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As You Drown – Reflections

As_you_drown-reflections« Viens là gamin, viens là, prends toi ça dans la tronche, soumets toi, et apprécie… Tu l’auras pas volé… ! »

Bam ! Débarqué de nulle part, retenez bien ce nom : « As You Drown ». Une claque. Le challenger 2009 en matière de Death, ni plus ni moins ! Pas de démos, pas d’Ep préalable, « Reflection » est la toute première sortie de ce groupe suédois formé en 2003. Et quelle sortie mes aïeux, j’en suis encore priapique. 

Je ne m’y attendais pas. « Bah, encore un groupe de Deathcore de plus qui nous sort un album de Deathcore de plus, pas de quoi se fouetter la tchole avec des orties… ». Faut croire que le suédois est vicieux, et qu’il  aime faire ses coups en douce, genre on se forme en 2003, on compose et  on peaufine notre premier album pendant six ans, on reste discret, et on lâche ça straight in your face, puis on prends des photos des morceaux qui trainent dans la fosse pour fêter ça.

Alors, « Reflection », c’est quoi ? Une tromperie sur le visuel tout d’abord ! Le logo, le nom, tout laisse à penser qu’on à affaire à un groupe de Deathcore. Mais non. Pas de Deathcore ici, mais du bon gros Death moderne qui tâche, avec toutefois un arrière gout de Deathcore, mais bien diffus, juste un léger parfum qui flotte au dessus des compos et qui leur donne un gout particulier, jouissif je dirais. Parce qu’en plus, vous vous doutez bien qu’ils n’ont pas pris le moins bon dans le Deathcore, non, ça sent le mosh part, les break dévastateurs et la sueur et les gros bras.

Ensuite, un songwriting efficace comme un panzer qui roule sur un cageot rempli de petits  poussins. Pas de fioritures, ça envoie du début à la fin, c’est brutal, rapide et puissant, et c’est enrobé dans une production énorme.  Ne font pas dans la dentelle nos copains suédois.

On ne nage pas en pleine révolution non, rien d’extrêmement original non, mais c’est tellement efficace que l’effet est immédiat, dès les premières secondes du premier morceau, le radar  se met en marche, on ne peut pas s’y tromper, c’est du lourd. Une section rythmique martiale et un peu folle –le panzer sur les petits poussins bis, pour l’image-, un duo de gratteux qui mange certainement de la viande crue et du blanc d’œuf au petit déj tout en révisant ses gammes, et un chanteur puissant. Mais surtout, bordel, il s’agit de nouveaux venus et de leur tout premier album quoi ! Fort quand même, et tellement inattendu que la surprise en est jouissive.

« Alors gamin, on aime ça ?? On en redemande ?? On à comme une petite envie de s’en reprendre une bonne ?? »

Mais bien entendu qu’on en redemande, une bonne fessé de temps en temps, il n’y à que ça de vrai, parole de Sheol. En attendant, c’est Metal Blade qui a eu du nez : on entendra parler d’As You Drown très bientôt, ce groupe risque de monter rapidement pour aller chatouiller l’arrière train des anciens, croyez moi.

Sheol (09/10)

www.facebook.com/asyoudrown

 

Metal Blade Records / 2009

Tracklist (34:14 mn) : 1.Ruins and Dead Ends 2.Horns 3.What is Worst 4.Driven by Hatred 5.Swallow 6.The Last 7.Open Wound Salvation 8.Ashes 9.Needles

 

Destrage – Urban being

Destrage-urbanTiens, voilà un nouveau groupe inconnu au bataillon qui nous vient tout droit de Milan, qui comme vous le savez se situe en Autriche. Avec deux démo seulement à son actif (« Code to emptiness » en 2005, et « Self ID generator » en 2006) Destrage débarque sans crier gare avec son tout premier album à la cover très sympathique.  Mais qu’est-ce donc que Destrage, diantre ??

Groupe inconnu, premier album, Milan…rien que ne m’excitait de prime abord pour être honnête, je m’attendais déjà à m’ennuyer…ben j’mai trompé, ça arrive ; les a priori débiles, la peur de l’inconnu, la grippe A tout ça quoi… Bref. Tend ta joue mon gars, tu vas la sentir la baffe, et ca va pas trainer. Mon diable, que le son est énorme ! D’entrée ça promet d’être une charmante histoire tout ça. 

Les premières impressions : à la croisée de différents styles, les italiens se plaisent à faire mijoter pas mal d’ingrédient dans leur marmite, avec comme liant une sacré maitrise instrumentale, une énergie qui ferait passer un litron de Red Bull pour du pipi de chat. Ne tournons pas autour du pot, « Urban Being » est un sacré bon album, inspiré, efficace et original.
Pour situer le registre, parlons, pour faire simple, de Thrash/Death fortement mélodique, avec une tendance au chant clair et aux incartades paisibles et sucrées qui rajoutent une couche d’originalité supplémentaire –mais soyons clair, Destrage ne peut pas se limiter à cette étiquette, pour le comprendre, écoutez « Urban being » parce que là j’ai pas le temps d’expliquer je dois me repeigner les sourcils!-. D’habitude, je ne suis pas friand de ce genre de mixtures, j’avoue. Mais là, ça passe tout seul, et c’est un vrai plaisir. Les compositions mettent la pêche, elles sont bluffantes (vélocité, inventivité dans les soli, le riffing …et dans tout en fait !). Destrage met son talent et son inspiration au service d’une recherche qui les mène avec assurance en dehors des sentiers battus. Le niveau est très élevé, l’énergie et la qualité des compos reste constante, le tout s’enfile d’une traite avec plaisir…franchement, j’ai beau chercher le petit défaut, je ne trouve pas. La production est excellente et assure un son puissant et clair, le chant est maitrisé avec brio, que ce soit dans les lignes hurlées ou dans les lignes claires, bref, un sans faute, quel que soit l’angle sous lequel on discute l’objet.

