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COG – Sharing Space

cog-sharing-spaceSharing Space est le second album de COG, trio australien peu connu par chez nous qui jouit toutefois d’un réel succès dans son pays, dans lequel ce nouvel album s’est classé second aux charts à sa sortie.

A la croisée du Metal et du Rock alternatif, la musique de COG démontre une personnalité bien marquée de la part du groupe, qui ne tombe pas dans la facilité avec douze compositions pour une durée totale d’une heure et quart. Très travaillé, Sharing Space déploie un univers planant, progressif, s’appuyant sur une excellente production de Sylvia Massy (Tool, System Of A Down). Les longues compositions alterneront avec des morceaux plus courts qui mettront en évidence un certain talent pour trouver le refrain accrocheur (Cf. « Bird of feather ») et ainsi ne pas perdre l’attention de l’auditeur. Le tout s’appréciera particulièrement lors d’une écoute au casque, qui dévoilera à l’auditeur la richesse de morceaux aériens et léchés, ainsi qu’un réel travail sur les textes.

S’ouvrant sur un excellent morceau, l’album souffre toutefois de sa longueur et contient quelques faiblesses dues notamment à une légère irrégularité dans la qualité des titres. On pourra toutefois apprécier le registre vocal assez étendu et original du chanteur ainsi qu’une excellente prestation de la part du batteur. Plutôt doux sur l’ensemble, Sharing Space se permet néanmoins quelques incursions réussies dans un domaine un peu plus saturé (Cf. « Say your last goodbye »). Le traitement des guitares et des vocaux est un élément primordial dans la signature du groupe et influe grandement dans les ambiances, notamment avec des arpèges qui nous rappellent de loin un certain Tool et qui confèrent une dimension légère et volatile aux compositions. L’utilisation discrète d’autres instruments comme le violon viendra étoffer efficacement le paysage musical du groupe.

Cog est un groupe qui n’a pas fini de progressé mais qui déploie d’ores et déjà un univers musical et esthétique original et intéressant, à l’image d’une cover soignée et attachante. Une belle découverte.

Sheol (07/10)

www.cog.com.au

myspace.com/cogrockmusic

Superball Music – Replica / 2008

Tracklist (72:04 mn) : 1. No other way 2. Are you interested ? 3. The movies over 4. What if 5. Bird of feather 6. Swamp 7. Sharing space 8. Say your last goodbye 9. How long 10. The town of lincoln 11. Bitter Pills 12. Four walls 13. Problem Reaction Solution

 

Artas – The Healing

Artas-healingThe Healing est le premier album de ce jeune groupe autrichien qu’est Artas. Formé en 2006, le groupe fut tout d’abord connu sous le nom de Staub & Schatten, mais changea de nom après avoir remporté le concours Metalchamp en 2007, victoire qui lui valu un deal avec Napalm Records en vue de ce premier album. Avant tout, j’aimerais féliciter le groupe pour la décision judicieuse qu’il a pris en changeant de nom. « Artas » n’est certes pas exceptionnel, mais reste toujours plus crédible que « Staub & Schatten »… 

Avant de se réunir sous une même bannière, les membres du line-up actuel se sont tous exprimés dans divers formations de l’underground autrichien, explorant chacun différents styles. Ce background a son importance puisqu’il détermine en quelque sorte le style pratiqué aujourd’hui par le groupe, tiré d’influences et d’expériences diverses et variées. The Healing repose donc sur des personnalités différentes unies dans un même but : faire du bruit, et si possible le faire bien. Le style pratiqué par le groupe est difficile à définir avec exactitude car on sent que le groupe a encore un peu la bougeotte, mais je dirais qu’il s’agit en gros, d’un mélange de Thrash avec quelques soupçons de Death et de Hardcore.

Les premiers titres ne sont pas franchement convaincant, bien que le son soit puissant et que le groupe semble posséder tous les ingrédients nécessaires pour composer de bons morceaux. La première chose qui me dérange vient de la langue, le groupe ayant opté pour une alternance Allemand, Anglais et Espagnol sur plusieurs titres, ce qui va à l’encontre d’une certaine homogénéité de l’ensemble. Les minutes passent, et le groupe démontre un certain savoir faire dans le maniement des instruments. La production est bonne, assurant un son puissant et précis, et Artas ne lésine pas sur les blast et sur les gros riffs pour impressionner l’auditeur… et ce n’est pas tout puisque le groupe n’hésite pas non plus à donner dans la reprise inattendue pour étonner l’auditeur en plus de l’impressionner. Nous aurons donc droit à une reprise somme toute intéressante de…Gangsta’s Paradise de Coolio ! Inattendu et finalement assez sympa !

