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Krisiun – Southern Storm

Krisiun-southernsQuinze ans de carrière pour Krisiun, septième album, et toujours une putain d’énergie à revendre. On ne peut pas dire, ce groupe est quand même un bel exemple pour ceux qui débutent dans le métier. Ces gars là passent leur vie en tournée, toujours prêts à prêcher la bonne parole du Death, et ils trouvent tout de même le moyen de sortir des albums avec la régularité d’un métronome, et surtout de garder intacte cette énergie incroyable sans faire de break. Ils ne lâcheront pas le morceau de sitôt croyez moi, et on ne va pas s’en plaindre, surtout après avoir écouté Southern Storm.
Rappelez vous AssassiNation, qui avait déjà fait trembler nos murs il y a deux ans, un très bon album, brutal et puissant, du grand Krisiun. Et bien Southern Storm va encore plus loin, et les brésiliens paraissent plus en forme que jamais en cette année 2008. Oui messieurs ! Les frangins ont eu la bonne idée de retravailler avec Andy Classen, qui avait déjà été aux manettes pour Conquerors of Armageddon en 2000 et AssassiNation en 2006. Et ont peut dire qu’ils ont choisi la bonne personne puisque la production est tout simplement énormissime. Puissance et lourdeur assurées, avec un son qui reste très clair et organique malgré la brutalité dégagée. Classen est, selon  les propres mots d’Alex Camargo (chant/basse), l’homme qu’il faut à Krisiun, celui qui comprend la musique du groupe et sait trouver les éléments pour avoir Le son. Mais une bonne production ne serait pas grand-chose sans de bons musiciens, et il faut dire qu’une fois de plus les trois frangins sont irréprochables : Max Kolesne est impérial derrière ses fûts, avec des lignes de batterie surpuissantes et vraiment bien senties tandis Moyses Kolesne n’est pas moins impressionnant à la guitare, avec des leads dévastateurs et nombreux passages techniques ultra rapides. Alex quant à lui reste égal à lui-même avec des vocaux viriles et des lignes de basse d’une précision chirurgicales.
Finalement, deux choses seulement viendront légèrement nuancer mon enthousiasme, pas grand-chose à vrai dire. Premièrement, la reprise de Sepultura. Je comprends, entre brésiliens on se rend hommage et tout et tout, mais bon, pour le coup cette reprise de Refuse/Resist n’apporte vraiment pas grand-chose, je dirais même qu’elle est inutile et plutôt mal placée. Elle aurait mieux trouvé sa place en toute fin de galette, tandis qu’en huitième position  elle a plutôt tendance à froisser un peu l’unité de l’album en amenant une énergie différente à un moment inopportun. Bref, cela étant dit, pas de quoi fouetter un ours, il suffit de passer le morceau.
Ensuite pour en venir à mon second point, je constate une  légère impression de redondance après quelques écoutes et déplore tout de même une prise de risque minimale de la part du groupe. Les brésiliens ont beau revendiquer clairement le fait qu’il veulent juste faire du Death Metal sans déroger à leurs principes, un poil d’innovation serait tout de même bienvenu, et ne mettrait pas en péril leur intégrité. Mais bon je chipote, je chipote, parce que finalement j’ai beau dire, même si Krisiun fait du Krisiun et n’étonne plus vraiment depuis un certain temps, un peu comme Vader, il le fait tellement bien qu’on ne peut que rugir de plaisir. Et malgré ces deux points qui viennent nuancer mon propos, Southern Storm n’en reste pas moins une excellente galette de Death Brutal à classer parmi les meilleures du groupe.

Sheol (08/10)

Site Officiel : http://www.krisiun.com.br/

Myspace Officiel : www.myspace.com/krisiun666

Century Media – 2008

Tracklist (50:24 mn) : 01. Slaying steel 02. Sentenced morning 03. Twisting sights 04. Minotaur 05. Combustion inferno 06. Massacre under the sun 07. Bleeding offers 08. Refuse/Resist (Sepultura cover) 09. Origin of terror 10. Contradictions of decay 11. Sons of pest 12. Black wind 13. Whore of the unlight

Blackwinds – Flesh Inferno

Blackwinds-fleshBlackwinds, c’est en quelque sorte le terrain de jeux de deux membres de Setherial désireux de laisser parler leur inspiration en dehors du carcan musical imposé par leur groupe d’origine. On retrouvera donc un line-up composé de Lord Mysteriis et de Kraath, respectivement batteur et  guitariste dans Setherial. Sauf que dans Blackwinds, Kraath devient batteur et hurleur, et Lord Mysteriis fait jouer ses talents de multi instrumentiste pour s’occuper de la gratte, de la basse, et des claviers.
Bien que Blackwinds se soit formé en 1998, Flesh Inferno est le premier véritable album du groupe (qui n’a en effet sorti qu’un EP à ce jour, en 1999, EP qui fut réédité depuis avec des titres bonus sous le nom « Origin ») signé chez Regain, qui est aussi le label de… Setherial. On reste donc en famille. Ca va vous suivez ? Ce serait bête de vous perdre en route parce que franchement, cet album vaut le coup.