Rentre dedans, efficace, frais, ce premier album de Destrage  est une vraie réussite, de la part d’une formation très prometteuse, qui devrait faire sa place assez rapidement.

Sheol (08.5/10)

www.destrage.com

www.facebook.com/Destrage

myspace.com/destrage

Coroner Records – Underclass / 2009 

Tracklist (49:59 mn) : 1.Trash For Sale 2.Art For Free 3.Self ID Generator 4.The H Factor 5.Joker The Fast 6.Infinite Dump System Circle 7.Beauty Clown 8.Digital Abuse 9.Very Important Pointless 10.Urban Being

 

 

Code – Resplendent Grotesque

Code-respgroLa  sortie de “Nouveau Gloaming” en 2005, le premier album de Code, avait été pour moi une très bonne surprise de la part de ce nouveau groupe qui nous proposait un Black progressif, bigarré et rafraichissant, tirant très légèrement vers Enslaved dans ses passages les plus prog et les plus soft, avec des compositions toute en nuances vraiment bien ficelées. J’attendais donc en toute logique ce second album de pied ferme, impatient d’entendre ce que nous proposerait cette fois-ci le groupe.

Etonné par l’évolution du groupe lors des premières écoutes, ayant encore sans doute en mémoire les titres mordants du précédent album, j’aurais eu besoin cette fois-ci plus de temps pour entrer dans « Resplendent grotesque » qu’il m’en fallu pour apprécier son prédécesseur. La hargne toute Black Metal qui animait certains titres de « Nouveau Gloaming » semble avoir été mise légèrement en retrait ici (pas d’équivalents d’un titre comme « The cotton optic » ici par exemple), au profit de morceaux encore plus progressifs et plus nuancés, faisant la part belle aux vocaux clairs qui sont omniprésents et qui développent une sorte de légère dramaturgie donnant de
 l’ampleur au morceaux en plus d’un impact différent.

 On pourra dès lors trouver « Resplendent grotesque » moins mordant, moins incisif que son  prédécesseur, mais il s’en dégage une énergie différente qui n’est pourtant pas moins intéressante. Le groupe joue ici avec différents registres et arrive par là même à étendre son champ d’action : de morceaux à la couleur plus mélancolique (CF.« I hold your light », « A sutra of wounds » ) et a priori plus légers, en passant par des passages rapides et rageurs qui rappellent le premier album du groupe (Cf. « Smother the crones »), Code à ouvert sa perspective et à réussi en seulement deux albums à évoluer de  façon à rester sur un socle Black qui se voit élargi par une tendance à rechercher plus loin la mélodie, démarche qui n’est pas sans rappeler l’Arcturus des débuts. Le Black Metal originel devient peu à peu un substrat, et permet, tout en restant encore présent, au groupe de l’ouvrir pour explorer peu à peu quelque chose qui s’en éloigne tout en lui restant lié.

Je disais plus haut que l’impression de légèreté n’est qu’un a priori, qu’une prise de recul et de nombreuses écoutes de l’objet devraient contredire, car sous des dehors plus légers se cache en fait une lourdeur émotionnelle nouvelle, une sorte de malaise, amené par la prédominance des vocaux clairs parfois assez théâtraux (CF. « The ascendant grotesque ») et leur doublage en vocaux Black qui renforce la profondeur en y amenant une rage qui étoffe l’impact émotionnel des compositions.

 « Resplendent Grotesque » témoigne donc d’une évolution évidente. En seulement deux albums, on ressent que Code se renouvelle déjà, s’éloignant doucement mais surement du côté Black classique que l’on pouvait retrouver sur leur premier album pour aller vers quelque chose d’encore plus progressive, contrasté et ouvert. Ce nouvel album n’est pas moins bon ni moins intéressant que son prédécesseur, même s’il risque de déstabiliser ceux se sont fait une image du groupe en se fiant à « Nouveau Gloaming ». Une évolution évidente donc, mais finalement naturelle pour ne pas dire logique, car le premier album portait déjà en lui les éléments que Code à ici développé..

Sheol (08/10)

myspace.com/codeblackmetal

Tabu Recordings – Innovative  Promotion / 2009
Tracklist  (35:00 mn)
1.  Smother the crones 2. In the privacy of your own bones 3. The rattle of black teeth 4. Possession is the medicine 5. Jesus fever 6. I hold your light 7. A sutra of wounds 8. The ascendant grotesque