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Foetur – La Vie Est Belle

Formé sur les cendres encore fumantes de Foeturpurical (auteur de l’album Disfigured Inhuman Barbak en 1999) Foetur, groupe de Brutal Death de la région parisienne, nous propose avec La Vie Est Belle son premier album sous ce nom.

D’emblée, l’objet se distingue par son excellent artwork plein de second degré, puis par son livret, lequel nous présente l’album avec un très bon goût, et nous propose les paroles des morceaux, paroles en français elles aussi très bien écrites, avec des textes pleines de cynisme et de second degré (ou pas). Le tout est en tout cas très appréciable et très acéré. Premier contact plutôt concluant avec cet album.

Et une fois le bouton play enfoncé on continue sur cette lancée car la suite est tout aussi bonne, avec une musique puissante et rentre dedans. La Vie Est Belle se caractérise par une excellente production, bien claire et assez puissante, qui permet de saisir aisément chaque instrument. Autant les textes sont parfois pleins d’humour noir, autant musicalement Foetur nous propose un ensemble très sérieux, mais aussi dense, homogène et foutrement solide, qui ne donne pas particulièrement envie de rire. Le Brutal Death du groupe est assez écrasant, puissant, et fait la part belle à un riffing véloce, à une section rythmique carrée et très solide, et surtout à un chant ultra guttural, mais assez bien articulé pour que l’on puisse comprendre les paroles et s’y retrouver dans les textes si on les a sous les yeux. La scansion est saccadée et la rapidité d’élocution assez impressionnante sur certains passages. Du tout bon, bien brutal, pour lequel le groupe n’a pas perdu de temps en tentant d’intégrer des éléments superflus ou à jouer les costauds sans rien avoir dans le caleçon. Foetur envoie la sauce sans tortiller, avec pour résultat une demi heure qui se caractérise par son efficacité et par sa maitrise du sujet. Pas un seul instant je ne me suis ennuyé, même après plusieurs écoutes, ce qui est plutôt très bon signe. Du très bon boulot !

La Vie Est Belle parait même trop court, et au final je n’aurais pas été contre une dizaine de minutes supplémentaires. Mais je ne vais pas me plaindre, une fois de plus, le groupe tape juste, et mise sur l’efficacité. Mieux vaut un bon album d’une demi heure, plutôt qu’un album chiant de trois quart d’heure, n’est-ce pas ? Je conseille en tout cas à tout amateur du style de laisser sa chance à Foetur et de se procurer La Vie Est Belle (disponible à l’achat sur le site du groupe).

Sheol [7,5 /10]

 

Site officiel: http://www.foetur.com

 

2011, Autoproduction

Tracklist (29 :33 min) 1. Les zombies 2. Pour le salut de nos âmes 3. Dantzig 4. L’équarisseur 5. Mort rouge 6. Tentative d’humanité 7. Protection 001 8. Soleil vert

De retour d’un « sommeil » de cinq ans, les allemands de Nocte Obducta reviennent sur les devants de la scène Black Metal avec leur huitième album. Ce groupe qui, depuis sa création avait eu une productivité hallucinante (six albums et un EP entre 1999 et 2005!!) a peut être jugé bon de lever un peule pied afin de ne pas s’égarer dans une surproductivité qui aurait pu lui nuire. Qui sait ?

Toujours est-il que ce nouvel album reprend les choses correctement, pas exactement là où les avait laissées le groupe en 2006, mais presque. L’auditeur appréciera ce Black Metal aux tendances expérimentales, caractérisé par une certaine froideur et un aspect brut, mais restant toujours très abordable et assez prenant. Tout est en effet réussi avec cette galette au nom difficilement mémorisable pour un non germanophone comme moi : les ambiances sont glauques à souhait, noires et crasseuses, voire oppressantes par moments. Jamais le groupe ne part dans des travers expérimentaux difficiles à suivre, non, il se contente d’insuffler à son Black Metal originel quelques touches par ci par là, qui ne le dénaturent pas, mais le rendent au contraire assez imprévisible.

On se laisse prendre au jeu, et les écoutes s’enchainant on remarque que Nocte Obducta nous propose là un album foutrement efficace et maitrisé avec brio. Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas, du long développement lent vicieux (l’excellent « Schweißnebel ») aux morceaux plus rapides et mordants, l’ensemble est assez varié pour que l’on ne s’ennui pas un seul instant.

Les amateurs du style devraient être ravis, car tout est réuni pour que ce retour se fasse remarquer. Un très bon album.

 

Sheol [7,5/10]

Site officiel:http://www.nocte-obducta.de

Myspace Officiel: http://www.myspace.com/nocteobducta

2011, MDD / Alive

Tracklist (40:11min) 1. Tiefrote Rufe 2. Schlachtenflieder 3. Schweißnebel 4. Niemals gelebt 5. El Chukks Taverne 6. Obsidian zu Pechstein 7. Wenn ihr die Sterne seht 8. Verderbnis

Formé en 2007, le groupe américain The Dogs Divine nous propose avec Size Of The Fight son second album, évoluant dans un Rock Metal bien burné et assez groovy pour faire travailler les cervicales de l’auditeur.

L’ensemble est bien produit et maitrisé, et même si le groupe ne mise pas sur l’originalité (bien difficile de le faire dans ce style ou tout a déjà été fait) les compos proposées passent très bien et font leur effet. Habile mélange de Rock et de Metal, avec des riffs puissants et saturés et des vocaux écorchés, The Size Of The Fight, même s’il aura du mal à se distinguer des groupes du même acabit, reste agréable et assez intéressant pour qu’on lui accorde quelques écoutes, que l’on appréciera sans aucun doute.  The Dogs Divine a en plus l’intelligence de ne pas se cantonner à un seul registre, et apporte un peu de variété à cet ensemble qui aurait pu être quelque peu redondant sans cela. En effet, un morceau comme « Gypsy King » apporte une touche « southern » plutôt sympa qui nuance le tout et apporte un peu de fraicheur, à sa façon, alors que l’étonnant « Gussie » amène douceur et subtilité. Surprenant, et très agréable. On retrouve également quelques refrains fédérateurs qui doivent mettre une belle ambiance en concert (Cf. « Brand new addiction ») ainsi qu’une bonne reprise du morceau « I’m in love with my car » des légendaires Queen (morceau que l’on retrouve sur l’album mythique A Night At The Opera sorti en 1974), reprise qui ne touche pas trop à l’original mais qui lui apporte une touche plus « tough » et brute de décoffrage franchement bien faite. Une bonne surprise pour les fans de la bande à Brian May, dont je fais partie. Au final on ne s’ennuie pas un seul instant avec cet album, très intelligemment structuré, et c’est une bonne surprise en soi.

Dans un style ou chaque album est susceptible de laisser une impression de déjà vu, The Dogs Divine s’en sort très bien, et mérite à être connu. Les amateurs du style devraient prendre du plaisir à écouter cet album, c’est évident.

 

Sheol   (7,5/10)

Site officiel: http://www.myspace.com/thedogsdivine

Facebook officiel: https://www.facebook.com/thedogsdivine

Mortal Music / Clawhammer PR / 2011

Tracklist (37 min) 1. Dogs  2. Overnight sensation  3. FDLF  4. Gypsy king  5. Hell wouldn’t  have me  6. Brand new addiction  7. One and only  8. I’m in love with my car  9. Join the crowd  10. Gussie  11.  One for the ages