Si vous êtes en manque de Death/Gore bien gras, ne cherchez pas plus loin, Como Muertos est fait pour vous. Ce groupe fondé en 2007 sort avec « Cronica del dolor » son premier album, après deux EP (2007 et 2008) ayant reçu un très bon accueil de la presse spécialisée. Et pour un premier album, les français –hé oui, malgré un chant en espagnol ils sont français !- frappent un grand coup, c’est le moins que l’on puisse dire. A mi chemin entre Brujeria et Entombed, Como Muertos ne fait pas dans la dentelle, ou alors plutôt dans la dentelle de tympans.
C’est à un groupe déjà bien affuté que nous avons affaire, un groupe qui maitrise à fond son style et qui tire de plus son inspiration d’une source inépuisable comme beaucoup l’ont fait et le font encore : les films d’horreur. Mais l’intérêt de Como Muertos ne se limite pas à ses inspirations et va même bien au-delà, car le groupe à de sérieux arguments pour se faire une bonne place au sein de la scène française : « Cronica del dolor » est un album de qualité, foutrement bien fait, inspiré, et diablement efficace. En gros, tous les ingrédients sont réunis ici pour assurer le succès à ce jeune groupe : un registre vocal puissant et accrocheur, du gros riff qui tâche, une section rythmique en béton et une prod énorme (made in Drudenhaus Studio, qui a déjà vu passer pas mal de gros groupes comme vous le savez), ce qui nous donne des compos in your face qui font mouche à tous les coups, et surtout un putain de groove bien lourd, pour un ensemble homogène made in Hell qui fait headbanguer à coup sur.
Le Death/Gore de Como Muertos ne gagne certes pas la palme de l’originalité –le style étant déjà balisé depuis un certain temps- mais quand le résultat est aussi jouissif, l’originalité passe au second plan. Ce qui fait de « Cronica del dolor » un album excellent : l’impact des compos, avec un son puissant mais naturel, qui colle parfaitement au style du groupe, et bien entendu tout le reste, qui donne une envie irrésistible d’écouter l’album encore et encore, je parle ici de la terrible ambiance qui se dégage de l’album, grâce aux nombreuses occurrences des samples tirés de films d’horreur (tronçonneuses, dialogues, cris et tous genres ) et surtout de ce groove contagieux –identique à celui que l’on peut retrouver chez un groupe comme Entombed par exemple- et de cette fraicheur qui rend l’album très facile à écouter, sans qu’il tombe pour autant dans la facilité.
Du très bon travail donc, à tous les niveaux : l’album est soigné et intelligemment pensé (l’imagerie et le contenu, avec les références que l’on sait, évite largement l’écueil du too much). En bref, voilà un excellent album, et un groupe à découvrir d’urgence ! Aïe caramba ! PS : A ce jour le groupe n’est toujours pas signé, on lui souhaite donc de trouver un label rapidement -ce qui ne devrait pas poser de problème réel à mon avis, surtout avec un tel album sous le bras- et surtout de tourner un peu partout en France, histoire que chacun puisse en profiter.
Sheol (08.5/10)
Autoproduction / 2010
Tracklist (41:24 mn) 1. Desmembrado a machetazos 2. Como muertos 3. El antro de la desgrada 4. Cronica del dolor 5. Pesadilla dvina 6. Matalos 7. Salidos de tierra 8. Necrofista 9. Orgia 10. Irreversible suplicio 11. Decapitados 12. Despertados por el maestro 13. Ultimo calvario