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Black_Funeral_Waters_of_weepingFormé en 1993, Black Funeral est un groupe culte de l'underground black des Etats-Unis, qui nous livre avec "Waters of weeping" son septième album studio. 

Un petit mot avant tout sur l'artwork, tout de noir et blanc vétu, les canons sont respectés, on sait immédiatement à qui on a affaire. Sobre mais bien senti pour taper dans l'oeil de l'amateur de black. Bien. 
Un tracklisting élaboré révèle que l'objet se compose de trois parties et représente une sorte de rituel incantatoire évolutif basé sur la symbolique kabbalistique. Un vrai voyage vers les ténèbres qui nécessite quelques explications! Ainsi, si l'on fait exception de l'intro, les dix morceaux restants sont une référence directe à la kabbale, plus particulièrement aux dix "Sephiroth", sorte de classement symbolique qui suggèrent l'idée qu'une chose est engendrée par une autre chose en respectant un certain ordre allant de "Kether", étincelle divine de la vie, à "Malkut" représentant le monde matériel. Tout cela paraît bien gentil, mais sachant que Black Funeral aborde cela d'une façon inverse on est pressé de savoir si la musique se révèle à la hauteur de ce programme alléchant.

Inutile de préciser que la démarche du groupe est "true". Ford aka "Baron Drakkonian Abbadon" (quel doux pseudonyme, tout en subtilité), le leader et seul membre originel du groupe est sans doute un vrai méchant qui mangent des bébés au petit déjeuner en parlant à l'envers avec ses copains démons. 

Pour en venir à la musique elle même, le son est froid, dérangeant et totalement saturé. L'ensemble de l'album est plutôt mid tempo, mais les blasts font quelques apparitions remarquées. La voix fait froid dans le dos et n'a plus rien d'humain. Cet opus est un condensé de ténèbres, axé sur les ambiances et les émotions. En gros, ça pue la mort et ça donne des frissons! Difficile d'apprécier un tel album dès la première écoute, mais les suivantes peuvent s'avérer très vite addictives pour les fans du genre, car la musique que Black funeral nous propose sur cet album a quelque chose de captivant, malgré une production cradingue, pour ne pas dire pourrie, qui rend l'accès à cet opus réellement difficile. (D'autres groupes américains tels que Leviathan -excellent groupe en passant- usent dans une certaine mesure de ce procédé: la production est limite, mais l'important réside dans l'atmosphère pour faire passer le message). C'est noir, c'est crade et c'est malsain. Il s'agit tout à fait du genre d'objet qui provoque l'incompréhension et le dégout le plus total des néophytes, mais qui fascine les amateurs de black dont je fais partie. 

Quoi qu'il en soit, il n'y a aucun doute quant au fait que ce "Waters of weeping" ravira les fans de true-black-metal-underground-de-la-mort-qui-tue en recherche de sensations fortes et de noirceur. Un disque que je conseille aux initiés en priorité. Quant à ceux qui cherchent un disque de black metal à la production cristalline avec des refrains en chant clairs je n'ai qu'une chose à leur dire: circulez, y'a rien à voir !

Sheol (07.5/10)

myspace.com/blackfuneral

Behemoth Productions – 2007

Tracklist (48:10 mn) : 1. Intro 2. Nehemoth 3. Gamaliel the obscene 4. Sha'arimrath, the Eighth hell 5.Harab Serapel, the Ravens of death 6. Lord of the dead 7. The one adorned in fire 8.Devourers of spirit 9.Hell of Sathariel 10. Loathsome serpents 11. Thaumiel-the deepest hell

 

An_Albatross_-_We_are_the_lazer_vikingsLe paysage musical actuel vous ennui, vous aimez vous balader en ville vêtu seulement d'un slip kangourou orange fluo et d'une paire de bottes de cow boys, avec un synthé Bontempi accroché autour du cou et des lunettes de soleil à la Derrick? Vous considérez que les années 80 furent la plus belle période de l'histoire de l'humanité en ce qui concerne la mode???! Dans ce cas jetez vous sur ce "We are the lazer vikings", car il est fait pour vous! 

Dans la famille des O.M.N.I (objets musicaux non identifiés) je vous présente An albatross (à prononcer "Anal batross"), groupe originaire de Philadelphie pratiquant une musique pour le moins originale, pour ne pas dire indéfinissable. An albatross nous propose, avec cet album, un univers coloré, hystérique, décalé et totalement….débile, mais ô combien jouissif! Définissant eux même leur musique comme du "happy grindcore", An albatross se rapproche d'un Locust en plus rock'n'roll. Concernant les morceaux, très courts, le synthé est omniprésent, totalement psychédélique et nous plonge dans des ambiances de fête foraine apocalyptique. Dépassant le cadre de la musique, cet album est mis au service d'une idéologie propre au groupe (aussi barrée que le reste me direz vous): le "Lazer viking". Mais qu'est ce que le "Lazer viking"??? Selon les membres du groupe il s'agit de " l'énergie, du pouvoir de la vie, de l'orgasme total sur terre"! (Je suppose que c'est dans ces moments là que Thierry Lhermitte nous sortirais son cultissime "C'est cela oui !"). 
Jusqu'auboutistes en ce qui concerne l'originalité, la où An Albatross bat des records, c'est dans la durée de l'album: onze titres (dont 3 instrumentaux) pour une durée totale de 9 minutes à peine! Autant dire que vous n'aurez même pas le temps de prononcer le titre des morceaux que ceux-ci seront déjà finis!  

