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livret_accordeon_8_pages_exterieurJe vais être honnête, une pochette aussi…riche en couleur, ne me dit rien qui vaille au premier abord, et si j’avais à croiser cet album par hasard, un jour, parmi tant d’autres, un vieux réflexe peut être stupide mais tenace ferait que je le mettrais de côté immédiatement sans lui accorder le moindre intérêt. Et hop, au gnouf ! Bon, c’est évidemment un réflexe à la con qui pourrait éventuellement me faire passer à côté de bonnes surprises, je l’admets…mais que voulez vous, on ne se refait pas !

On dit bien que l’habit ne fait pas le moine. Mais dans le cas de Caligula les petits malins qui s’amusent à parsemer à tout va leurs propos de phrases toutes faites de ce type, n’auront plus qu’à se les carrer bien profond dans le tuyau et à admettre que cette galette se porte en faux. Hé oui, faut bien admettre que la pochette de cette première autoprod des belges fait l’effet d’un gros fouillis, qui est bien à l’image de la musique de Caligula, qui s’amuse à mixer un peu tout et n’importe quoi avec comme résultat des compos méli mélo. Le style est donc indéfinissable, mais les influences restent discernables, car le tout est assez bien organisé malgré les apparences. Caligula est tout à fait le genre de groupe qui met le feu en live lors des soirées arrosées entre potes. Par contre sur album, il faut être dans le mood sous peine de passer direct à autre chose. Il y a clairement une dimension festive et humoristique dans la personnalité des belges, qui ne semblent pas se prendre au sérieux et qui pourtant n’hésitent pas à durcir le propos plutôt sérieusement en utilisant par exemple des lignes de chant growlé et des rythmiques solides. Mais pour l’ensemble, l’ambiance, et le fond, la tenue exigée pour apprécier un tel album se nomme second degré…ou nez rouge, c’est selon. En ce qui me concerne j’ai de l’humour donc ça passe plus ou moins, mais je me lasse très vite de ce genre d’album. Une ou deux écoutes suffisent, plus c’est l’overdose.

Je n’irais donc pas jusqu’à dire que j’ai pris du plaisir à écouter Not Too Short To Be Great, tout simplement parce que je n’aime pas quand ça part dans tous les sens et je suis assez peu adepte des groupes qui mixent tout et n’importe quoi et qui passent du coq à l’âne en un quart de seconde. J’ai l’impression dans ces cas là que le groupe gâche son potentiel et j’ai tendance à chercher une ligne directrice, que je n’ai pas trouvé ici. Mais cela ne regarde que moi. Par contre, il s’agit d’un album qui m’a bien fait sourire et qui démontre un potentiel indéniable. Si le groupe voulait être sérieux et s’éclater dans un style plus couillu, il le pourrait sans aucune difficulté, car musicalement ça se tient et je dirais même que les bases sont solides. Nous avons en fait affaire à une sorte d’Ultra Vomit belge, le côté grosse prod et publicité tape à l’œil en moins. A la décharge du groupe, je rajouterais que pour une autoproduction cette galette est fort bien montée : le son est tout de même propre et assez puissant, et les instruments sont assez clairement identifiables. Du bon travail donc, qui ne peut qu’être loué, au-delà de toute attirance pour la personnalité du groupe.

A défaut d’être aisément étiquettable, la musique de Caligula aura, entre autres, le mérite d’être assez divertissante, mais jusqu’à un certain point seulement car ce « divertissant » rimera également très vite avec « lassant », je l’ai appris à mes dépends.

Sheol (05.5/10)

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Autoproduction / 2011

Tracklist (31:23 mn) 1. Everyone sucks but us 2. Bitte gedulden Sie sich einen Augenblick! 3. Rackham the red 4. Thrashing puppies 5. Per qualche euros in plu 6. Hard rock and roll 7. Threatened by your slip 8. The great supervillain

 

Breed Machine – 3

oshy_21032011_Breed_machineBreed Machine aura choisi de faire dans la sobriété en ce qui concerne le nom de son troisième album puisqu’il se nomme tout simplement … « 3 ». Une simplicité qui va de pair avec le style du groupe qui nous propose pour ce nouvel album un ensemble Metal/Hardcore direct et sans fioritures mais surtout taillé pour la scène.

L’instrumental introductif vous mènera d’entrée sur une fausse piste en jouant paradoxalement la carte de la mélodie et de la douceur, tout en posant d’emblée une cadre sombre : ne vous méprenez pas, paradoxalement cette intro n’annonce pas vraiment la couleur, même si elle est agréable. Ce qui suivra n’en sera que plus efficace : vocaux rageurs et puissants, rythmiques écrasantes, riffs entrainants et tranchants : le premier titre « Condamnée » vous donnera un très bon aperçu de l’ensemble homogène et percutant qui vous attend. Les morceaux sont bruts de décoffrages et assez groovy, le son est vraiment très bon et la superposition de plusieurs registres vocaux donne en plus une certaine profondeur aux compos: le travail ne peut qu’être loué, il n’y a pas grand-chose à reprocher à Breed Machine si ce n’est peut être un côté légèrement prévisible et déjà vu, mais rien de franchement dérangeant. A contrario, je dirais que la « simplicité » (attention, rien de péjoratif là dedans bien au contraire) des morceaux et leur courte durée jouent beaucoup sur l’impact de l’ensemble : à défaut de proposer un ensemble original, le groupe semble tout miser sur l’efficacité, et sur ce point 3 est une vraie réussite globale. Et pour relativiser un peu ces quelques remarques, le groupe à quand même fait dans un premier temps un bel effort en nous proposant 16 titres, ce qui est assez rare, et dans un second temps rien n’est laissé au hasard et tout est fait pour apporter profondeur et nuances à l’ensemble (notamment avec l’instrumental « 210 80 » et tous les petits arpèges clairs qui aèrent intelligemment l’album et nivellent les atmosphères). Les ambiances sont vraiment sympa, et il se dégage même un côté légèrement indus/futuriste de certains passages. Un beau travail.

