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Before-The-Dawn-Deathstar-RisingA sa façon, Tuomas Saukkonen est un stakhanoviste, et que l’on aime ou pas ses différents projets, il faut admettre que la qualité reste une constante avec lui. Alors que l’on retrouvait le finlandais il y a moins d’un an avec un double album pour Black Sun Aeon, c’est cette fois-ci avec Before The Dawn qu’il nous revient, pour le sixième album du groupe.

Il aura fallu attendre trois ans pour pouvoir entendre le successeur du très bon Soudscape Of Silence, trois longues années marquant la plus longue attente entre deux albums du groupe qui nous avait habitués depuis 2003 à presque une sortie par an. Deathstar Rising se sera fait désiré, mais les fans ne devraient pas être déçus car une fois encore Before The Dawn nous propose un bon album, qui semble même marquer une certaine maturité. Ce sixième full length des finlandais donne en effet l’impression d’être plus posé : le style est désormais plus que maitrisé et les compos sont d’une fluidité telle que l’auditeur aura l’impression que le groupe déroule tout cela naturellement sans pousser trop fort. L’efficacité est toujours de mise, bien entendu, et le couple Saukkonen/Eikind est cette fois encore d’une efficience redoutable : le duo est parfait et le mariage du superbe chant clair de l’un aux vocaux gutturaux de l’autre fait mouche. Les lignes de chant sont même placées avec une telle justesse que s’en est bluffant. L’ensemble est très homogène et très agréable à écouter, et devrait une fois de plus contenter les amateurs de Metal versatile alliant mélodies, douceurs mais aussi puissance et gros riffs. Deathstar Rising forme pour ainsi dire un beau bloc d’où rien ne dépasse et dont la qualité est constante : tout est y est très propre, très bien fait et pour ainsi dire irréprochable. Mais, il y a toujours un mais…

On pourrait toutefois reprocher au groupe le manque évident de prise de risque : Before The Dawn reste en terrain conquis et ne tente absolument pas de s’aventurer ne serait-ce qu’un minimum au-delà. Comme je le disait plus haut, on pourrait avoir l'impression que le groupe déroule tout naturellement sans pousser…Deathstar Rising, même s’il est un bon album, pourra par conséquent donner l’impression d’être un Before The Dawn de plus, parmi d’autres, et si l’on reste coincé sur une première écoute un peu décevante par ce manque d’évolution, ce sixième album ne devrait pas avoir une durée de vie extraordinaire. Heureusement pour le groupe, la recette est tellement efficace et approuvée, qu’on se laisse prendre à chaque fois. Mais à force de l’appliquer à chaque fois à l’ingrédient près, même avec une telle classe, le groupe commence un peu à tourner en rond et à se répéter. 

Before The Dawn maitrise son style et nous l’a démontré à plusieurs reprises. Mais pour ne pas tomber dans le prévisible et la répétition, il faudra que le groupe se renouvelle un peu pour les prochaines sorties. Ce sixième album à beau être bon, agréable et regorger de qualités, il ne laisse pas moins l’impression que le groupe a atteint une certaine limite qu’il ne devrait pas franchir. On va donc apprécier cet opus à sa juste valeur, parce qu’il le mérite bien, mais sans oublier que si le prochain album reprend exactement la même recette, on risque d’être moins clément. Soyons donc faible encore une fois et laissons nous prendre au jeu, mais aiguisons nos griffes pour la prochaine sortie, juste au cas ou…

Sheol (07/10)

www.facebook.com/beforethedawn

Nuclear Blast Records / 2011

Tracklist (41:49) : 1.The First Snow 2.Winter Within 3.Deathstar 4.Remembrance 5.Unbroken 6.Judgement 7.The Wake 8.Sanctuary 9.Butterfly Effect 10.Wreith

 

TesseracT – One

Tesseract-OnePour un premier album, TesseracT met le paquet et nous propose un ensemble si solide et d’une telle qualité, doublé d’une telle originalité, que l’on en vient à douter qu’il s’agisse d’un premier album. Ce jeune groupe anglais encore peu connu ne fait en effet pas les choses à moitié, et se démarque d’entrée avec ce premier full length qui se place dans un registre au carrefour de différents styles : imaginez un mélange de Xerath pour les ambiances, de The End pour le chant clair (Cf. « Acceptance ») et de Textures pour l’aspect mélodique et atmosphérique, avec une lichette constante de Djent Meshuggesque. Perso, rien que de l’écrire, ça me laisse rêveur !