Alors il y à ceux qui détesteront, et ceux qui trouveront An albatross génial j’en conviens…à vous de choisir votre camp. Pour conclure, je n'aurais qu'une chose à dire; "We aaaaaaare the lazer vikingggggggggs!!".

Sheol ( ? / 10)

myspace.com/analbatross23

an-albatross.com 

Ace Fu Records – 2004

Tracklist (09:00 mn) : 1. I am the lazer viking 2. Let's get on with it 3. Electric suits and cowboy boots 4. The revolutionary politics of dance 5. The triumph of the lazer viking 6. Get faster, cry for happy 7. Wrgggggggggky!!! 8. The manifesto of the divine children 9. J7J7J7J7J7J7J7J7 10. The vitaly important pelvic thrust 11. W7W7W7W7W7

 

Ajattara – Kalmanto

Ajattara_-_KalmantoAjattara a investit ma collection de disques dès son premier album Itse, et ne la quitte plus depuis. Après un Tyhjyys qui m'avait enchanté, et un Apäre qui était dans sa droite lignée, le groupe est de retour, pour une nouvelle fournée de dark/black à la sauce finlandaise. Pasi Koskinen (alias "Ruoja") est définitivement très inspiré; il compose, depuis "Itse" sorti en 2001, de nouveaux albums à une allure frénétique, et arrive à peu de chose près à nous livrer une nouvelle galette tous les ans.

Kalmanto est donc, mine de rien, le cinquième album d'un Ajattara qui ne fut crée au départ, rappelons-le, que pour servir de projet -très- parallèle au sieur Ruoja, et qui à l'heure actuelle roule sa bosse tranquillement et voit sa fan-base s'accroître lentement mais sûrement dans notre vieux continent. Tout comme Tyhjyyys marquait un pallier dans la musique du groupe en 2004, Kalmanto se démarque par quelques changements notables.

Changement dans un premier temps au niveau du line up, qui a subi un ravalement de façade non négligeable puisque le seul membre d'origine restant est Ruoja (et c'est tant mieux car Ajattara sans Ruoja c'est un peu comme un repas sans Pavé d'affinois..). Dans un second temps Kalmanto nous montre un Ajattara certes reconnaissable, mais dont la personnalité musicale s'affirme et évolue un peu plus. Le groupe poursuit sa recherche d'un son "iveul" sans pour autant passer par la case blast beats à gogo et attitude trve -du cul- que se sentent obligé d'adopter nombre de ses congénères pour se donner un air méchant. Ajattara se base plutôt sur un mid tempo aux riffs hypnotiques et aux claviers envoûtants et sur des structures simples et directes.

On dit souvent que "les recettes les plus simples sont les meilleures", et cet adage, en plus de s'appliquer à merveille au pot-au-feu de ma grand mère, est aussi valable dans le cas d'Ajattara (comprenons nous bien, leur musique est "simple" mais pas "simpliste" pour autant!). Les habitués du groupe retrouveront facilement leurs repères; on retrouve toujours ce chant en finnois, scandé comme il en serait d’incantations rageuses dont chaque syllabe est bien appuyée (le finnois est définitivement une langue qui sied à merveille aux vocaux Black Metal), on retrouve également ces riffs simples mais diablement efficaces, ainsi que ces claviers qui servent de trame aux morceaux et créent des atmosphères sombres et envoûtantes.

Quelques nouveautés font toutefois leur apparition, notamment au niveau de l'ajout de samples sympathiques (Cf."Naimalaulu"), ainsi qu'au niveau des vocaux dédoublés et des choeurs qui donnent aux morceaux une énergie quasi guerrière. Mais surtout l'apparition du chant clair (Cf."…Putoan") qui est décidemment à la mode cette année. Et comme il me faut conclure, je le ferais de la façon la plus simple en vous conseillant, si ce n'est déjà fait, de jeter une oreille attentive sur ce Kalmanto, qui en plus d'être un très bon album, s'avère parfait pour faire vos premiers pas dans le monde mythique du Black Metal, ou le cas échéant pour vous réconcilier avec ce style de musique.

Sheol (07/10)

 myspace.com/ajattara

Spikefarm Records / 2007

Tracklist (36:44 mn) : 1.Ilkitie 2.Turhuuden Takila 3.Madot 4….Putoan 5.Harhojen Virta 6. Suruntuoja 7.Naimalaulu 8.Alttarilla Aamuthäden 9. Kalmanto