Formés en 2004, et après une période chaotique comprenant un split temporaire et de nombreux changements de line-up, Abigail Williams nous livre ici son premier album, après un EP en 2006. Mon intérêt pour le groupe est vite passé de… rien à… euh…. très beaucoup lorsque Clayman pointa du doigt Ashley, leur charmante et talentueuse claviériste. Mais bien vite, au-delà du fait que cette attirante créature, de surcroît fortement poumonnée, aiguisa mon intérêt – pour ma culture générale… hum –, j’ai dû me rendre à l’évidence : en plus d’avoir du goût pour choisir ses claviériste, Abigail Williams à d’autres atouts, musicalement parlant.
Primo, ce groupe de Black/Death mélodique américain à un point en commun avec…Batman. Eh ouais ! Lequel ? Tous deux sont originaires de Gotham ! Bon d’accord je vois pas en quoi c’est un atout mais bon, c’est toujours mieux que d’avoir des points communs avec Striborg.
Secundo, tout comme Batman nettoie les rues de Gotham infestées de viles créatures hors la loi, Abigail Williams nettoie les tympans des auditeurs sans défense à coups de blast beats, de guitares aiguisées et de vocaux hargneux. Justement, parlons-en du batteur et revenons au sérieux en même temps: le groupe ne se paie pas le dernier des manchots derrière les fûts puisqu’il s’est octroyé les services de Trym (Emperor, Zyklon) qui assure, comme on peut s’y attendre, des lignes de batterie surpuissantes et des tempos soutenus.
Même si l’intro peut faire légèrement penser à du Cradle Of Filth, ne vous méprenez pas, il n’y a que peu de points communs entre les deux, on joue ici dans une catégorie différente, bien plus agressive et plus puissante. Les morceaux s’enchainent et force est de constater que le groupe a des arguments et qu’il les exploite très bien. Peu de points négatifs ressortent de l’ensemble, on sent bien que les musiciens ont de l’expérience, chacun ou presque ayant joué dans d’autres groupes auparavant. L’ensemble est riche et dense, et de nombreux éléments se marient avec réussite pour former un tout cohérent et homogène. Sorceron démontre un talent de compositeur certain, tandis que la charmante Ashley exacerbe la touche symphonique en titillant son clavier avec habileté – de quoi avoir envie de devenir un clavier… – et s’avère être un élément très important dans la musique du groupe, apportant profondeur et mélodie aux compositions et plaçant des ambiances propices avec ses samples.
On ressent bien certaines influences Black à la norvégienne du côté d’Emperor et de Limbonic Art mais aussi de Fall Ov Serafim (sur le début de« The world beyond » notamment) et Misteltein, à laquelle s’ajoute quelques éléments propres au Black/Death suédois façon Dissection par exemple. Le groupe se permet même un passage en chant clair très réussi sur « A thousand suns », passage très « Dimmu Borgien ». Sur la seconde moitié de l’album le groupe dévoile un visage plus violent et plus rapide, notamment sur un « Into the ashes » pied au plancher et vraiment bien fait (c’est à ce moment là qu’on se rend compte que Trym n’est pas là pour faire mumuse!).
La production est massive et agréable : chant (le registre criard se rapproche de celui de Jens Ryden), éléments symphoniques et section rythmique se partagent le morceau sans que l’un ne rende l’autre moins discernable. Les guitares ne sont pas laissées de côtés, et le groupe peut ici aussi se targuer de ne pas avoir de manchots à ce poste, puisque les deux guitaristes maitrisent leur sujet, et que les solis mélodiques et efficaces sont de la partie. Au final, Abigail Williams se place en outsider là où on ne l’attendait pas et arrive à tirer son épingle du jeu grâce à des compositions bien faites et des orchestration menées de mains de maître, ajoutées à un potentiel assez énorme, sans pour autant faire preuve d’une grande originalité. En sachant qu’il s’agit là de leur premier album on se dit que la marge de progression est encore importante et que s’il continue sur cette lancée le groupe à de beaux jours devant lui ! Décidemment, avec Sothis Candlelight vient de nous lâcher deux bombes en pleine face. Dimmu Borgir, Limbonic Art et consorts, tremblez, la relève arrive !
Sheol (08/10)
Myspace Officiel : www.myspace.com/abigailwilliams
Candlelight Records – Innovative Promotion / 2008
Tracklist (46:39 mn)
1. I 2. The world beyond 3. Acolytes 4. A thousand suns 5. Into the ashes 6. Smoke and mirrors 7. A semblance of life 8. Empyrean : into the cold wastes 9. Floods 10. The departure