Author Archive

Opeth – Heritage

oshy_10092011_OpetDéjà sur Watershed l’auditeur habitué au son d’Opeth pouvait remarquer certaines évolutions évidentes, mais de là à en arriver à un album comme Heritage, honnêtement, je suis resté bouche bée lors de la première écoute de ce dixième album des suédois. Finalement, « The throat of winter » le morceau si controversé que Mickael Akerfeldt avait composé pour God Of War peut désormais être considéré comme une sorte d’avant goût à Heritage…

Hé oui, pour que les choses soient claires, je vous le dit sans faire durer le suspens, Heritage est un album unique dans la discographie pourtant bien fournie d’Opeth. Un album qui prouve que le groupe à des couilles et qu’il évolue vraiment à son rythme et selon ses envies, sans se plier aux modes ou aux exigences des fans. Rien que pour ça et avant même de parler du résultat, je dis respect à Akerfeldt, qui apparait une fois de plus comme un leader incontesté et incontestable du groupe, comme LA véritable tête pensante et comme LE compositeur de la quasi-totalité de l’œuvre du groupe.

Lorsque la pochette fut dévoilée sur le net, les réactions furent très mitigées, certains crurent même à une blague au départ, et pourtant, il ne faudra qu’une écoute pour se rendre compte qu’elle illustre bien le contenu de ce dixième album. On y retrouve une liberté d’expressions qui laisse entrevoir de la part du groupe une réelle volonté de se faire plaisir avant tout, tout en gardant cette touche d’humour bien particulière qui caractérise Akerfeldt (je parle ici de la tête de Per Viberg que l’on voit tomber de l’arbre…). Hé oui, Heritage est aussi signe de changement car il marque le départ de l’excellent claviériste, qui, même s’il a enregistré ses parties, n’est désormais plus un membre du groupe. 
Et à l’image d’un Per Viberg que l’on voit, avec humour, déchu sur cette fameuse pochette forte en symboles, sachez encore que le groupe aurait pu choisir de symboliser de la même façon la disparition du growl…Oui vous avez bien lu, Heritage est un album chanté dans son absolue totalité en chant clair, mais il n’est pas pour autant comparable à Damnation qui était entièrement en chant clair également. Pas une ligne de growl, et au passage, pas un seul riff velu non plus. C’est là que les choses se compliquent et que l’album risque de recevoir un accueil mitigé : Akerfeldt nous a concocté avec ses compères l’album qu’il rêvait de faire depuis son adolescence, à savoir un véritable album hommage au Rock prog des seventies. Perso, je ne l’avais pas vraiment vu venir de cette façon, et pour tout dire je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus attractif et accrocheur,c’est pourquoi Heritage fut un choc. Et autant dire tout de suite que les fans absolus du Opeth violent qui growl et qui blast risquent d’avoir beaucoup de mal à se laisser prendre au jeu et à entrer dans les compos. Damnation, qui était aussi à sa façon un hommage au Rock prog des années 1970, était vraiment beaucoup plus accessible et carrément moins en rupture avec le reste de la discographie du groupe.

Et pour tout dire, après de nombreuses écoutes et des semaines à laisser reposer le bousin pour prendre du recul, je ne peux que me ranger du côté de ceux qui n’adhèreront pas à 100%, non pas à la démarche d’Opeth, mais tout simplement au résultat. Pourquoi ? Parce que les compos manquent la plupart du temps d’accroche, qu’elles sont relativement plates (voire ennuyeuses pour certaines) et que j’ai déjà vu le groupe plus créatif que ça…Dès l'intro on sent poindre un ennui certain.Même le chant clair d’Akerfeldt, que j’adore d’habitude, me laisse de marbre ici. Le monsieur à été plus inspiré par le passé c’est évident…Déception … ennui ! Les mots sont lâchés, durs et implacables, et Opeth, pour la première fois, me semble fade et soporifique. Non pas que les compos soient mauvaises, on y retrouve un groove évident, avec une basse loquace et une batterie qui fignole au poil, Heritage devrait d’ailleurs avoir un certain succès du côté des fans du visage le plus soft et progressif du groupe. Toujours est-il que franchement, on est en droit de s’attendre à mieux quand on sait de quoi le groupe est capable… 

Voilà bien la preuve qu’Opeth est un groupe unique en son genre, qui peut encore nous surprendre même après vingt ans de carrière. Mais je reste malgré tout sur largement sur ma faim…

