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oshy_13082011_Clingin_to_the_TrVoilà une démo qui porte foutrement bien son nom. Visceral. En effet, on ne peut qu’opiner du chef à l’écoute du gros quart d’heure que nous propose les ricains de Clinging To The Trees Of A Forest Fire : si ça, ça ne vient pas des tripes, alors je n’y comprends plus rien…Bon après, ce qui vient des tripes n’est pas forcément synonyme de qualité. Prenez le vomi par exemple, ca vient de cette zone là, et ca reste bien dégueulasse tout de même. Bon, sans aller jusqu’à dire que Visceral l’est, je dois avouer que l’écouter m’a été plutôt désagréable. Et pourtant, je suis habitué à me prendre des décibels dans la tronche, et je trouve toujours quelque chose d’attirant, d’attrayant où d’intéressant dans les styles les plus extrêmes et les plus innommables, et dans les formes d’expressions les plus controversées. Et Pourtant, CTTTOAFF m’en a touché une sans faire bouger l’autre.

Le style du groupe est pourtant fait d’un mélange de choses que j’aime, comme du Death, du Grindcore, du Doom et du Metalcore, mais dans leurs versions les plus glauques et les plus lourdes. Le résultat est difficile à expliquer : un chant hurlé écorché, en pleine rupture, des gros riffs très lourds, très lents et foutrement gras, des larsens, des accélérations dévastatrices qui ressemblent à un beau foutoir, une tendance à rechercher la disharmonie et la dissonance, avec des arpèges oppressants (« Asthmatic »). Les compos ci-présentes forment un ensemble indéniablement noir de chez noir, violent et dérangeant. Pour ne pas dire désagréable. Mais c’est certainement le but recherché. C’est à peine si l’on retrouve un peu d’humanité là dedans, avec une apparition fugace d’une chose qui ressemble à du groove sur le riff d’ouverture de « Biracial ». Les compos sont également d’une froideur impressionnante. Bref, Visceral porte bien son titre je le répète, car il semble littéralement vomi par ses créateurs, comme un accès de haine incontrôlé et incontrôlable, comme quelque chose qui nous bouffe et qui doit à tout prix sortir, sous quelque forme que ce soit. Ici c’est la musique, ca aurait aussi pu être un furoncle. Un ignoble furoncle qui vous éclate en pleine face et qui répend sur votre peau vierge de tout défaut son infâme contenu.

Ceci s’adresse aux seuls initiés de la musique extrême, ceux qui fuient la mélodie, ont soif de noirceur et de violence et se délecte de hurlements sous fond de gros riffs bien gras. Bienvenu dans un cauchemar et bon appétit.

Sheol (05/10)

www.facebook.com/CTTTOAFF

Prosthetic Records / 2011

Tracklist (16:02 mn) 01. (Intro) instrumental 02. Lower Than Life, High as the Sky 03. Garbage 04. Special Education 05. Biracial 06. Asthmatic

 

oshy_02072011_Black_SeptembThe Forbidden Gates Beyond est le premier full length de Black September, groupe de Black Metal américain formé en 2006 n’ayant jusqu’à présent sorti que quelques EP ainsi qu’un split album et une démo. Et pourtant ! Pourtant on croirait à s’y méprendre avoir affaire à un groupe beaucoup plus expérimenté tant cet album envoie le boulet avec une efficacité, une brutalité et surtout une noirceur digne de vieux de la vieille de la scène Black US…

Mais vous n’êtes pas au bout de vos surprises (parce que oui, cet album est indéniablement une bonne surprise !) car sachez que c’est une demoiselle qui tient le micro. Ah ben ça, j’ai du m’y reprendre à plusieurs fois pour me rendre compte que je lisais bien. Etonnant, tant le registre est virulent et typique d’un Black viril et méchant comme seuls les hommes, les vrais, savent le jouer. Hé bien mettez vos a priori au placard bande de vulgaires phallocrates, car Jen Pickett chante comme un homme un vrai, si ce n’est mieux. Au-delà de cet important détail, Black September n’en fini pas de nous étonner, car bien qu’il semble sorti de nulle part (qui les connaissait avant cet album ???), ce groupe nous propose un Black Metal couillu, rapide, violent et foutrement noir et oppressant. Et pourtant, l’ensemble qui est sans aucun doute d’une densité qui pourrait en rebuter plus d’un, passe plutôt bien et ne donne même pas l’impression d’une certaine linéarité comme c’est souvent le cas avec ce genre d’album. Il faut dire que l’interlude « Hallow of decay » vient poser un peu de douceur et de mélodie(même si il est morbide à souhait) et aère quelque peu l’ensemble, ce qui est une bonne chose parce que Black September nous envoie tout de même un sacré pavé à la tronche et ne s’embarrasse pas de plans mélodique. Ouf, on respire un peu ! Mais ne croyez pas pour autant que le groupe à mis de l’eau dans son vin, car le reste, malgré quelques passages mid tempo, reste haineux et violent. Noir c’est noir comme dirait l’autre. D’où l’importance de profiter de ce court interlude.

