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InCry – Rock.fr

Plus que de « metal », il s'agit là de gros rock, très solide, assez dans la tradition des groupes français des années 80 je pense, plus précisément ceux qui plaisent autant aux fans de metal qu'à ceux qui prétendent ne pas manger de ce pain-là. En plus c'est chanté en français, des paroles pas plus idiotes que ce que l'on a l'habitude d'entendre en anglais, sauf que là le chanteur est obligé de faire sonner les sonorités de la langue française pour que ça sonne bien, juste, et rock (voire bourrin à l'occaion). Et il s'en sort très bien. Comme quoi c'est possible. Musicalement c'est plutôt varié, avec du sérieux, du sombre, du marrant, tout ça en plus en moins bourrin d'une chanson à l'autre: il y en a pour tous les goûts.
Pourtant, au bout d'un moment, ça lasse un peu… difficile de décrire pourquoi exactement, mais on perd le fil. Peut-être les titres deviennent-ils plus linéaires dans la deuxième moitié de l'album… peut-être. Un bon album dans l'ensemble malgré tout, qui donne à espérer pour la suite d'InCry.

Polochon (7,5/10)

Site officiel: http://www.incry.fr/
MySpace officiel: http://www.myspace.com/incry

autoproduit / Replica – 2012
Tracklist : 01. Le Meilleur 02. Pourvu Qu'un Homme 03. C'est Si Bon 04. Inattendue 05. Que Tu Aies Mal 06. Vers d'autres Temps 07. Tirer les Ficelles 08. L'enfant 09. Mange 10. Ta Vertu 11. On and on 12. L'élan

Son : Franchement bon.
Lumières : Plutôt bonnes, comme souvent au Bataclan.
Affluence: Dans les 900 ou 1000, soit un rez-de-chaussée assez plein et un étage fermé.
Ambiance : Sympathique sans être survoltée loin s'en faut… et le groupe l'a bien cherché.

Sonata Arctica a une mauvaise habitude, depuis toujours peut-être: la règle du « un sur deux ». A savoir qu'un jour leur concert parisien sera bon, le suivant sera mauvais, le suivant bon, etc. Leur concert précédent ayant été bon, j'aurais dû me méfier en me rendant au Bataclan en ce 14 novembre…
 

La soirée commence avec BATTLE BEAST :
Des finlandais apparemment, qui jouent du metal teuton de base. Avec une chanteuse qui doit beaucoup aimer Doro Pesch. Et des musiciens qui font semblant de se la péter type « ouais ! nous savons que nous le valons bien! allez, viens rire avec nous public ! » Ni très bon ni très mauvais, somme toute, juste très « déjà vu ». Après, pour ceux qui aiment le style, c'est absolument excellent et ils font partie des rares à s'exciter pendant la prestation de ces nouveaux venus findais. Pas que le public soit amorphe, mais il est juste gentil quoi: ça plaît, mais pas de quoi casser trois pattes à un canard. On pourrait dire qu'il leur manque de trouver leur originalité, leur « truc », mais j'ai dans l'idée que c'est bien ça qu'ils veulent faire, du teuton, mononeural, sans prise de tête, Doro Pesch inside, et à fond les ballons! Pour les amateurs du genre, en gros…

Set-list de Battle Beast :
Justice and Metal
The Band of the Hawk
Armageddon Clan
Cyberspace
Steel
Iron Hand
Victory
(Solo – guitare)
Enter the Metal World 

