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De tous les groupes français que j'ai envie d'appeler les lol groupes (les disparus pas trop tôt de la fin 90's début 00's comme Watcha; Enhancer, bref la vague vaguement néo-core-chose-Metal que tous les plus de 25 ans ont connus), Black Bomb A est sans doute l'un des seuls qui méritait de ne pas mourir sous la hache d'un barbare ou les coups de Rangers donnés par quelque metalleux avec des couilles (avec peut-être Tripod, qui mérite aussi d'être sauvé grace à son réussi Déviance de 2005). Moi qui pensais quand même que le dernier One Sound Bite To React avait définitivement sonné la mort du groupe, et ceci sans regret de ma part, je dois avouer m'être planté.

Un nouveau nalbum de BBA ? LOL. Tel fut ma première réaction. Wow, fut la seconde. Je m'explique : le riff qui ouvre l'album, sur le morceau «Come On Down» est monstrueux. La basse le double avec une puissance qu'on entend rarement sur un album Metal. Le son de celle-ci n'est pas loin de me rapeller le dernier Lamb Of God dans lequel John Campbell se voit attribué une bonne place dans le mix. Sur ce Enemies Of The State, c'est Jadou d'Ultra Vomit qui tient la 4 cordes et il fait un boulot génial, absolument génial. A la fois simple et sans débordement technique, il est groovy, puissant. Un vrai travail de bassiste, qui tient sa place dans le mix, c'est assez rare dans notre musique pour être souligné.

Arrive la voix, ça se gâte un peu et très vite, l'envie de mettre une claque au gars, afin qu'il gueule un peu, se fait sentir. Heureusement, le temps que l'idée traverse votre cerveau, le refrain arrive et comme ça blast, on se calme un peu. Dans l'ancienne mouture du groupe (la dernière en date, il y en a eu tellement…), il y avait deux voix : une grave (Djag) et une claire (Poun). Maintenant, Djag s'étant barré, BBA à recruté un petit nouveau, Shaun Davidson, venu d'Ecosse, et qui est sensé le remplacer. Problème, il a aussi une voix plutôt aigue, en tout cas, nettement moins grave que Djag (faut avouer que c'était un peu le Barry White du Metal français) et le resultat, c'est qu'au final, c'est assez difficile de distinguer les deux. Seuls les fans acharnés du groupes y arriveront peut-être. En tout cas, l'interêt d'avoir deux chanteurs n'apparait plus clairement. Si vous m'avez bien suivi jusqu'ici, vous avez compris ce qui se profile donc : deux hurleurs à la voix haut perchée, screeeeaaaaaaaaam + core = epic fail (sauf si t'as moins de 20 ans). C'est du moins la crainte, en réalité, BBA à réussi, et ça mérite d'être dit, à ne pas betêment tomber dans le Screamo même si sur certains morceaux, la plupart d'entre vous auront les poils qui se hérisseront, comme par exemple «Enemies Of The State», le titre éponyme.

Ce titre s'ouvre de la meilleure manière qui soit : bon gros riff basique qui poutre, basse qui claque, batterie puissante, chant rageux. On est à la limite du Thrash et du Punk, du Crossover dans toute sa splendeur. Et puis, on ne sait pourquoi, une merde à du arriver. Je ne sais laquelle et je ne sais pas qui a eut cette idée d'ingénu, mais toujours est-il qu'après une partie à fond les manettes, sur roulement de double pédales à la batterie en mode "MG42", ça se calme -je vous assure, on le sent arriver à 10 km-, on craint le pire et à raison : BORDEL, c'est quoi ce chant clair d'adolescent émasculé ? C'est quoi ce riff pompé à Christophe Maë ? Et bon sang, pourquoi ça repart comme en 40 après, comme si rien ne s'était passé ? Moi je pensais que ce genre d'idées moisies étaient mortes depuis quelques années, écrasées à coup de blast. Ben non ! Mais qui est le producteur aux manettes ? Pourquoi n'a-t-il pas dit "les mecs, ça, il faut couper, c'est fini, les mèches, toussa" ? 

Et si vous pensez vous en être tirez vivant, le morceau qui suit, «Destruction», est un peu du même acabit, c'est moins flag', mais c'est le même genre. Il poutre, on a envie de n'en dire que du bien et BAM, comme une mouche sur la soupe, hop la boum, BBA se met en mode lolilol j'ai 16 ans. Ok, ok, on sait que c'est une bonne partie de votre public, mais franchement, quand on est capable de pondre des riffs assassins comme c'est trop rare d'en entendre en France, quel est l'interêt de venir tout démolir d'un coup de larmoiries ? (larmoirie : nom feminin, faire pleurer très beaucoup les adolescentes dans un morceau de Metal, ex. "Ce groupe de néo-mèche-core est une vraie usine à larmoirie") 

En fait, je soupçone très fort que le groupe à voulu complexifier sa musique. Je ne suis pas un immense fan de BBA et il y a des années que je n'avais plus écouté ce groupe, mais dans mes souvenirs, c'était beaucoup plus basique. Il faut reconnaitre que ce Enemies Of The State est peut-être ce que le groupe à écrit de mieux jusque maintenant, vraiment. S'il n'avait pêché par quelques erreurs (volonté de trop en faire ? Nouveau line-up et sorte de jeunesse ?) telles que les deux voix trop proches, les parties molles, les riffs parfois un peu bateau,… BBA offre ici un album qui m'a quand même bien fait fermer ma gueule. J'avoue l'avoir pris en chronique pour un peu rigoler et me défouler quelque peu, je vais visiblement devoir attendre un autre CD. 

