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Ayaksvoksom – S/T

AyaksvoksomMais que peut –il bien se cacher derrière un nom aussi farfelu, et aussi difficile à prononcer ? Ayaksvoksom…vous prenez les même et vous les retournez, ca nous donne Moskovskaya, ceci explique peut être cela, sans toutefois rendre la prononciation plus facile…passons sur ce point, chacun son petit jardin secret, je ne permettrais pas aujourd’hui de rentrer plus avant dans l’intimité onomastique du groupe, sans que cela me fasse passer pour un mec facile. Pas de mise à nu lors du premier rendez vous, je suis réglo… ! Donc, le mystère du nom étant pour ainsi dire résolu, une petite présentation s’impose avant de nous intéresser au contenu de cette charmante galette. 
Formés en 2002 et originaire de la région parisienne,  le groupe se compose de cinq gars « qui réunissent  leurs influences diverses (Punk, Hardcore, Crust, Thrash, Death) pour faire des concerts et picoler sans payer ». Ainsi naquit le « Rotten Sick Core ». Et ouai, c’est aussi simple que ça !
Voici donc la seconde démo du groupe, la première étant sortie en 2007, avec pour contenu trois titres qui font leur retour sur cette nouvelle démo ( « développement létal », « ad lib » et « République bananière de France »).Comme le précise bien le groupe, il s’agit là d’un travail « fait maison », et dans tous les sens du terme, puisque cette démo  a été enfantée chez le bassiste à l’atelier 39. Et puisque nous en sommes à parler production, sachez que la galette ci-disséquée défend son beefsteak  avec hargne, puisque le son est très bon pour une autoproduction, clair et précis, mais pas trop, un peu grésillant sur les bords, ce qui donne un arrière gout crusty qui croque sous la dent tel une laitue pas lavée. Sympa.
Pour ce qui est du style je dois avouer que la présentation donnée par le groupe est tout à fait correcte (pour une fois qu’on n’essaie pas de nous faire avaler des couleuvres, c’est à souligner…) car il s’agit effectivement d’un mix des styles cités ci-dessus enrobé d’une aura crust brute de décoffrage, certains passage sonnent même comme du bon vieux Grind. Les morceaux sont intéressants et s’écoutent avec plaisir, on ressent bien que le groupe a de l’énergie à revendre et ne cherche pas à rentrer dans le moule et à être meilleur que le voisin. Pas de fioritures, pas de samples ni d’effets, nos amis joue crûment et font planer une aura très Punk dans l’âme sur leurs compos, reposant sur des structures ouvertes et riches en alternances. Du blast, des passages plus posés,  des riffs simples, mais acérés et efficaces, des vocaux de manifestant glaireux de la sueur et des crachats, voilà ce qui vous attends.
J’ai été étonné, cela dit, de penser de suite à un groupe comme Nolentia pour ce qui est de l’énergie et du style pratiqué, du son très cru aussi, bref, les similitudes sont grandes -à cela près que Nolentia, ben c’est plus facile à prononcer que Ayaksvoksom ^^ -.  Jeunes et fougueux, animés par une même soif de faire saigner les tympans. Mignon et touchant.
Mais revenons à nos moutons Rotten-sick-coreux car nous n’en avons pas fini avec eux. Il s’avère en effet que le groupe dispose de textes aussi revendicatifs que leur musique, inspirés en grande majorité par notre belle France politique. Dommage qu’on ne comprenne absolument pas les paroles, mâchées goulument par un registre très guttural et un autre plus aigu qui se donne le répondant et s’alternent tout le long de la démo. Une fois de plus, cette alternance des registres m’a rappelé Nolentia –il va vraiment falloir que j’organise un speed dating entre ces deux groupes, ils devraient s’entendre-. Ces remarques mises à part, on appréciera le style du groupe né d’un mélange bien maitrisé et cohérent, les compos manquent encore un peu de maturité et d’accroche par moments, mais rien de bien grave, un peu d’expérience devrait palier aux quelques carences ci-présentes.
Pour conclure simplement, je dirais qu’Ayaksvoksom nous livre ici une démo d’un niveau tout à fait prometteur, avec des compos bien sympathique, que l’on écoute avec plaisir, le groupe n’en est qu’à ses balbutiements, le niveau devrait donc s’élever encore pour les prochaines sorties.

Sheol (06.5/10)

myspace.com/ayaksvoksom

Autoproduction / 2009

Tracklist (24:41) : 1. Quart d’heure de gloire   2. La grande kermesse   3. Peuple docile   4. Développement létal   5. République bananière de France   6. Ad lib  7. Smith & Heston   8. Poudre aux yeux  9. Ode aux banquiers et à nos amis PDG du CAC 40

 

 

