Il n’y a vraiment rien d’exceptionnel chez Gravehill, tout comme il n’y a rien d’exceptionnel dans le fait de s’envoyer un burger bien gras devant un bon vieux série Z. Et pourtant, on prend toujours le même plaisir à faire ce genre de truc. Invariablement, l’homme reste attaché aux mêmes attitudes monomaniaques et répétitives. En musique c’est un peu la même chose, et l’on prend chacun un panard inavouable en s’envoyant les unes à la suite des autres des galettes n’ayant absolument pas la moindre once d’originalité. Et pourtant…et pourtant ! Un peu comme le Swedish Death Metal : il suffit d’écouter les deux premiers albums des groupes fondateurs du style pour en avoir fait le tour, mais rien ne pourra nous empêcher de nous repaître des suiveurs actuels qui se contentent simplement –avec plus ou moins de talent, certes- d’en rajouter une couche et de répéter grosso modo ce qui a été établi au début des années 1990. Putain d’époque, pourrie jusqu’à la moelle me direz-vous.
Hé bien Gravehill colle merveille à ces images : ce second album des ricains fait l’effet d’un bon vieux burger bien gras, à l’ancienne. Rien d’original, mais bordel que c’est bon de se rouler dans ce genre de crasse old school à la prod brute de décoffrage, sans artifices et sans aucune intention de grossir le trait pour paraitre plus evil que son voisin. La Californie possède aussi des coins où le soleil ne passe pas et ou l’odeur de renfermé est reine dans son royaume crasseux et underground. Gravehill est un fidèle sujet de sa majesté l’Ombre, qui nous sort avec When All Roads Lead To Hell sa seconde offrande de « metal of death ». Un tel album, c’est une ode à un style de pensée bien particulier, c’est pour ainsi dire déjà vu et presque classique dans son approche, mais on prend toujours le même plaisir. Le plaisir des voix glaireuses et méchantes, du son cradingue et des soli envoyés avec fausses notes en supplément, le plaisir de tendre bien haut son majeur à la face du monde. « Fuck mankind… Fuck the world ». Si vous êtes d’avis que le Death actuel, avec ses grosses prod polissées et ses performances au millimètre manque de charme, et s’éloigne de ses origines, alors Gravehill est fait pour vous.
Sheol (07/10)
Dark descent Records – Clawhammer PR / 2011
Tracklist (49 mn) 1. Intro 2. Unholy executioner 3. Devil worshiper 4. Extinction 5. When all roads lead to Hell 6. Suffer no man to live 7. Pray for war 8. Consumed by rats 9. 7:06.