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HornAlm_NecrSpirit2010Si vous vous envoyez autant de Black Metal que moi, vous devez parfois avoir l’impression que la multitude de groupes évoluant dans ce registre se répète à différentes échelles, et que finalement, peu nombreuses sont les formations qui réussissent à s’écarter des sentiers battus et à proposer quelque chose de plus attrayant, d’original et de rafraichissant. Oui, le Black Metal est aujourd’hui un style bien balisé, qui comporte donc son lot de redite …mais il ne faut pas s’arrêter à ce constat.
Prenez Horned Almighty par exemple, groupe danois qui sort avec Necro Spirituals son quatrième album, ayant une approche du Black Metal différente et originale. J’aurais tendance à rapprocher cette façon d’aborder le style de celle d’un groupe comme Black Anvil par exemple, pour leur tendance à faire du Black Metal sans en avoir l’air.

Car c’est bien de cela dont il est question, aussi étonnant soit-il, Horned Almighty se qualifie lui-même comme un groupe de Black, et pourtant dans la forme peu de choses ont un rapport direct avec ce style dans la musique du groupe : pour ainsi dire pas de blast beats, pas de riffs rapides en aller-retour, vocaux plus proche du Death, et morceaux courts (4,58min pour le plus long)…bref, vous aurez beau chercher, du point de vue de l’exécution, on est assez loin du Black comme on le connait (idem pour Black Anvil). Et pourtant, Necro Spirituals suinte le Black par tous les pores et dégage une sorte de haine inhérente à ce style (L’artwork cover est également bel et bien Black Metal !). Comme quoi, on peut faire du Black sans forcément faire comme les autres. Horned Almighty est en effet un groupe à l’approche originale et rafraichissante ; imaginez la rencontre du Black et de Motorhead par exemple, imaginez le résultat puissant et groovy comme un bon Entombed, avec une basse qui ronronne bien fort, des gros riffs velus et catchy qui font bouger la tête en cadence, une voix d’ours mal léché, à mi chemin du Death et du Hardcore, des rythmique mid tempo simples mais efficaces, et vous aurez une bonne image de ce qu’est Necro Spirituals. 

Pas de fioritures ni de blabla, pas d’arrangements, un arrière gout crusty et brut de décoffrage, et surtout un Black personnel affranchit de ses propres canons. C’est relativement simple mais foutrement efficace, c’est balancé comme une bonne vieille brique dans la tronche, mais ca fait du bien dans les esgourdes, ca donne envie de remuer la tête et de taper du pied en buvant de la bière, bref, c’est fortement conseillé à ceux qui ont envie de changer leur trve quotidien.

Sheol (07.5/10)

www.facebook.com/hornedalmighty

Candlelight Records / 2010

Tracklist (35:57) 1.Necro Spirituals 2.Fountain Of A Thousand Plagues 3.Sworn Divine Vengeance 4.Age Of Scorn 5.In Jubilation And Disgust 6.Blessing The World In Pestilence 7.The Illuminated Void 8.Blasphemous Burden 9.Absolved In The Sight Of God

 

AbWill_2010Je mettais un point final à ma chronique du précédent et premier album d’Abigail Williams In the Shadow of a Thousand Suns en criant à qui voulait l’entendre qu’il s’agissait là d’une petite bombe et que le groupe avait un potentiel énorme qui laissait entrevoir un future radieux s’il poursuivait sur sa lance….maintenant, j’ai juste envie de dire… « Hé merde, je l’avais pas vu venir celle-là ! ». Mes remarques sont toujours valables pour l’album précédent, que je viens de réécouter, et pour le line-up d’époque qui avait un sacré potentiel. Malheureusement aujourd’hui le groupe n’est plus le même, et les changements et autres remaniements du line-up sont tellement conséquents qu’il faut écouter ce second album comme celui d’un nouveau groupe…Pour tout dire, je pense même que le groupe, ou ce qu’il en reste, aurait mieux fait de poursuivre l’aventure en changeant de nom.

Bref, je vais pas refaire l’historique des départs, des arrivées et des changements de poste au sein d’Abigail Williams depuis In the shadow of a thousand suns, parce que ce serait une perte de temps inutile et que j’y passerai ma soirée…j’ai juste envie de dire qu’In the absence of light est une vraie grosse déception pour moi, qu’il ne poursuit pas du tout sur la lancée du précédent album, et que l’enthousiasme retombe un peu comme quand on voit une super nana de dos, et qu’on se rend compte plus tard, quand elle se retourne, qu’elle a de la moustache, qu’elle louche et que…ben merde alors, c’est un homme !

