Trois ans après un excellent “Tetra Karcist”, les belges d’Enthroned sont de retour pour un huitième album qui va enfoncer bien profond le clou de la noirceur dans vos petits tympans délicats.
Trois mots : noirceur, haine et virulence, suffiront à poser le décor. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, sans tenter d’emphatiser le résultat : une bonne grosse claque qui rappelle le Black « classique » comme on l’aime, celui qui vous crache sa haine au visage et qui ne donne pas envie de sourire. Enthroned mets les bouchées doubles en nous proposant une heure de Black metal de grande classe, paré DU son qui convient, avec une production certes moderne, mais assez finement réfléchie pour laisser malgré cela un arrière goût légèrement crade, old school, genre Black « à l’ancienne », mais avec , je le répète, une puissance « moderne ».
« Pentagrammaton » apparait comme la suite logique de son prédécesseur, mais je le placerais toutefois un petit cran au dessus. « In missi solemnibuvs » mets d’entrée les points sur les « i » : ce nouvel album sera glauque ou ne sera pas, et dès le premier morceau –brutal à souhaits- il devient évident que la teneur en misanthropie sera élevée. On pense parfois à Dark Funeral, parfois à Marduk, le rendu est donc, vous l’aurez compris, très suédois dans l’âme, même si le nouveau batteur, en la personne de Garghuf, avait l’habitude de jouer sous le maillot norvégien (ex Gorgoroth, ex God Seed). Un très bon boulot du ci-nommé, d’ailleurs, qui apporte beaucoup dans la puissance dégagée par les compos, avec une batterie assez mise en avant.
Rien d’innovant ou d’original certes, nos amis belges poursuivent donc sur la lancée de Tretra Karcist, mais ils élèvent encore le niveau en nous proposant un album exempt de tout défaut ou point faible. « Pentagrammaton » n’est pas le genre d’album que l’on peut se permettre de prendre à la légère, il nécessitera d’ailleurs de nombreuses écoutes pour être apprivoisé. Inspiré, froid, diablement efficace, mais surtout très malsain ; on ne peut que louer le travail d’Enthroned, qui passe ici pour le chantre idéal du Metal Noir.
Sheol (08/10)
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Regain records / 2010
Tracklist (59:26 mn) 1.In Missi Solemnibvs 2.The Vitalized Shell 3.Rion Riorrim 4.Ornament of Grace 5.Magnvs Princeps Leopardi 6.Pentagrammaton 7.Nehas't 8.The Essential Chaos 9.Ad Te Clamamvs Exsvles Morvua Liberi 10.Unconscious Minds 11.Behemiron
C’est avant tout sous le signe du mouvement que se place ce nouvel album de Borknagar, le premier signé chez les excellents Indie Recordings. Mouvement dans un premier temps parce qu’une fois de plus le line-up du groupe se voit renouvelé, avec le départ d’Asgeir Mickelson, remplacé par David Kinkade (Malevolent Creation) à la batterie -et il envoie le boulet le bougre !- et le retour de Jens F. Ryland à la guitare. Mouvement dans un second temps, parce que « Universal » risque de vous donner une forte envie de bouger la tête en cadence.
C’est un vrai voyage à mi chemin du Post-Rock et du Post-Metal que nous proposent les italiens de At the soundawn pour ce second album, un voyage en première classe, jalonné de paysages émotionnels et introspectifs, de mélodies aériennes et éthérées, mais aussi de sursauts typiquement Post-Core, saturés et somme toute plus convenus.