Sheol (06/10)

www.opeth.com 

www.facebook.com/Opeth

myspace.com/opeth

Roadrunner Records / 2011

Tracklist (57:04 mn) 01. Heritage (instrumental ) 02. The Devil's Orchard 03. I Feel the Dark 04. Slither 05. Nepenthe 06. Häxprocess 07. Famine 08. The Lines in My Hand 09. Folklore 10. Marrow of the Earth (instrumental )

 

oshy_01092011_Deat_RemaiDans le petit monde du Deathcore/Metalcore, il faut en avoir sous le pied pour sortir du lot et se faire une bonne place. Les groupes qui présentent un profil à peu près identique les uns des autres et qui nous pondent des albums qui le sont tout autant sont tellement nombreux à l’heure actuelle que le style parait déjà bien balisé, pour ne pas dire bouché. Dans ces conditions, trouver un groupe qui se démarque revient à chercher, comme on dit, une aiguille dans une botte de foin.

N’en déplaise à Death Remains, ce n’est pas avec ce court EP de quatre titres pour à peine un quart d’heure de musique que le public risque de les plébisciter. Même si les londoniens semblent maitriser leur sujet, et avoir un certain potentiel, ils illustrent parfaitement le paragraphe précédent : rien ne les démarque de leurs « confrères » jouant dans la cour Deathcore/Metalcore. Hé oui, c’est dur mais c’est comme ça. A Thousand Lives n’est pas particulièrement mal fait ou désagréable, il démontre même que le quintet en a une bonne paire dans le slibard, et sait allier puissance te technique (Cf. « Laid to waste »). Death Remains à la recette pour proposer des compos sympa et s’en tire plutôt bien compte tenu du style. Mais c’est loin d’être suffisant pour faire mieux que les autres. Ce genre de compos sonne franchement très classique à tous les niveaux, et s’entend en veux-tu en voilà depuis que le Deathcore à le vent en poupe. A Thousand Lives n’est pas un mauvais effort, non, c’est un EP qui place le quintet londonien juste dans la moyenne, il n’en faut pas plus pour se noyer dans la masse et se ranger aux côtés de tant de groupes du même acabit.

Pour résumer, Death Remains nous propose là un EP bien trop classique pour attirer l’attention.

Sheol (05/10)

www.facebook.com/deathremainsuk

Autoproduction / 2011
Tracklist (13 mn) 01. Diminished Responibility 02. Cincinnati Bow Tie 03. Laid To Waste 04. Innocence

 

oshy_20082011_Anne_TheoCette première sortir d’Annex Theory devrait rapidement faire connaitre le groupe. En effet, avec comme carte de visite les quatre titres qui composent cet EP, le projet emmené par Trevor Birnie (chanteur de Quo Vadis) et le guitariste virtuose Sam Jacobs devrait facilement accroitre sa fan base et bénéficier d’un bouche à oreille positif.

On comprend en tout cas pourquoi Annex Theory a été choisi pour ouvrir pour des grosses pointures comme Despised Icon, Neuraxis ou encore Misery Index, car c’est un groupe qui a plus d’une corde à son arc : le Metal des américains brasse large, et devrait autant plaire aux fans d’une musique technique qu’aux amateurs de mélodie. Annex Theory arrive en tout cas à mixer tout cela dans un style qui lui est propre, à cheval entre le Death mélodique, le Deathcore, le Djent (« Horizons »), le Death technique ou encore des sonorités plus futuristes apportés par des claviers (trop ?) prolixes.
Technique, futuriste et mélodique à la fois, ce premier EP du groupe signé chez Pivotal Rockordings devrait donc remporter un franc succès car il est également fluide et accessible, malgré toutes les variétés apportées par les vocaux par exemple, qui passent autant par le growl que par un registre hurlé typé Hardcore ou un chant clair très mélodique. Le seul défaut de ces quatre compositions concerne l’abus de clavier sur certains passages, qui donne aux morceaux un aspect parfois décousu et trop fouillis voir trop kitsch (cf la fin de « Orbit » qui fait un peu penser à du Jean Michel Jarre…). On sent que les musiciens qui forment le groupe regorgent d’idées, mais on a aussi l’impression qu’ils veulent les utiliser toutes en même temps. Il faudrait donc canaliser toute cette énergie, et museler un peu le clavier, pour donner plus de cohérence à l’ensemble. Le potentiel et la volonté de faire quelque chose d’original sont là, mais il faut veiller à ne pas en faire trop au risque de se perdre dans des compos indigestes.

Sheol (07/10)

www.facebook.com/AnnexTheory

Pivotal Rockordings – Clawhammer PR / 2011

Tracklist (20 mn) 01. Beneath the skin 02. Event horizon 03. Orbit 04. Horizons