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Enthroned – Pentagrammaton

Oshy_-_20032010_-_EnthTrois ans après un excellent “Tetra Karcist”, les belges d’Enthroned sont de retour pour un huitième album qui va enfoncer bien profond le clou de la noirceur dans vos petits tympans délicats. 

Trois mots : noirceur, haine et virulence, suffiront à poser le décor. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, sans tenter d’emphatiser le résultat : une bonne grosse claque qui rappelle le Black « classique » comme on l’aime, celui qui vous crache sa haine au visage et qui ne donne pas envie de sourire. Enthroned mets les bouchées doubles en nous proposant une heure de Black metal de grande classe, paré DU son qui convient, avec une production certes moderne, mais assez finement réfléchie pour laisser malgré cela un arrière goût légèrement crade, old school, genre Black « à l’ancienne », mais avec , je le répète, une puissance « moderne ».

« Pentagrammaton » apparait comme la suite logique de son prédécesseur, mais je le placerais toutefois un petit cran au dessus. « In missi solemnibuvs » mets d’entrée les points sur les « i » : ce nouvel album sera glauque ou ne sera pas, et dès le premier morceau –brutal à souhaits- il devient évident que la teneur en misanthropie sera élevée. On pense parfois à Dark Funeral, parfois à Marduk, le rendu est donc, vous l’aurez compris, très suédois dans l’âme, même si le nouveau batteur, en la personne de Garghuf, avait l’habitude de jouer sous le maillot norvégien (ex Gorgoroth, ex God Seed). Un très bon boulot du ci-nommé, d’ailleurs, qui apporte beaucoup dans la puissance dégagée par les compos, avec une batterie assez mise en avant.

Rien d’innovant ou d’original certes, nos amis belges poursuivent donc sur la lancée de Tretra Karcist, mais ils élèvent encore le niveau en nous proposant un album exempt de tout défaut ou point faible. « Pentagrammaton » n’est pas le genre d’album que l’on peut se permettre de prendre à la légère, il nécessitera d’ailleurs de nombreuses écoutes pour être apprivoisé. Inspiré, froid, diablement efficace, mais surtout très malsain ; on ne peut que louer le travail d’Enthroned, qui passe ici pour le chantre idéal du Metal Noir.

Sheol (08/10)

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Regain records / 2010

Tracklist (59:26 mn) 1.In Missi Solemnibvs 2.The Vitalized Shell 3.Rion Riorrim 4.Ornament of Grace 5.Magnvs Princeps Leopardi 6.Pentagrammaton 7.Nehas't 8.The Essential Chaos 9.Ad Te Clamamvs Exsvles Morvua Liberi 10.Unconscious Minds 11.Behemiron

 

Borknagar – Universal

Oshy_-_20032010_-_BorkC’est avant tout sous le signe du mouvement que se place ce nouvel album de Borknagar, le premier signé chez les excellents Indie Recordings. Mouvement dans un premier temps parce qu’une fois de plus le line-up du groupe se voit renouvelé, avec le départ d’Asgeir Mickelson, remplacé par David Kinkade (Malevolent Creation) à la batterie -et il envoie le boulet le bougre !- et le retour de Jens F. Ryland à la guitare. Mouvement dans un second temps, parce que « Universal » risque de vous donner une forte envie de bouger la tête en cadence.

Malgré ces changements récurrents dans le line-up, Borknagar tient bon la barre, et reste égal à lui-même depuis maintenant huit albums, c'est-à-dire dans le haut du panier du Black norvégien –n’oublions pas que les prédécesseurs de Vintersorg derrière le micro n’étaient autre que Garm et ICS Vortex, soit deux des chanteurs le plus talentueux de la dernière décade. Bref, ces quelques remarques étant faites passons au plus important : « Universal » qui marque finalement le retour de Borknagar à ses premières amours Black Metal six ans après « Epic » (« Origin » étant un album à part dans la discographie du groupe, évoluant dans un registre purement Folk).