Ce troisième album de Breed Machine démontre une maturité évidente et un savoir faire indéniable en ce qui concerne le style : le groupe sait comment s’y prendre pour composer des morceaux accrocheurs et efficaces qui risquent de faire des ravages en live, et c’est l’essentiel.

Sheol (06.5/10)

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Label 44 / 2011

Tracklist (45:20 mn)

01. 0 902 11 02. Condamnée 03. La main de sang 04. Le choc des titans 05. Cœur meurtri 06. La race des machines 07. Les pleins pouvoirs 08. Dernières prières 09. 210 80 3 10. Ame perdue 11. Le peuple d’en bas 12. L’ombre noire 13. Echec et mat 14. Mon ennemi 15. Le temps est maître 16. Martyr

 

oshy_13032011_Blut_Aus_NChroniquer un groupe comme Blut Aus Nord est toujours pour moi un grand plaisir, et une tâche difficile en même temps. Les français ne sortent en effet jamais deux fois le même album, et chaque nouvelle galette nous offre ses caractéristiques propres. En même temps, le style du groupe étant assez hermétique, il est toujours difficile de trouver les mots justes pour faire décrire et jugé les albums du groupe.

Blut Aus Nord nous propose donc cette fois un bond dans le temps, en 2001 plus exactement, avec The Mystical Beast of Rebellion qui se voit aujourd’hui réédité par Debemur Morti. Une réédition excitante, puisque cet album désormais culte (à juste titre) des français se voit agrémenté d’un nouvel artwork, sobre mais très beau, et de trois nouvelles compos pour plus d’une demi heure de musique. Le tout sur deux disques : le premier contenant l’album que l’on connait, et le second contenant les trois nouvelles compos. Il s’agit donc, vous vous en doutez, d’une réédition qui vaut largement le coup et qui justifie l’achat si l’on fait partie des fans du groupe. Je ne vais pas m’attarder sur l’album que l’on connait à proprement parler, je dirais juste que même dix ans après c’est toujours un pur plaisir de l’écouter. Il sonne certes légèrement old school à l’heure actuelle, mais il reste toujours aussi efficace et envoutant. Blut Aus Nord nous proposait là une œuvre hypnotisante faite de longues compos au chant écorché et agressif, et de riffs répétitifs et dissonants. Une sacrée ambiance, qui vaut le détour et qui porte la griffe Blut Aus Nord, ce son que nul autre groupe n’a su pomper depuis, et qui est reconnaissable entre tous. C’est même drôle de remarquer que cet album contenait déjà en germe le futur du groupe. On retrouve en effet quelques passages qui rappellent MoRt et qui laissent finalement entrevoir le tournant expérimental que prendra le groupe quelques années plus tard. Je n’en démordrais pas, le Black Metal de Blut Aus Nord est vraiment particulier, et il a à chaque fois la capacité de m’hypnotiser.

Passons donc au second album, avec trois nouvelles compos qui prolongent plutôt bien les anciennes, tout en amenant une différence évidente. C’est le prolongement d’un album de 2001 vu à travers les yeux d’un Blut Aus Nord de dix ans plus vieux, avec tout ce que cela implique question évolution du style, on ne peut donc pas retomber exactement sur le même esprit et le même rendu qu’à l’époque. Ces trois compos n’ont rien de proprement surprenant, elles sont…logique dirais-je, et restent dans la lignée du travail proposé par le groupe ces dernières années. Même si elles se démarquent du premier disque, la différence n’a rien de choquant, et ces nouveaux morceaux s’intègrent bien dans l’esprit, tout en amenant une ambiance encore plus sombre. Le son grésille légèrement, les arpèges sont dissonants et distordus, la répétition est ici aussi de rigueur, alors que le chant est moins présent et qu’aux assauts de la batterie succède une sorte de torpeur plombante. Sur le second morceau, pendant plusieurs minutes il n’y a ni chant ni batterie, seule la guitare s’exprime. Et quand enfin le chant fera son arrivée, ce sera d’une façon surprenante, avec un énorme écho et une résonnance métallique…Le groupe arrive une fois de plus à surprendre avec une demie heure beaucoup plus axé sur les ambiances. Envoutant est le seul mot qui conviendrait pour décrire l’effet de ces trois compos. Et que dire du troisième morceau, avec ses dix neuf minutes au compteur…dantesque ! Pour ainsi dire progressif en plus d’être trippant, tout en restant toujours aussi tordu et malsain avec son chant plaintif et lointain. Se replonger dans l’univers d’un tel album, agrémenté de nouvelles compos est en tout cas un pur plaisir qu’il est difficile de décrire.

Voilà en tout cas une réédition qui justifie l’achat. En attendant le nouvel album du groupe qui ne saurait tarder ! Amis de Blut Aus Nord, cette réédition doit être votre !

Sheol (07.5/10)

myspace.com/thehowlingofgod

Debemur Morti / 2011

Tracklist (78:15 mn) CD1 1. The Fall: chapter I 2. The Fall: chapter II 3. The Fall: chapter III 4. The Fall: chapter IV 5. The Fall: chapter V 6. The Fall: chapter VI CD2 1. The Fall: chapter 7 2. The Fall: chapter 7,7 3. The Fall :chapter 7,77