Avec quelques idées qui tuent (les riffs principaux de «Come On Down», «We Don't Care», «Fear», «Pedal To The Metal»et «Hell On Earth»), un style à cheval sur le Thrash, le Core et le Punk, une bonne prod, une basse qui tue et, malgré quelques errances largement décrites, des voix à la hauteur et un chant en place, Enemies Of The State est peut-être l'album qui va réconcillier les Metalleux les plus pointus avec BBA. En tout cas, il me fait l'effet d'un album "à confirmer", un peu comme un second album plutôt pas mal et qui appellerais un troisième. Autant dire qu'on attends Black Bomb A au prochain tournant.

[7/10] Poney

Myspace : www.myspace.com/blackbombasong

Facebook : https://www.facebook.com/pages/BLACK-BOMB-A/38151442490

At(h)ome 2011

1. Come on Down 2. We Don't Care 3. Fear 4. No Way 5. Enemies of the State 6. Destruction 7. Telling Me Lies 8. Take Control 9. Pedal to the Metal 10. Hell on Earth 11. Outro

À l'entame de ce Come Back Romance All Is Forgiven, je me suis tout de suite projeté sur la Road 66, sur une Harley, dans le désert. Rien de tout ça, Dirt River Radio est Australien. Bon, ce n'est pas grave, on peut aussi faire des biking road trip chez les Aussies, surtout que s’ils n'ont pas de Harley (comprenons-nous, ils en ont, mais c'est Américains ces bestiaux là) les Australiens fabriquent de magnifiques Irving Vincent.

Donc, je suis sur une Irving Vincent, quelque part dans le Bush. Je becte du sable et de la poussière rouge comme si j'avais que ça à bouffer et le décor aride me rapelle sensiblement le Texas ou l'Oklahoma. Dans mon casque Blutooth (comme le disait Leonard de Bing Bang Theory, tout est mieux avec Blutooth), les écouteurs me font parvenir la musique stockée dans mon Iphone Blackberry téléphone Android, lui même stocké dans mon sac à dos. Mes oreilles se délectent alors du second album des Australiens de Dirt River Radio, le premier à sortir en Europe si je ne m'abuse, la maison de disque étant avare en information, et la Poste FraOnçaise ayant décidé de ne pas me livrer mon cd, je fais avec les suppositions que je peux. Le premier titre «Ballad Of A Broken Man»bien dans son style me permet de cruiser sur ma bécane au soleil bien tranquillement. J'enchaîne les virages, je les enroule, tout ça a vitesse bien pépère tout en me régalant du solo de guitare (aaah, ce son Marshall !), de la voix rauque, des accords Country. Son successeur, dans une veine plus bluesy, est à l'image de son titre et sujet : «American Beer» est posé, sans brutalité, sans vague, sans peps. Si «Belgian Beer» aurait mérité, sans conteste, un son surpuissant, des solos de fou, de l'énergie à revendre, il aurait aussi nécessité une route sinueuse, une supersportive de 180cv, une combi cuir complète, des sliders, un genou posé à terre dans chaque virage et, n'en doutons pas, un arbre dans la gueule en bas de la route. Heureusement pour « American Beer», le désert est plat et chiant, on voit à des kilomètres et je me contente de me laisser aller sur ma moto à 60 km/h. Ne prenons pas de risque.

Le soleil se couche dans le Bush australien. Toujours peinard, je roule vers cette grosse boule rouge qui illumine la plaine. Un Lucky Luke en moto. Bien dans le ton «South Street» continue à me bercer tranquillement. Je m'arrête pour la nuit. Autour du feu, j'entame à l'harmonica «Chase The Sun». Un renard passe peu loin de moi. Je cours après, je m'excite un peu. Houlà, tout ça devient palpitant. La nuit, je rêve. Un rêve un peu triste. Je pense à mes amis, «All My Friend» résonne dans ma tête. Un bête piano et une voix. 