Continuons donc avec SONATA ARCTICA :
En les voyant arriver sur scène, et comme je les connais par coeur, je sais à quoi m'en tenir pour la soirée: ils sont complètement déchirés, la règle du « un sur deux » va être respectée ce soir… pas d'chance. Enfin, pour ceux qui les connaissent un peu moins ça fait illusion, ils ont de la bouteille depuis le temps après tout (*jeu de mots inside*), mais ça ne marche pas avec moi.
Point positif de la soirée: ils ont changé la set-list « de base », beaucoup. Bien, c'est toujours plus agréable pour ceux qui les suivent de longue date. Enfin, je dis ça mais c'est pour mettre des morceaux du dernier album à la place, en grande partie… je ne m'en plainds pas puisque j'aime beaucoup cet album. Par contre, quand on voit l'ordre… commencer par « Only The Broken Hearts… », chanson assez plan-plan/facile, réussir à caser les deux ballades du dit dernier album alors qu'elles sont loin d'être parmi leurs meilleures ballades, etc.: l'intention est bonne, mais la réalisation reste un peu à revoir. Une bonne surprise avec le passage acoustique par contre (même si, par rapport à la mise en scène, ça aurait été une bonne idée de rester tous « en haut », plutôt que venir à l'avant de la scène… là où pas grand monde a pu les voir, puisqu'ils étaient assis), dont une bien bonne reprise de « Wanted, Dead Or Alive », très fidèle à l'originale mais c'est ce qu'il faut pour emporter une foule. J'ai bien aimé l'introduction de « Losing My Insanity » aussi, où Tony nous explique qu'il faut quand même avoir un petit grain pour composer, pour faire ce métier, et que s'il le perdait un jour il devrait certainement arrêter la musique… ce qui serait fortement déplaisant, tout de même. Ca tombe bien, c'est parce que je me doutais de cette réponse que je lui avais posé la question dans notre interview (par email, d'où impossibilité de relance), où il m'expliquait que non, tout va bien pour lui, c'est un type tout à fait normal… s'pèce de menteur invétéré en interview!!! Dans les bons moments de la soirée, il faut aussi retenir « I Have A Right », aussi peu « metal » que bonne, et passe vraiment bien en concert, « Cinderblox » évidemment (j'ai cru qu'ils allaient la zapper!), « Replica » en entier… même si tout cela a surtout été sauvé par un Tony qui arrivait encore à nous offrir « son » minimum syndical, d'où une légère frustration. M'enfin, en soit c'était bien.

Mais justement, « Losing My Insanity » met parfaitement en relief le « manque de gnaque » du groupe ce soir: ça devrait être la folie furieuse, mais ils sont tellement « yeux par terre », tellement peu enclins à nous emporter avec eux ('faut dire que le mal de crâne suite à une cuite, ça peut faire mal), que le soufflé retombe. Fortement. Pour vous résumer la soirée: Marko (bassiste) regarde droit devant, on a l'impression qu'il s'ennuie comme rarement (il a souvent plus ou moins l'air de s'ennuyer, mais là c'était… encore plus que d'habitude), Ellias (guitariste) esquisse un petit sourire de temps en temps m'enfin guère plus, et surtout fait à peine quelques pas de ci de là, Henrik (claviériste) qui fait normalement le pitre est là tellement déphasé que parfois je me demande s'il va réussir à rester debout (alors lui demander de bouger de son promontoir c'est même pas la peine), Tommy (batteur) fait du simplissime derrière ses fûts… seul Tony parvient plus ou moins à faire illusion, même si à la force de l'expérience plus qu'autre chose: quand on le connaît bien, on voit vite qu'il est à 20% de ce qu'il produit « en état normal ». Le pire du pire ayant été Henrik, à mon sens : à la fin du concert il arrive à peine à se positionner devant son micro, fait à peine semblant d'articuler les choeurs (heureusement qu'Ellias s'en charge, pour produire un minimum de son), parfois je me demande s'il ne va pas finir à vomir un bon gros coup sur scène… une loque. Alors que normalement il fait au moins autant le pitre que Tony.