La production n’est pas étrangère au sentiment d’oppression et d’étouffement qui règne pendant la quasi-totalité de l’album, car le son est travaillé de façon à avoir résultat presque crade, ce qui amplifie le côté haineux des compos. Loin des productions clinquantes actuelles, Black September joue la carte de la brutalité à fond et mise sur un son au rendu violent et poisseux (mais loin d’être désagréable pour autant). On se rapproche ici de la façon de sonner qu’on certains autres groupes de la scène US comme Averse Sefira par exemple, sans la reverbe sur les voix (voir les excellents Tetragrammatical Astigmata et Advent Parallax). 

Efficace, rapide, malsain et sans aucune concession, voilà le genre d’album haineux qui rend le Black si particulier et qui me donne envie de crier « All hail Satan » à qui veut l’entendre !

Sheol (08/10)

blackseptemberchicago.com

Prosthetics Records / 2011

Tracklist (36:28 mn) 1. The Forbidden Gates Beyond 2. Creation of Chaos 3. Hallow of Decay 4. Tyrants 5. Tombs 6. The Absence of Life & Death 7. Unleashed

 

oshy_26062011_Book_of_BlLe changement opéré au niveau du logo du groupe (beaucoup moins type Black Metal qu’avant) nous donne peut être un indice quant à la teneur de ce troisième album des américains Book Of Black Earth. Peut être ce changement vient –il du fait que le groupe s’est rendu compte qu’un tel logo peut être trompeur, et amener l’auditeur à poser une étiquette qui ne convient pas vraiment sur le groupe, en le considérant comme un simple groupe de Black Metal.

En tout les cas, The Cold Testament nous démontre que ce changement de logo est plutôt bienvenu, car BOBE ne se limite pas à sa facette Black loin de là. Les compos puissantes et carrées de ce troisième album des américains démontrent par A+B que le style du groupe fait encore plus appel au Death Metal qu’au Black, et qu’il est pour le reste une combinaison habile des deux que l’on pourrait qualifier de Blackened Death. On percevra aisément que cet album est clairement marqué par le sceau du Death : section rythmique puissante et implacable mise bien en avant dans le mix, compos dégageant une grande puissance, chant à la frontière du Black et du Death, ne donnant ni dans le growl caverneux ni dans un chant Black, mais plutôt dans un chant crié entre les deux. En tout cas, c’est au Death que le chant emprunte son côté brut de décoffrage, voilà qui ne laisse aucun doute. La prod délivre un son vraiment puissant aux compos, mais assez clair pour que l’on puisse facilement percevoir les passages mélodiques ou encore la basse. Il y a comme une espèce de relent old school derrière tout cela, et même si le dernier morceau commence presque tout doux, l’ensemble est bien bourrin et ne laisse aucun temps mort à l’auditeur.

The Cold Testament est un album couillu qui, même s’il ne marque pas particulièrement, s’avère agréable et réussi, mais je regrette toutefois que certains morceaux soient aussi répétitifs (Cf. « Weight of the world ») et que le groupe semble surtout miser sur sa force de frappe, alors qu’il est intéressant sur des morceaux plus nuancés comme le dernier « I see demons ». Le potentiel est là, Book Of Black Earth doit encore trouver le « truc » pour se faire remarquer et accrocher l’auditeur. L’ensemble s’avère encore trop classique pour s’extraire de la masse.

Sheol (07/10)

Page Facebook

myspace.com/bookofblackearth

Prosthetics Records / 2011

Tracklist (36:28 mn) 1. Weight of the World 2. Cross Contamination 3. Antarctica 4. Irritating Spectre 5. Termination 6. Research and Destroy 7. Road Dogs From Hell 8. I See Demons