Et si je vous dis qu’il faut ajouter à cela une dimension clairement progressive et une habileté peu commune à donner aux compos des ambiances éthérées, planantes et caressantes malgré des guitares lourdes ! Non sérieusement, je vous conseille fortement de vous pencher sur ce groupe car le potentiel est tout bonnement énorme, et le travail sur ce premier album est tel que bien des groupes ayant dix ans de carrière voire plus doivent baver en écoutant ça. La prod est excellente, exactement comme il faut pour que toutes les lignes mélodiques soient discernables : une écoute au casque est conseillée, vous comprendrez alors ou je veux en venir si je vous dit que chaque compos de l’album semble avoir été pensée en de façon à donner un résultat en surround…

A l’écoute l’auditeur aura l’impression d’être littéralement entouré de notes et de mélodies, de petits détails voltigeants autour de lui et s’assemblant avec osmose pour former les compos. TesseracT est de plus un groupe aux facettes multiples : revenons-en aux groupes cités dans le premier paragraphe, et vous comprendrez que le groupe brasse large concernant son style et qu’il est difficile de le catégoriser. Vous retrouverez la puissance et de guitares proposant des riffs bien lourds et tranchants, de bonnes grosses rythmiques syncopées hyper précises à la façon d’un, d’un Meshuggah, mais aussi d’un chant clair qui adopte au besoin un registre clair vraiment très beau et parfait pour les mélodies, ou un chant clair hurlé bien plus puissant.

Le tout est enveloppé par un excellent travail du batteur qui se fait un peu le chef d’orchestre en variant ses rythmiques et la force de ses frappes, et en adaptant toujours son jeu avec beaucoup de feeling. Pour accompagner cet ensemble en apportant profondeur et gravité le groupe mise également sur une basse qui ronronne et qui est bien mise en avant dans le mix, qui accompagne les riffs de guitare en leur donnant un aspect encore plus lourd. Par-dessus cela, le détail qui tue et qui apporte au groupe son originalité : des notes de guitare douces et mélodiques sans cesse égrenées ici et là apportant par la même occasion un rendu paradoxale que l’oreille attentive appréciera.

Le pendant des riffs bien lourds et très carré prendra la forme d’un travail constant sur la mélodie et la recherche de profondeur et de relief par le biais des sons clairs. Ces mélodies resteront là, en retrait, mais elles ont une importance extrême dans le résultat final. Elles tirent en effet les compos vers le haut si je peux me permettre cette image, en les faisant passer de la 2D à la 3D. TesseracT c’est un peu la version musicale des films 3D : pour peu, les oreilles auraient besoin de lunettes spéciales… ! Le résultat est…innovant (oui, j’ose le terme !). Le mariage de force viril et de caresses mélodiques est en tout cas assez magique. Blagues à part, voilà un groupe qui m’impressionne et dont je ne tarirais pas d’éloges…je vais donc m’arrêter là en vous conseillant fortement de vous pencher sur ces jeunes anglais qui apportent fraicheur et originalité, et qui propose un Metal progressif dont la recette originale fait appel à des ingrédients qui devraient contenter amateurs de gros riffs à la Meshuggah d’une part, mais aussi amateurs de mélodies et de chant clair d’autre part. Une très belle découverte que je suivrais de près, assurément.