Clutch-strangeIl y a des groupes comme ça que rien ne semble arrêter. Prenez Clutch par exemple : 20 ans de carrière, douze galettes à leur actif celle-ci compris, des albums qui sortent avec la régularité d’un métronome, toujours inspirés, toujours animés de la même flamme, oui, rien ne semble les arrêter.
Et ce nouvel album ne surprendra pas les habitués, si ce n’est peut être le fait que le groupe soit passé du quintet au quatuor, ayant laissé son claviériste quelque part sur une route chaude et déserte au fin fond de leur Maryland natal. Mais avec ou sans clavier, l’aventure continue, pour l’amour du Blues, du Rock ou plutôt pour tout ça mélangé, puisque c’est de cela qu’il s’agit avec Clutch, d’un savant mélange auquel s’ajoute une légère note de Stoner.
La recette est simple, certes, mais efficace. « Strange cousins from the west » ne révolutionne absolument rien, il apporte simplement sa pierre à l’édifice de Clutch, en toute discrétion dirais-je, car il s’agit assurément du type d’album qui sort sans trop se faire remarquer, du type d’albums qu’on s’écoute avec plaisir assez souvent, qui nous accompagnent en voiture, dans les soirées entre potes, vous voyez le topo. Rien n’est mauvais, mais rien n’est transcendant. Clutch est sans surprises sur ce coup là, il fait ce qu’il sait faire ni plus ni moins. On appréciera le groove, le son chaud, la voix charismatique du chanteur, le ronronnement de la basse, l’énergie positive qui se dégage de l’album en même temps que ce quelque chose qui paraît tellement naturel, simple et léger –voire un peu trop léger par moments, pour ne pas dire mou-. On à l’idée d’un groupe qui se fait surtout plaisir sans se prendre la tête et sans rechercher à tout prix le tube ou l’arrangement qui écrase tout…et c’est tant mieux, parce que l’auditeur se fait plaisir également. C’est là tout le charme de Clutch, de savoir jouer avec ce que le Blues et le Rock nous offrent de plus direct et de plus sincère ; ce côté chaud, sans fioriture, honnête et simple, mais qui marche à tous les coups parce qu’il fait vibrer l’âme de l’auditeur.
Voilà un album sympathique, qui a du charme et  qui est très agréable à écouter mais qui ne marquera pas l’esprit des auditeurs. En somme, voilà un album comme tant d’autres.

Sheol (06/10)

www.facebook.com/Clutchband

pro-rock.com

WeatherMaker Music – Underclass / 2009

Tracklist (45:03) : 1. Motherless child 2. Struck down 3. 50 000 unstoppable watts 4. Abraham Lincoln 5. Minotaur 6. The amazing Kreskin 7. Witchdoctor 8. Let a poor man be 9. Freakonomics 10. Algo ha cambiado

http://youtu.be/HDoKyzHzP14

 

Church_of_misery-housePour son quatrième full length, Church of Misery  ne change pas de fusil d’épaule et poursuis son petit -mais prolifique- bonhomme de chemin en puisant son influence dans les seventies, dans les serial killers, et à la source même de ce qui a fait du Rock un style immensément riche, incroyablement fécond et durable : le groove, l’énergie, mais aussi la simplicité dans la forme.
Malgré une productivité ahurissante, les japonais ne semblent pas en manque d’inspiration. Jugez en par vous-même : depuis 1998,  3 albums studios, 5 EP, 6 splits, 3 DVD, un best of et un  live…autant dire que les gars de Church of Misery sont productifs. Impressionnant quand même ! Et la flamme est toujours vivace, j’en veux pour preuve cet excellent quatrième album studio.
Que les choses soient claires : il n’y a absolument rien d’innovant dans la musique de Church of Misery, rien d’original non plus –si ce n’est leur intérêt quasi viscéral et morbide pour les serial killers- mais ce groupe dégage une profonde sincérité, utilise une recette infaillible, et met son inspiration au service d’une musique qui donne littéralement l’impression de sortir des tripes, d’être vécue à fond, sans fioritures, sans faux semblants : l’esprit du Rock, du vrai, dans sa version Stoner/Doom brute de décoffrage, grasse, lourde et cradingue. Un son qu’on croirait tout droit sorti d’un obscur studio perdu au fin fond des States, et non en provenance du soleil levant, influences obliges, c’est vers les Black Sabbath et consorts qu’il faut se tourner pour comprendre.
« House of the unholy » ne se placera pas sur les podiums des référendums 2009, il ne révolutionnera pas le style, il passera même certainement inaperçu… so what ?? Il transmet une putain d’énergie, des émotions, un état d’esprit.  Il s’agit du genre d’album qu’on prend un pied fou à écouter à fond en buvant des bières, entouré de potes, noyé dans une fumée aux relents d’illégalité.  Pour détourner un terme du langage Black Metal, je dirais que ces japonais sont des « trve », dans le sens noble du terme, et les groupes qui vivent leur passion de cette façon, qui la transmettent aussi de cette façon, avec autant de vérité et de sincérité, et …de couilles, je dis respect !
Rien de nouveau sous le soleil-levant- donc, juste un putain d’album de Stoner/Doom qui nous prend par les sentiments, par sa sincérité, son côté « straight fuck» qui s’en fout de faire une fausse note, de chanter faux ou de ne pas avoir une production aseptisée. Un groupe qui a une âme, celle du Rock. Simple, efficace, groovy, puant la sueur, la bière, la clope et les jurons: en un mot, jouissif.

Sheol (08.5/10)

www.churchofmisery.net

Rise Above – La baleine / 2009
Tracklist (48:15) :
1. El padrino (Adolfo De Jesu Constanzo) 2. Shotgun Boogie (James Oliver Huberty) 3. The grey man (Albert Fish)
4. Blood sucking Freak ( Richard Trenton Chase) 5. Master heartache 6. Born to raise Hell (Richard Speck) 7.Badlands (Charles Starkweather & Caril Fugate)