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Shakra – Everest

oshy_08032009_ShakL'album précédent des suisses de Shakra, Infected, avait quelque chose de résolument heavy-metal dans l'idée, avec une agressivité nouvelle apportée à leur hard-rock hautement FM et commercial. "FM et commercial" dans le meilleur sens du terme, notez: des chansons accrocheuses qui font taper du pied et bouger la nuque de manière ravageuse en plongeant l'auditeur dans la meilleure des humeurs. Cette évolution avait été unanimement saluée par la critique comme par les fans: on pouvait penser qu'ils continueraient dans cette voie… mais le groupe en a apparemment décidé autrement.

Everest marque le retour à un hard-rock FM, de haute facture certes, mais plus calme. Quelques introductions ou passages instrumentaux pourront être plus énervés, mais l'ensemble de l'album opère… une « regressive evolution », en fait: seule « Ashes to Ashes » reste vraiment dans l'humeur rageuse d'Infected. Il faut dire qu'avec quatre ballades sur douze chansons au total… la moyenne du métronome baisse, forcément. Des ballades qui font certes régulièrement bouger le pied (et lever le poing), pour la plupart, mais des ballades. A savoir « Why, Anybody out there », « Hopeless » et « The Illusion of Reality », voire « Right between the eyes » en power ballad un tantinet haineuse et sachant que Love & Pain échappe au titre de sixième ballade grâce à ses couplets. Etrange choix par contre de mettre les trois chansons les moins inspirées dans la première partie de l'album: « Love & Pain » comme power ballad, « The Illusion of Reality » comme chanson binaire et sombre et « Why » comme ballade à jouer à la guitare acoustique au coin du feu sont toutes trois trop répétitives (ou longuettes?) pour que la sauce puisse vraiment prendre.

On en revient donc à un album qui fait sérieusement taper du pied, un peu moins bouger la nuque, et fera lever le poing en concert, tout en gardant quelques accents de l'énervement de leur album précédent. Un bon album pour amener votre âme sœur faire un tour en voiture en fait, faites juste attention à ne pas rater la pédale de frein à force de taper du pied. « Hopeless » sera parfaite pour finir votre petite ballade, en tant que fond sonore pendant que vous admirerez un soleil couchant au-dessus de la mer…

En conclusion: un album qui ne révolutionnera pas l'histoire de la musique, mais qui s'avèrera très utile pour votre gymnastique du pied !

Polochon (07/10)

 

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AFM Records / 2009

Tracklist 01. Ashes to Ashes 02. Love & Pain 03. Let me lie my life to you 04. The Illusion of Reality 05. Why 06. The Journey 07. Regressive Evolution 08. Anybody out there 09. Right between the eyes 10. Dirty Money 11. Insanity 12. Hopeless

Adagio – Archangels in Black

adagio_archangels-in-blackJe tiens d'abord à préciser que si je connais Adagio depuis Sanctus Ignis, soit 2001, je n'ai jamais vraiment accroché à leurs albums, « trop propres et trop gentils » pour résumer. Mais j'ai toujours eu un petit penchant pour ce groupe, j'attendais surtout de voir où un petit peu plus de maturité l'amènerait. Alors quand j'ai vu qu'ils venaient de sortir quelque chose au titre sombre (…et rappelant une chanson d'Angra, c'est forcément bon signe!) et à la pochette sanguignolante tout en restant assez classe dans son style j'ai décidé de laisser la curiosité parler à nouveau…
… Et bien m'en a pris ! Ou presque: la grande majorité de l'album est très bien faite, sombre, excellemment bien composée, avec des passages « les virtuoses se lâchent » ici et là mais sans jamais pousser jusqu'au point de saturation. Avec des accents de métal extrême pour accentuer l'ambiance très sombre des morceaux en bonus. Pas malsaine, juste très sombre, une sorte de mélange de colère, de rage… et de volonté d'auto-persuasion peut-être, sur le thème « je le ferai/j'y arriverai suivez-moi ». Etant pianiste moi-même, les passages au clavier qui semblent être véritablement composés au piano sont très appréciables ; je regrette qu'ils soient joués avec un son de clavier plutôt qu'un son de piano, mais que voulez-vous ainsi le veut la mode.

Alors oui il s'agit principalement de la juxtaposition de passages sentant bon la musique classique et de passages sentant bon le métal dans tout ce qu'il a de plus moderne. Mais on parle là de musique classique au sens large, allant jusqu'à l'introduction très contemporaine de « Codex Oscura » (ce passage me rappelle d'ailleurs quelque chose de très précis, mais je n'arrive pas à retrouver quoi… peu importe sans doute). Comme on parle de métal au sens large, allant jusqu'à l'extrême. Mais surtout: dès que l'on pourrait commencer à se lasser de tel univers musical, hopla ils nous amènent vers un autre. Sans que la transition paraisse forcée. Il y a du travail là-dessous, énormément, et je tiens à dire Merci Stephan Forté pour l'exercice de composition (et d'atmosphères). Ces morceaux sont d'ailleurs tellement riches qu'il m'a fallu une deuxième écoute pour bien comprendre « la structure » des morceaux, « leur but ».