Cela étant dit,  l’album connait des hauts et des bas, le tout donne une impression de déjà vu, malgré la puissance et l’énergie dégagées, et reste trop « banal » pour se hisser hors de la masse. Les nombreux refrains hurlés à plusieurs voix comme dans une soirée entre potes font parfois l’effet d’un cheveu dans la soupe et ont une fâcheuse tendance à faire baisser le niveau. J’irais même plus loin en disant que le groupe donne une vraie leçon à ceux qui veulent apprendre comment gâcher définitivement un morceau qui partait bien, avec « Kontrol » et son « lalala lala lalala »… Mon Dieu, on se croirait plongé dans une Bierfest ! Bon, l’avantage c’est que les sempiternels voice overs de Napalm ne m’auront pas gêné outre mesure cette fois-ci étant donné que malgré les écoutes je ne suis jamais parvenu à entrer totalement dans le disque, qui n’a pas réussi à me captiver. Bref, malgré des séquences intéressantes (Through Dark Gates) et même si musicalement le groupe n’est pas dépourvu de moyens, le rendu n’est pas assez convaincant pour faire mouche et la rage que le groupe essaie de faire passer à travers ses compos n’est pas vraiment crédible. Laissons donc le temps faire son effet sur Artas, qui est encore un peu trop jeune pour impressionner.

Sheol (04.5/10)

www.facebook.com/artasmetal

 

Napalm Records/ SPV – 2008

Tracklist (51:00 mn) : 1. Barbossa 2. Bastardo 3. Gangsta’s paradise 4. The healing 5. Fick das fett 6. Rhagenfels 7. Through dark gates 8. Blut 9. The butcher’s guilt 10. Kontrol 11. From dirt we’ll rise

 

Addicted-recipeAddicted est un groupe français formé en 2003, ayant depuis sa formation connu nombreux changements de line-up. Le groupe qui s’est aujourd’hui stabilisé de ce côté-là peut compter en ses rangs Pierrick (Phazm) à la basse, Mordrir à la guitare (Imperial Sodomy, Devilium), Gorgor à la batterie en enfin Mel au chant.
Les azuréens évoluent dans un style que l’on pourrait qualifier de « Brutal Metal » et proposent avec leurs textes un regard corrosif sur la société contemporaine à travers le prisme de l’alcool. Pour être clair, la devise d’Addicted pourrait se résumer à cette phrase d’Homer Simpson « Hail to alcohol ! The cause and the solution to all our problems » et le nom de la démo de 2006 « Drinkers from hell » en dit long sur les préoccupations du groupe et ses centres d’intérêt !

D’un point de vue purement musical, le groupe opère à coups de riffs lourds et massifs, de compos mid tempos en majorité et de structure basiques facilement assimilables. Au niveau de l’atmosphère générale qui se dégage des onze morceaux on baigne en plein dans le poisseux, le sombre, et dans quelque chose de légèrement malsain et torturé. Le registre vocal rageur et puissant de Mél n’est pas étranger à cela, et rappelle dans une certaine mesure celui de la chanteuse d’Otep. C’est pas tous les jours qu’une fille tient le micro dans ce style et les conclusions que l’on peut en tirer sont une fois de plus les suivantes : certaines filles semblent avoir plus de couilles que certains chanteurs mâles ! 

Section rythmique solide, guitares massives et basse vrombissante sont bien mis en avant par une bonne production qui laisse aux instruments tout le loisir de s’exprimer d’une façon « brute de décoffrage » sans fioritures. Certains titres sortent un peu du lot comme « Alcoholic Depravity » avec son solo et ses relents Redneck, mais dans l’ensemble Recipe For The Sick forme un tout compact et homogène, même si une légère impression de répétition est envisageable si l’on s’enfile le tout cul sec. En tout cas le groupe semble bien armé pour se faire une place sur la scène française, et les compos sont du style à être efficaces en live. Espérons que le line-up reste stable pour qu’Addicted continue sur sa lancée en progressant dans un climat favorable.

Sheol (07/10)

 myspace.com/addictedband

Nip Down records – Season of Mist – Templar Prod / 2008)

Tracklist (57:41 mn) :
1.First round 2. Need more… 3. Bad memories 4. Alcoholic depravity 5. Obsessed 6. Cerebral Fog 7. Brutal truth 8. Antimusic 9. Black storm 10. Dudes, music and alcohol 11. Rotten morrows Bonus track: Post Mortem