Quand je me réveille, je remonte sur ma bécane, mais je sens bien que quelque chose cloche. Déjà que le paysage ne déroulait pas à la vitesse de la lumière hier, c'est pire aujourd'hui. Je regarde attentivement mon réservoir, entre mes jambes. Ce n'est pas ma moto. Horreur, malheur, ce n'est qu'une mopette, une vulgaire mobylette de 50 cm3;. Moi, encore roi de la route hier, je me retrouve comme un ado devant son lycée, tout heureux d'avoir une gamine de 14 ans, le sourire barré d'un portail en acier, qui me regarde d'un air envieux. Ce désert est interminable. Pourtant j'aime le désert, j'y suis habitué, j'aime son ambiance, son odeur. J'aime le son des guitares acoustiques grattées au coin du feu, j'ai sa folie, j'aime le rock des bars enfumés et rempli de loubards comme on peut trouver sur le bord des routes. Mais rien ne va plus, voilà que subitement, dans ce désert ci, les mecs du bar,«The Boys In The Pubic Bar», sont plutôt du genre à reprendre de tristes et mornes chansons qui me semblent tout droit sorties d'un pub Irlandais en deuil. Je me sauve, plus loin, je croise le Diable sur la route, «Devil On The Road», mais même lui semble déprimé. Y a plus de respect, même pour le Diable en personne. Je vois toujours cette gamine qui me regarde, amoureuse. Ma mopette n'avance plus et cette foutue gratte acoustique me colle à la peau. Ce n'est pas la suite du voyage qui améliorera les choses. Si je m'arrête à une rivière afin de boire un coup («The River», vous commencez à comprendre le jeu…), c'est pour mieux y pleurer sur mon triste sort, ainsi, je suis seul, cette constatation me redonne un peu la patate, mais je finira par me rendre compte que ça m'attriste et j'en écris une chanson pour toi, oui toi, chere petite adolescente, car visiblement, tu dois kiffer grave sa race.

Acculé par les clichés, le desert est fatal à qui s'y prend mal.

[4/10] Poney

Myspace : http://www.myspace.com/dirtriverradio

Bad Reputation 2012

01. Ballad Of A Broken Man 02. American Beer 03. South Street 04. Chase The Sun 05. All My Friend 06. The Boys In The Public Bar 07. Devil On The Road 08. The River 09. I'll Be The One 10. A Song For You

 

RAM – Death

En guise de quatrième album, les Suédois de RAM ont eut l'ingénieuse idée de nommer leur album Death. Alors, bien sur, avec un nom qui respire l'inspiration, on peut craindre le pire pour le reste. Et bien, les craintes sont justifiées.

Après un premier titre instrumental d'une chianterie rarement croisée (un mix de batterie basique et de clavier Bontempi dans des gimmick très 80's) que je me suis forcé à écouter jusqu'au bout, l'appel du devoir de chroniqueur, j'ai poussé un "ouf" de soulagement quand s'est pointé «…Comes From The Mouth Beyond», non pas que ça soit d'un inventivité à faire pâlir, c'est carrément rétro, mais au moins, c'est bien fait. Bon, ce qui est dommage, c'est que ça ressemble furieusement à un mélange de Death (le groupe, hein) et de Metallica ou même d'Exodus. Ensuite, «I Am The End» pompe carrément son intro batterie à Judas Priest, et la voix d'Osacar aussi, ainsi qu' à Axel Rose. 

Après vous avoir bercé avec un peu de souvenirs du début du Metal extrême, le groupe plonge dans une sorte de revival NWOBHM/Power/HairMetal qui, si vous êtes comme moi, vous fera vous souvenir que ça fait longtemps que vous n'avez pas écouté Twisted Sister. Et merde, ça vous manque, vous aussi ? C'est pas que les riffs de RAM soient mauvais, au contraire, le travail des guitares est plutôt très bon, mais RAM -et le groupe est coutumier du fait- vient s'ajouter sur la pile des "groupes revival", et avec ce genre de mecs, c'est toujours le même problème : où placer le curseur entre rétro, ou nostalgie, ou oldschool et pathétique ? RAM n'est pas pathétique, mais peu s'en faut. Là où certains groupes revival se cantonent à un seul style (on a vu avec plaisir bon nombre de groupes Thrash ou NWOBHM ces dernières années), RAM joue la carte du touche-à-tout, tel une sorte de patchwork de ce qu'on a pu faire ces 20 30 (putain, je viellis) dernières années. Parce qu'il ne faut pas croire que c'est tout. Le titre «Frozen» se présente comme la balade inévitable qui fera pleurer dans les chaumières et «1771» celui sensé effrayer les p'tits n'enfants avec son intro-qui-fait-peur aux relents de musique d'église gothique gonflée à bloc par un solo de gratte bien mièvre.

Ni bon, ni mauvais, RAM sent un peu le copier/coller (et le sapin). A réserver aux fans du(des) genre(s), mais pas aux nostalgiques (qui eux, retourneront aux fondamentaux).

[5/10] poney

Site : http://www.ram-metal.com

Myspace : http://www.myspace.com/rammetal

Metal Blade Record 2012

01. Death… 02. …Comes from the Mouth Beyond 03. I Am the End 04. Release Me 05. Defiant 06. Frozen 07. Under the Scythe 08. Hypnos 09. Flame of the Tyrants 10. 1771

Line-up : Oscar Carlquist – Vocals / Morgan Pettersson – Drums / Harry Granroth – Guitar Daniel / Johansson – Guitar / Tobias Petterson – Bass