Pourquoi ma réserve alors ? Parce que les trois derniers morceaux « officiels » (« Getsu Senshi » est un bonus) sont d'un long, mais d'un long… Je pense que c'est parce qu'ils en font trop dans ces morceaux, avec des arrangements inutiles qui font perdre le fil et/ou l'ambiance, des passages instrumentaux trop longs et démonstratifs, trop de temps passé sur les mêmes ambiances (au contraire des cinq premiers morceaux), etc. C'est vraiment dommage, parce qu'ils ont chacun leurs passages (très) intéressants… mais la sauce ne prend pas, ou du moins beaucoup moins bien.
Au chapitre des réserves je mettrais aussi le chanteur, qui est un peu juste parfois, comme s'il allait aux limites des capacités de ses cordes vocales. Le résultat final est très bon, mais parfois mes cordes vocales souffrent pour les siennes quand j'entends à quel point… ça vibre !

D'un autre côté Adagio demande beaucoup à ses chanteurs, de manière générale : espérons qu'ils en trouvent un définitif, celui-ci serait ma foi très bien, qui puisse prendre le temps de se muscler les muscles vocaux avec eux pour pouvoir rendre justice aux lignes de chant qui lui sont demandées.
Adagio se salit, avec des guitares parfois bien grasses, un chanteur qui ne cherche pas vraiment à nous engeoler par la douceur et la grâce de sa voix, et en offrant une atmosphère très sombre mais emprunte d'une certaine noblesse. Adagio se calme, en perdant ce côté pompeux qui gâchait beaucoup de ses chansons. Adagio reste perfectible, mais ils sont assurément sur la bonne voie. Reste à savoir s'ils trouveront un public: leur musique peut être trop extrême pour les amateurs de heavy traditionnel, d'où ils viennent et dont ils gardent énormément, et trop lêchée/mélodieuse pour les amateurs d'extrême. Mais ça viendra sans doute avec le temps: je me refuse à croire qu'un groupe proposant une musique aussi riche et travaillée puisse rester longtemps dans ce relatif anonymat.

Polochon (08.5/10)

 www.adagio-online.com 

Listenable Records – Pias / 2009

Tracklist (47:45) :
01. Vamphyri 02. The Astral Pathway 03. Fear Circus 04. Undead 05. Archangels In Black 06. The Fifth Ankh  07. Codex Oscura 08. Twilight At Dawn 09. Getsu Senshi

 

Edguy – Rocket Ride

Du stade de petits génies en devenir, les Allemands d’Edguy sont devenus un groupe majeur en Europe et ce à force de tournées incessantes et d’albums à chaque fois mieux produits et mieux écrits les uns que les autres. Ce talent quasiment insolent ne pouvait pas rester éternellement impuni, Tobias & Co. allaient bien finir par commettre un faux-pas. Et c’est peut-être chose faite avec ce Rocket Ride tout nouveau tout beau. Il faut bien avouer que le précédent effort du combo, Hellfire Club, avait placé la barre très haut niveau qualité d’écriture et de composition. Trop haut ? C’est bien possible. C’est en effet un léger pas en arrière qui s’opère sur Rocket Ride. Sans renier ses acquis, Edguy semble vouloir reprendre sa place de petit groupe sympatoche qu’il était à ses débuts en proposant des titres rigolos, heavy, mais pas forcément très inspirés.

Alors certes, on peut comprendre qu’après le brûlot qu’était Hellfire Club ainsi que la tournée qui a suivi, les Allemands aient voulu prendre un peu de recul et revenir aux sources de son style mais à ce point là, c’est quasiment un retour à la petite enfance. Le disque n’est pas mauvais, loin s’en faut, mais les compositions n’ont pas la fougue et l’inventivité qui faisait le charme et l’impact des précédents albums. À vouloir faire simple, Edguy semble être tombé dans la… simplicité. L’album démarre pourtant plutôt bien, « Sacrifice », « Rocket Ride » ou encore « Matrix » étant assez efficaces, mais le reste s’essouffle rapidement et au final, on oublie l’album aussi vite qu’on l’a écouté. Mais il serait injuste de notre part de cracher sur ce groupe qui, depuis près de dix ans maintenant, nous abreuve de bonne musique. Considérons donc Rocket Ride comme une baisse momentanée de régime et espérant bien fort voir Sammett et consorts redresser la barre très prochainement. Ils en sont capables et en ont le talent !

Site Officiel: http://www.edguy.net/

[5,5/10] Kalogero

Nuclear Blast – Nocturne  / 2005

Tracklist (60:10 mn) : 01. Sacrifice 02. Rocket Ride 03. Wasted Time 04. Matrix 05. Return To The Tribe 06. The Asylum 07. Save Me 08. Catch Of The Century 09. Out Of Vogue 10. Superheroes 11. Trinidad 12. Fucking With Fire