En réponse à un groupe pareil, le public ne peut évidemment pas être à fond les ballons. A la fin du concert, je croiserai un groupe de personnes qui se disent: « c'était bien, mais je trouve qu'ils ont perdu le petit truc en plus, ce qui les rendait spéciaux par rapport aux autres ». Je ne peux pas m'empêcher de leur dire qu'ils ne l'ont pas perdu, c'est juste qu'ils étaient trop déchirés pour pouvoir l'exprimer… c'est bien beau de faire les fanfarrons sur fond de: « 'faut bosser, mais on peut tout à fait monter un groupe et en vivre, prenez exemple sur nous! », mais à un moment il faut l'assumer son statut de professionnels, et c'est pas en faisant des beuveries la veille de concerts importants qu'on y arrive. Evidemment, à la fin, Tony nous a demandé de revenir avec « nos amis » la prochaine fois, histoire de remplir les gradins aussi, mais vu ce qu'ils nous ont proposé ce soir… je ne suis pas sure que leur prochain concert parisien soit un « incontournable » pour beaucoup des présents ce soir, amis rameutés ou pas; en un sens c'est dommage puisque s'ils continuent à suivre « la règle du un sur deux » le prochain concert sera bon, mais des gens aussi « professionels » ne méritent sans doute pas mieux. Ca serait bien qu'ils le comprennent, un jour.

Set-list de Sonata Arctica :
Only the Broken Hearts (Make You Beautiful)
Black Sheep
Alone In Heaven
Losing My Insanity
Broken
The Gun
The Day
I Have a Right
passage acoustique avec :
– Tallulah
– The Dead Skin
– Wanted Dead or Alive (reprise de Bon Jovi)
Paid in Full
Shitload of Money
Replica
FullMoon
Cinderblox
Don't Say a Word
(Demande générale de Vodka pour conclure)

-Polochon-
Photos du concert: Sonata Arctica / Battle Beast.
Chronique de Stones Grow Her Name (Sonata Arctica).
Chronique de Steel (Battle Beast).
Entretien avec Tony Kakko (Sonata Arctica). 

Cet album a été pensé pour avoir une distribution limitée, à la fin de concerts et assimilés: les deux musiciens n'ont pas cherhé à se perdre en artifices coûteux. Si bien qu'il y a un chanteur, Timo Kotipelto (Stratovarius), un guitariste, Jani Liimatainen (ex-Sonata Arctica… et Cain's Offering, pour un seul album passé bien trop inaperçu en 2009!) et Matias Kupiainen à la production (normalement guitariste de Stratovarius, mais aussi producteur à ses heures perdues). Rien d'autre. Alors oui, cet album est épuré et permet de revenir à la base des chansons proposées, soit quatre de Stratovarius, deux de Kotipelto en solo, une de Sonata Arctica, une composition de Jani pour l'occasion, une chanson du folklore finlandais, et diverses reprises. C'est bien fait, le son est pur, c'est toujours un plaisir d'entendre Jani à la guitare, Timo a la gentillesse de ne pas pousser d'aiguës qui auraient été difficilement tenables sans les guitares saturées autour pour accompagner la fréquence sonore. Malgré tout, la difficulté d'un album acoustique est de réussir à créer une certaine chaleur, alors que celui-ci a quelque chose d'assez froid: certains essais sont mieux réussis (mes goûts personnels me font évidemment pencher pour « My Selene »), mais dans l'ensemble on apprécie la qualité musicale sans vraiment « entrer dans le truc ». Et l'on reste en surface. Les fans apprécieront sûrement, mais on peut douter que les autres y trouvent leur compte.

Petit bonus: si vous n'avez jamais eu l'occasion de comprendre pourquoi le finlandais peut être défini comme « une langue de trolls », la dernière chanson vous en donnera un bon aperçu!

Polochon (5,5/10)

 

Site officiel de Timo Kotipelto: http://www.kotipelto.com

Tracklist : 01. Sleep well (Kotipelto) 02. Out in the fields (Gary Moore) 03. Black diamond (Stratovarius) 04. My Selene (Sonata Arctica) 05. Behind blue eyes (The Who) 06. Hunting high and low (Stratovarius) 07. Where my rainbow ends (Jani Liimatainen) 08. Speed of light (Stratovarius) 09. Perfect strangers (Deep Purple) 10. Coming home (Stratovarius) 11. Serenity (Kotipelto) 12. Rainbow eyes (Rainbow) 13. Karjalan kunnailla