Et Blackwinds n’étant pas un groupe de jeunots inexpérimentés, on est en droit de s’attendre à un album bien fait, avec des compos qui envoient. Et c’est le cas : le groupe ne nous  déçoit pas avec dix morceaux de Black à la suédoise d’une efficacité diabolique. Le travail est vraiment bien fait, les compos solides et cohérentes accrochent l’auditeur jusqu’à la dernière seconde et dégagent une atmosphère un poil malsaine. Quelques nappes de claviers discrètes donnent ce qu’il faut de profondeur à une musique brute de décoffrage, en apportant une petite touche symphonique (Cf. «  Architecture of phantasmagoria ») diablement efficace. Et quand des morceaux d’aussi bonne qualité ont l’avantage de bénéficier d’une excellente production, c’est que du bonheur.
Le son de guitare est incisif et puissant, et la batterie elle aussi puissante et carrée fait l’effort de varier un peu en ne restant pas bloqué en mode blast, ce qui est agréable pour une fois. 
Les vocaux de Kraath sont très bons, rageurs à souhaits – rappelant dans une certaine mesure ceux de Olivius de Naglfar- avec des variations sur certains passages dans lesquels on entre dans un registre plus grave, plus proche du Death. Notons avant de conclure que Blackwinds a retravaillé son logo pour l’occasion, et qu’ils ont vu juste puisque franchement il est mieux comme ça, et que c’est Erik Danielsonn de Watain qui s’est occupé de l’artwork, qui est lui aussi très réussi. 

Au final, Flesh Inferno est un très bon album qui comblera les amateurs du style. Une bonne surprise de la part de Blackwinds puisque cet album n’était pas vraiment attendu au tournant. Bref, un premier LP qui reste certes ancré dans les poncifs du genre, mais que je réécouterais avec un grand plaisir.

Sheol (07.5/10)

myspace.com/blackwindsdomain

Regain Records / 2008

Tracklist (56,13 mn) : 01. Before time 02. Enter the Pandemonium 03. Architecture of phantasmagoria 04. Flesh Inferno 05. Plague Bringer 06. Seraphim Ephemeral 07. Inquisition 08. Crimson thirst 09. Conceptualizing the devil 10. Quintessence of Hell

 

Alghazanth-wreathAlghazanth est un groupe relativement méconnu en France, moi-même je dois avouer qu’avant cette chronique je n’en avais jamais entendu parler. Pour la petite histoire ce groupe formé en 1995 nous vient de Finlande, et a compté dans ses rangs des ex-Behexen, Horna et Sotajumala. Wreath of Thevetat est tout de même leur cinquième album. Pour avoir un peu écouté des titres des albums précédents (oui je suis sérieux je fais bien mes devoirs) j’avoue que je ne comprend pas trop comment, lors de mes tribulations sur la toile, j’ai pu passer à côté d’un groupe aussi sympa…

Cela étant, le groupe ne fait pas partie de la grande famille MySpace, ceci explique peut être cela (en effet, ça fait pas “trve” d’avoir une famille…) leur devise à ce sujet se résumant à un fier « Fuck off MySpace ». Heureusement quelques titres sont en écoute sur leur site officiel si vous voulez vous faire une idée plus claire de la chose.

Alghazanth évolue donc dans un registre Black sympho bien couillu et est le fier géniteur d’une musique agressive, énergique et intense. L’album bénéficie d’une grosse production et s’appuie sur un line-up qui maîtrise son sujet ; notamment un bon batteur, un chanteur qui envoie dans un registre agréable, avec ce qu’il faut d’agressivité (Goat Tormentor de son joli nom, ex-Swallow the sun en l’occurrence, intégré au groupe en 2005) et des claviers omniprésents mais savamment dosés, ingrédient essentiel à la base symphonique, qui apportent une touche épique sympathique. Les passages rapides sont nombreux, mais le groupe sait ralentir le tempo (Cf. « Future made flesh ») pour nous proposer des passages plus calmes. Et quelques lignes acoustiques viennent même un peu –juste un peu- pondérer le tout comme sur « The Kings to come » ou « As nothing consumes everything ». Agréables et bienvenues ces lignes car chaque titre est tout de même un gros morceau qu’il faut pouvoir digérer. 

En guise de conclusion je dirais que Wreath of Thevetat est un album efficace et convaincant, même s’il reste bien ancré dans les poncifs du genre et que par conséquent il ne brille pas par son originalité, c’est là mon seul reproche. Quoiqu’il en soit, si ce cinquième opus les sorts de l’ombre dans notre contrée, ce sera amplement mérité. En bref, une bonne surprise, que je conseille aux fans d’un black sympho dense et puissant. A découvrir !

Sheol (07.5/10)

 www.alghazanth.com

Woodcut Records – Templar Prod / 2008 
 
Tracklist (48,21 mn) :
01. Moving Mountains 02. The Kings to Come 03. The Phosphorescent 04. On Blackening Soil 05. Rain of Stars 06. Twice-Born 07. Future Made Flesh 08. As Nothing Consumes Everything