Sheol (09/10)

Site Officiel : www.tesseractband.co.uk

Myspace officiel : www.myspace.com/tesseract

Facebook :  www.facebook.com/tesseractband

Century Media Records / 2011 

Tracklist (54mn) : 1. Lament 2. Nascent 3. Acceptance – Concealing fate part one 4. Deception -Concealing fate part two 5.The Impossible – Concealing fate part three 6. Perfection – Concealing fate part four 7. Epiphany – Concealing fate part five 8. Origin – Concealing fate part six 9. Sunrise 10. April 11. Eden

 

Apostate – Trapped in a sleep

apostate-trappedPas très connus nos amis ukrainiens d’Apostate, vous en conviendrez. Une petite piqure de rappel ne ferait pas de mal. Sachez donc que l’origine du groupe remonte à 1993. Après une démo sortie en 1995 et un EP en 1998, le groupe splitte, et tous les membres sauf le chanteur Yuri Lesnyi forment Forgot Belief. Lesnyi tente, quant à lui de rassembler un nouveau line up pour continuer Apostate mais le groupe split une fois de plus en 2001 et tout semble définitivement perdu pour Apostate. Mais, revirement de situation, en janvier 2009 c’est le bassiste d’origine Oleksandr Kostko qui reforme cette fois le groupe, et pour de bon apparemment, puisque de cette nouvelle formation est né un album.
Après toutes ces tribulations, le groupe fini enfin par sortir son premier album, intitulé Trapped In A Sleep. Mais Apostate semble décidément manquer de chance car cette galette sortie à l’origine en 2010 à vraisemblablement connu les déboires d’une mauvaise distribution et est donc passée pour ainsi dire inaperçue. C’est pourquoi nos amis de Clawhammer PR ont décidé de le sortir de son anonymat et de lui donner une distribution digne de ce nom. Sacrée histoire me direz vous, du coup on a toujours pas parlé de la musique.

Donc, en ce qui concerne le registre, Apostate évolue dans un Doom/Death lent et mélodique. Je serais bien dur de dire que si le groupe ne s’est pas encore fait remarqué, c’est parce qu’il ne propose rien de bien excitant (hé oui, faut voir les choses en face, il a suffit à certains groupes de sortir quelques démos pour se faire remarquer) mais je serais, à vrai dire, plutôt proche de la réalité. Les ukrainiens ne sont pas mauvais, bien au contraire, mais Trapped In A Sleep est un album de Doom/Death tout à fait conventionnel, qui, même s’il est bien fait, manque de mordant.

Le groupe maitrise son sujet c’est évident, et tous les ingrédients semblent à disposition des musiciens. Il leur manque peut être l’inspiration, qui leur permettrait de composer des morceaux ayant plus d’impact et restant plus en mémoire après les avoir écoutés, car pour ce qui est de l’instrumentation et des arrangements, il n’y a aucun problème, on ne peut qu’apprécier le travail. Le problème majeur de Trapped In A Sleep, c’est qu’il est sympa, certes, mais ne va pas plus loin : pas de frissons, pas ou très peu de passages marquants, pas de riff ni de refrain qui reste en tête…bref, conventionnel disais-je. Apostate n’est pas encore en mesure de se sortir de la masse des groupes évoluant dans un même registre, car ce premier album souffre encore de quelques défauts importants, comme le chant clair assez mauvais et la linéarité confinant à la monotonie, d’un ensemble dont rien ne dépasse. Même si, par exemple, on retrouve un arrière goût de Funeral dans les autres vocaux, les ukrainiens ne font pas le même effet. Ce premier album est fort prometteur en plus d’être plein de bonnes idées et de moments agréables, mais c’est encore insuffisant.

Sheol (06/10)

http://apostate.com.ua

myspace.com/apostateua

Clawhammer PR / Black Art Production / 2010
Tracklist (51:35) : 1.Intro 2.Earth Escape Plan 3.Worm 4.Trapped In A Sleep 5.Filling the Void 6.Sisyphean Struggle 7.Eternal Return