares (« Let the blood spill between your teeth »).
Ce soir Loudblast regarde dans le rétro. Au programme, l’intégralité de son album culte Disincarnate. Stéphane Buriez est souriant et c’est communicatif. Ses acolytes se font autant plaisir que lui ; il se dégage une sensation d’unité retrouvée. Le bonheur du quartet se propage dans l’assistance. C’est un succès. Pour continuer sur cette belle lancée, nous formulons un vœu pour la prochaine tournée : qu’un set soit consacré à Sublime Dementia.
Pour le final de ce menu best of +, le Muscadeath a une nouvelle fois convié les Britanniques de Benediction. L’un des meilleurs concerts de la journée. Le quintet a effectué un retour en force avec son dernier album, Scriptures. Sur scène, l’enthousiasme de Dave Ingram (chant), Darren Brookes et Peter Rew (guitares) contamine un public qui, malgré l’heure tardive, en redemande. Benediction a du savoir-faire et le prouve. Les classiques sont joués de belle manière ; le charisme de Dave Ingram rayonne à des kilomètres à la ronde. C’est la parfaite conclusion d’un festival qu’il nous tarde de retrouver l’année prochaine.
Bien évidemment nous adressons un grand merci à Benoît, à Carnage Asso et à tous les bénévoles qui font du Muscadeath une réussite.
« Through the astral door » et « The prophecy of agony », les deux premiers extraits de Fourth Reign Over Opacities And Beyond, nous avaient mis la puce à l’oreille. C’est confirmé, désormais, il est impossible d’ignorer Acod. Il va même falloir prendre le trio marseillais très au sérieux. Avec cette signature avec Les acteurs de l’ombre, Acod bénéficie désormais d’une exposition médiatique digne de ce nom. Conséquence directe : le groupe s’extirpe enfin des tréfonds de l’underground et nous livre un album qui s’imposera dans les indispensables de 2022.
« Sur d’anciens chemins… » est la parfaite intro nous emmenant dans les abysses du Mordor (au hasard…). Acod pose une ambiance épique qui perdure tout au long de ce nouvel opus. Une mise en bouche tellement qualitative qu’on y retrouve des mélodies qui font penser au Dune de Toto.
La suite de l’album emboîte le pas ; les neuf morceaux tutoient l’excellence. Fourth Reign Over Opacities And Beyond est une œuvre ultra dynamique (« Sulfur winds ritual ») et s’écoute d’une traite. La production est propre, claire, efficace… Elle se met au service de compositions irrésistibles ; à l’image de « The prophecy of agony » qui est véritable tube en puissance.
Classique, sachant être symphonique quand il faut l’être (« Gemus Vacuitatis »), ce cinquième album est la deuxième partie d’une trilogie débutée avec The divine triumph. Il donne envie d’aller plus loin ; de découvrir les précédentes productions du groupe ; de saliver en attendant la suite. Car maintenant, nous allons guetter avec ferveur les faits et gestes du groupe.
01. Sur d’Anciens Chemins… 02. Genus Vacuitatis 03. The Prophecy Of Agony 04. Sulfur Winds Ritual 05. Nekyia Catharsis 06. Infernet’s Path 07. Artes Obscurae 08. Fourth Reign Over Opacities And Beyond 09. Through The Astral Door 10. Empty Graves / Katabasis