Je ne sais pas vous, mais j’ai bien cru que j’allais m’emmerder ferme pendant toute la durée de ces quatre titres… heureusement, Atriarch ne s’enferme pas dans un Doom lent et plombé, mais nous propose également quelques folles échappées qui viennent un peu nuancer le propos. Et c’est tant mieux car si j’avais eu affaire à 36 minutes dans la lignée du premier morceau, je ne sais pas comment j’aurais pu échapper à une sieste imprévue.
Au menu de ce premier EP, Atriarch nous propose des compos longues et lentes, sorte de mélange entre un Doom lent et plombé passé au filtre d’un Black versatile, avec une voix d’outre tombe, semblant venir de très loin en échos et quelques arpèges distordus. Niveau ambiances, Forever The End est réussi : c’est noir, malsain et carrément plombant, et c’est justement ce qui rattrape le manque cruel de puissance de l’ensemble. Car au-delà d’une prod assez moyenne (manque de moyens quand tu nous tiens !), ce premier Ep d’Atriarch nous propose une musique assez intéressante, même si elle ne casse pas des briques. Forever The End s’adresse avant tout, à mon avis, aux amateurs de tempos ultra lents et de son qui grésille. Je ne cible pas avant tout les fans de Doom, car le groupe ne se réduit pas à cela : il y a un arrière goût Drone et presque atmosphérique là dedans, dont la caractéristique principal repose sur ce chant venu d’ailleurs, lui-même lent et pour ainsi dire dépressif, scandé comme une incantation. Cela dit, on aimerait parfois que le chanteur s’énerve un peu et nous propose des lignes de chant un peu moins monotones, comme il le fait sur la fin de « Downfall ». Le clavier ne viendra pas vraiment casser la monotonie qui s’installe rapidement, car il n’est utilisé que très rarement. Idem pour le piano qui n’apparait hélas que trop rarement, alors qu’il aurait pu apporter beaucoup aux compos.
Alors que les premières écoutes furent laborieuses et pas vraiment convaincantes, je ne peux qu’avouer qu’avec le temps et un peu de recul, l’ensemble passe un peu mieux. Il ne faut pas s’arrêter à la première impression avec ce genre de groupes, mais au contraire persévérer. Cela dit, le temps ne jouera pas en la faveur d’une batterie à qui la variation fait cruellement défaut. Non je le répète, l’intérêt majeur d’un tel EP réside avant tout dans les ambiances, les compos sont quant à elles assez répétitives et monotones.
Sheol (06/10)
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Seventh Rule Records – Clawhammer PR / 2011
Tracklist (36 mn) 01. Plague 02. Shadows 03. Fracture 04. Downfall
Quand Pelagic Records nous propose une nouvelle galette, The Ocean n’est jamais bien loin. Cette fois ce sont Coilguns et Kunz qui se livrent à l’exercice du split album, deux formations qui comptent en leur rang 100% de zicos en provenance de The Ocean. Trois membres pour Coilguns qui ouvre le bal, avec Jona Nido aidé de Luc Hess et de Louis Jucker (la section rythmique de The Ocean) pour compléter le line-up. Coilguns nous propose trois compos que je recommande aux fans de formations comme Converge ou encore The Dillinger Escape Plan. Vous voyez le topo non ? Il s’agit d’un trio proposant une musique déstructuré, puissante et cinglante, aux antipodes de ce qu’est actuellement The Ocean : un défouloir à n’en point douter, certes, mais attention, un défouloir vraiment bien ficelé. Les trois titres proposés par Coilguns sont efficaces et rentre dedans, et bénéficient en plus d’un excellent son, clair et puissant. Et comme c’est souvent le cas, au bout de deux-trois écoutes on se rend compte que ce qui semble être à la première écoute un vrai bordel bien touffu est en fait très bien organisé et procède d’une sorte de logique propre aux frapadingues qui évoluent dans ce style. On se laisse prendre au jeu, et on est happé par l’énergie dégagée par ces presque douze minutes envoyées par Coilguns. Résultat : on en veut plus !
Formé en avril 2009, les nantais A Subtle Understatement ont du potentiel à revendre. Deux ans seulement après avoir sorti sa première démo, le combo français revient sur le devant de la scène avec un EP qui prouve bien que le groupe en a sous le pied. Ca sent le professionnalisme à plein nez tout ça : signés sur le label Ultimhate Records, A Subtle Understatement s’est offert les services de Franck Potvin (Lyzanxia) aux Dome Studio pour produire Vestige. Et le résultat est à la hauteur du potentiel du groupe, avec des compos au son clair et puissant, mais surtout efficaces et accrocheuses. En à peine plus de vingt six minutes, Vestige mettra tout le monde d’accord quand au fait que le groupe est à suivre : le travail est déjà très mature et les compos bien ficelées, passant sans aucune difficulté d’un gros Death puissant et brut de décoffrage à quelque chose se rapprochant parfois du Death mélodique, ou à des passages plus posés et mélodiques.