Well, pour ne pas faire durer le suspens plus longtemps, sachez que le temps ou Borknagar sortira un mauvais album n’est pas encore venu. Nous nous retrouvons face à un groupe efficace et sur de lui, même si il est désormais quelque peu prévisible par certains de ses aspects. Borknagar n’en reste pas moins l’un des fleurons du Black prog/mélodique, et conjugue avec toujours autant de maitrise puissance, douceur mélodique, et hargne typiquement Black Metal. « Origin » nous montrait un visage intimiste du groupe – n’ayant d’ailleurs pas plu à tout le monde -, qui revient ici à une musique puissante et racée. « Universal » est une parfaite mixture de Black norvégien typique, de Black mélodique et de progressif, à base de chant clair, de Folk, et de légères sonorités seventies (merci à l’orgue Hammond qui fait toujours son petit effet). Le travail est soigné, homogène et technique, et même s’il laisse peu de place à l’originalité, il n’en reste pas moins convaincant et très agréable, proposant des nuances, avec de nombreux breaks mélodiques et d’autres douceurs instrumentales. On pense parfois à Arcturus -ICS Vortex joue d’ailleurs les guest sur « My domain »-. Borknagar à cette caractéristique d’être un groupe capable de finesse au sein même de morceaux brutaux, et ce n’est pas donné à tout le monde, soyons honnête.

Ce huitième rassemble en quelque sorte les éléments qui ont donné sa personnalité à Borknagar depuis 1995, avec une forte propension à l’épique. Bien produit, bien écrit et surtout très riche -voire difficile à assimiler en seulement quelques écoutes-, « Universal » se place assurément dans le haut de la discographie du groupe, même s’il n’en est pas le meilleur album.

Sheol (07.5/10)

borknagar.com

www.facebook.com/borknagarofficial

Indie Recordings / 2010

Tracklist (46:54 mn) 1. Havoc 2. Reason 3. The stir of seasons 4. For a thousand year to come 5. Abrasion tide 6. Fleshflower 7. Worldwide 8. My domain

 

At The Soundawn – Shifting

At-the-soundawn-ShiftingC’est un vrai voyage à mi chemin du Post-Rock et du Post-Metal que nous proposent les italiens de At the soundawn pour ce second album, un voyage en première classe, jalonné de paysages émotionnels et introspectifs, de mélodies aériennes et éthérées, mais aussi de sursauts typiquement Post-Core, saturés et somme toute plus convenus.

Néanmoins, avec une forte prépondérance de la dimension ambiante, Shifting est l’album parfait pour tripper et se laisser emporter, léger comme une plume, dans des développements progressifs qui rappellent parfois Sigur Ros sur les passages les plus « fragiles », et qui laissent place avec un naturel déconcertant à des passages saturés, ou la basse vrombit et le chant clair tirant légèrement sur l’émo se fait plus puissant, plus enragé, rejoignant par la même occasion les maitres du style (Isis, Neurosis…). C’est là tout le charme de Shifting, qui allie à la perfection puissance et fragilité, guitares saturées et lignes de saxophone, basse vrombissante et percussions caressantes.

Avec ce nouvel album le groupe se démarque, tire son épingle du jeu et démontre une maturité impressionnante dans la composition, ainsi qu’une maitrise indéniable du sujet. L’évolution par rapport au premier album Red square : we come in waves sorti en 2006 est évidente : At the soundawn a affiné son style et s’est clairement éloigné de ses influences, affirmant par la même occasion sa personnalité et apportant une touche de fraicheur dans un paysage Post-Rock déjà bien balisé. Les compos sont plus longues, plus « subtiles » et ne dégagent pas la même atmosphère ni les mêmes émotions : Shifting est réellement un album riche et attachant, plus posé et plus aérien dans l’ensemble, et surtout moins conventionnel que son prédécesseur, mais il est aussi bien plus « mélancolique » et introspectif, malgré les passages plus rentre dedans.

Shifting est un excellent album d’un groupe encore peu connu, qui démontre ici qu’il à tout pour plaire et pour se faire sa place, chose qui ne saurait tarder

Sheol (08.5/10)

myspace.com/atthesoundawn

Lifeforce Records / 2010

Tracklist (45:41) :1. Mudra: in acceptance and regret 2. 7th moon 3. Caofedian 4. Drifting lights 5. Black waves 6. Hades 7. Prometheus bring us the fire