Bref, grosso modo, Abigail Williams a carrément changé de registre d’un album à l’autre en passant d’un excellent Black Metal sympho grandiloquent et brutal aux forts relents Death, très prometteur et franchement bien fait et inventif (j’utilisais comme points de références pour le premier album des groupes comme Dissection, Misteltein, Emperor ou Fall ov Serafim, aujourd’hui on en est très loin) , à un de Black old school très vaguement sympho ayant perdu toute sa hargne et sa modernité en ayant mis totalement de côté sa forte accointance avec un Death/Black à la Dissection, en ayant tiré un trait sur quelques lignes de chant clair, et ayant l’air de sortir avec quinze ans de retard…Quel dommage, de passer ainsi du statut d’outsider à celui de suiveur nostalgique des années 90 noyé dans la masse …Rien n’y fera, le mixage très classique de Peter Tägtren ne changera rien, malgré quelques bons passages, je ne reconnais absolument pas Abigail Williams, je ne retrouve absolument pas le même impact, la même énergie , la même impression de grandiloquence brute et de folie amenée par les arrangements et les voix, et donc le même intérêt …Le mixage contribue fortement à tous ces changements, puisque par exemple, la voix n’est absolument pas traitée de la même façon. Il reste certes un fort arrière gout d’Emperor des débuts (On aurait pu donner pour sous-titre à cet album « A tribute to Emperor’s Nightside eclipse »…), et le travail est fort bien exécuté, mais on voit ça tellement souvent depuis In The Nightside Eclipse que ca me laisse de marbre. Bref, je n’irais pas plus loin dans la descente, ce second album n’est pas mauvais, il juste est extrêmement décevant EN COMPARAISON DU PREMIER ALBUM qui envoyait du lourd à chaque instant. La surprise va être énorme pour ceux qui ont aimé le premier album et qui attendaient celui-là : on a l’impression de marcher à l’envers et d’écouter là le premier album d’un groupe de Black ayant débuté sa carrière en 1994, In the shadow of a thousand suns jouant ici le rôle du cinquième album sorti douze ans plus tard…Etrange démarche ! Il s’agit là évidemment d’un choix délibéré du groupe, qui devra assumer jusqu’au bout en étant conscient qu’il ne s’adresse plus tout à fait au public qu’il a gagné avec le premier album.

Au revoir Trym, au revoir Ashley la claviériste bien balancée, au revoir enthousiasme symphonique et grandiloquence, au revoir promesses, au revoir Abigail Williams, tu n’es plus qu’un doux souvenir au goût qui me laisse un goût amer…

Sheol (04.5/10)

 myspace.com/abigailwilliams

Candlelight Records / 2010

Tracklist (49,52min) :
1. Hope the great betrayal 2. Final destiny of the gods 3. The mysteries that bind the flesh 4. Infernal divide 5. In death comes the great silence 6. What hells await me 7. An echo in our legends 8. Malediction

 

Black Anvil – Triumvirate

BlacAnv-Triumv_2010Triumvirate est le second album de Black Anvil, groupe formé en 2007 par des musiciens évoluant au sein de la scène Hardcore new yorkaise (membres entre autres des fameux Kill Your Idols) ayant décidé de casser la routine coreuse en changeant de registre, et en allant en l’occurrence s’amuser dans des contrées… Black /Thrash. Ce genre de reconversion n’étant pas courante, l’intérêt que suscite le groupe en est d’autant plus important à mes yeux, moi qui était passé à côté de leur premier album (Time Insults The Mind, sorti chez Monumentum Records en 2008).

Aujourd’hui le groupe est monté d’un cran avec ce second album signé chez Relapse Records. La copie que j’ai reçu étant bipée et d’une qualité très médiocre, je vous épargnerais les remarques habituelles sur le traitement du son et la production, et je concentrerais mon attention, bien malgré moi, uniquement sur l’aspect purement musical de la galette. Il est bien difficile de faire une chronique juste et un minimum objective d’un album dont la copie qu’on a reçu est d’une qualité tellement exécrable que les écoutes en deviennent laborieuses….Heureusement, Black Anvil dispose d’arguments péremptoires et inhérents à sa musique, qui iront naturellement en sa faveur et qui aideront ce pauvre Sheol à passer outre les difficultés rencontrées induites par un son pourri et de longs biiiiiiiips répétés ad nauseam.

N’ayant rien de concrètement original dans sa personnalité, outre la provenance déjà évoquées de ses membres fondateurs, Black Anvil nous livre toutefois un album très agréable. Leur Black/Thrash est très nuancé et bien entendu très différent de ce que les pays nordiques par exemple, nous proposent constamment. Je n’irais pas jusqu’à dire non plus que Triumvirate sonne américain, mais il se démarque indéniablement du Black classique. Les blasts sont finalement peu présents, et les riffs en aller-retour tant utilisé dans ce registre ne le sont pas plus. Alors, ma question est donc la suivante : qu’est-ce qui fait de Black Anvil un groupe de Black ? L’atmosphère, vous répondrais-je avec un grand sourire, car Black Anvil dégage quelque chose de menaçant et de foutrement sombre ! Il ne suffit pas de se maquiller comme un panda triste pour faire du Black Metal, au contraire, et Black Anvil en est bien la preuve. On peut être dubitatif quand on sait que ce groupe est formé de zicos en provenance de la scène Hardcore new yorkaise, mais à l’écoute de Triumvirate le constat est évident : ces gars là font du Black et du bon, ils ne sont pas là pour s’amuser et tourner le style en dérision, même si leur personnalité et la structure de leur morceaux ne correspond pas à ce qu’on retrouve en général dans le Black dit classique en provenance, par exemple, des pays nordiques. 

Les riffs sont lourds, les vocaux menaçants, l’approche presque minimaliste et le rendu d’une simplicité déconcertante est également plein de feeling. Voilà, pas besoin de tourner autour du pot en cherchant à faire des comparaisons, Black Anvil à une identité qui lui est propre et qui découle directement d’une certaine vision du Black Metal, que l’on pourrait rapprocher des balbutiements du style, avec des groupes comme Celtic Frost en première ligne, puis Venom et consorts. Avis aux amateurs qui ont envie de « briser » la routine en s’intéressant à des groupes qui sortent un peu des sentiers battus.

Sheol: (07.5/10)

myspace.com/blackanvilny

www.facebook.com/BlackAnvil

Relapse Records / 2010

Tracklist : 1.What Is Life If Not Now! 2.Crippling 3.The Evil Of All Roots 4.Ultimate Reality 5.Angels To Dust 6.We Own You 7.Scalping 8.Eliminate 9.Dead And Left 10.With Transparent Blood