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Amoeba – Days In Black (EP)

oshy_28102011_AmeobQuand on est habitué à recevoir des démos et autres albums de groupes encore méconnus ou au stade embryonnaire de leur parcours, et qu’on lit dans la présentation du groupe des trucs comme « …très jeune formation…premier EP…Metal extrême…deux ans d’existence… » on ne peut pas faire autrement que d’avoir quelques a priori et de s’attendre à quelque chose de plus ou moins limité, voire carrément moisi pour être tout à fait honnête, avec tous les atours habituels des premiers enregistrements, à savoir une prod maison, un son qui tient pas la route, une technique limitée, une personnalité encore pas très défini et un style encore un peu trop pompé sur les influences . Bref, vous voyez le topo.

Mais parfois, on se prend une bonne galoche et on ravale ses a priori qui sont finalement eux même très moisis et très caricaturaux, et on apprécie la bonne surprise, qui nous prend à revers et fait mentir tous les clichés évoqués plus haut. Comme quand on reçoit un EP dans le style de celui que nous propose Amoeba, (très) jeune groupe en provenance de l’Est de la France. Je vais être clair et concis : ces gars là ont apparemment seulement 17 ans de moyenne d’âge, et se permettent de nous retourner la tronche en seulement trois titres pour un total d’à peine dix minutes.

Bon dieu de bon dieu, j’ai du mal à en croire mes oreilles ! Amoeba se dit influencé par des groupes comme The Last Felony, Trigger The Bloodshed ou encore Behemoth, et nous propose effectivement avec Days In Black un petit condensé de ce qu’il se fait de mieux actuellement dans ce style. Ca tabasse, c’est solide, puissant (bordel, cette voix, j’en reste pantois !!!), maitrisé, technique et bien produit. En un mot, surprenant. Les trois titres que nous propose le groupe sont vraiment bons, à tous les niveaux. Un niveau qui laisse d’ailleurs perplexe, tant il est déjà élevé et maitrisé (les solis sont par exemple vraiment bien sentis et tirent l’ensemble vers le haut). Certains groupes connus font à peine mieux, et je dis ça très objectivement.

Le Brutal Death du groupe est résolument moderne, et se teinte d’un arrière goût Deathcore indéniable. Et cette production, aïe caramba, tous les groupes rêveraient de la même pour commencer ! Et comme nos nouveaux amis ne font pas les choses à moitié, ils inscrivent leur trois titres dans une démarche conceptuelle qui, pour les citer « constitue un ensemble, une prolepse catastrophique et fataliste à travers le prisme des paroles, de la musique et de l'artwork, qui invite l'auditeur à la réflexion sur cette situation : l'idée absurde que nous pourrions être, à court terme, les artisans de notre propre fin ». Voilà, prends en de la graine gamin, et ramasse tes dents. En attendant, les artisans de notre propre fin, ils viennent de l’Est de la France et ils se nomment Amoeba.

Vous l’aurez compris, Days In Black fait l’effet d’une grosse claque doublée d’une surprise énorme, compte tenu de la jeunesse du groupe. Amoeba semble avoir un potentiel qui laisse rêveur et qui risque de faire des jaloux. Ce premier EP est d’ores et déjà une carte de visite bien solide pour le groupe, en plus d’être une vraie leçon. Tout ça en seulement trois titres, c’est la classe ou je ne m’y connais pas. A écouter d’urgence, et vivement la suite.

Sheol (10/10)

www.amoeba-band.fr

www.facebook.com/amoebametal

myspace.com/amoebametal

Autoproduction / 2011

Tracklist (10 mn)
01. The incoming vehemence 02. Martyrdom 03. Our last gasp

 

oshy_24102011_AstrofaeLe label américain Negative Existence nous propose une réédition du premier album des ukrainiens Astrofaes (formé par un duo ayant évolué ou évoluant encore au sein de groupes comme Drudkh, Blood Of Kingu ou Hate Forest), Dying Emotions Domain, sorti à l’origine en 1998 via Oriana Productions. Cette réédition nous présente un album remastérisé pour l’occasion avec un nouvel artwork, le tout emballé dans un beau digipack avec un booklet de 8 pages. En dehors de cela, rien ne change, la liste des morceaux reste la même qu’à l’origine, sans aucun bonus. Le plaisir est donc principalement visuel…oh oui, vous n’imaginez pas à quel point il est principalement visuel…

En dehors de cela, malgré une remasterisation du produit je ne peux que constater que Dying Emotions Domain reste toujours aussi hermétique, la faute à un son vraiment crade qui donne la sensation d’un vrai fouillis, du début à la fin. Raté, sur toute la ligne ou presque. Dommage pour l’auditeur, car l’écoute de l’album est franchement assez désagréable dans l’ensemble, à moins que l’on soit fan d’un Black Metal linéaire qui ne fait aucune concession, surtout pas au niveau du son. Pour être clair, la production est cradingue et loupée, et les nuances et autres subtilités ne sont que peu perceptibles. Les seuls moments agréables resteront l’intro et l’outro, le reste… Astrofaes donne l’impression de bourriner sans finesse du début à la fin, alors que ce n’est pas le cas, et que si l’on accorde à la bête un peu plus d’attention on remarquera que les compositions sont assez fouillées et que la recherche mélodique est bel et bien présente, par le biais d’instruments folkloriques ou du clavier très présent malgré les apparences. Mais ce son…gâche réellement le plaisir, et fait barrière, empêchant quasiment à l’auditeur de saisir par exemple le chant, qui reste presque inaudible dans le fatras engendré par la guitare, la basse et la batterie. C’est rageant, vraiment, d’autant plus qu’avec une production digne de ce nom, Dying Emotions Domain serait certainement un album agréable.

Vous l’aurez compris, cette réédition s’adresse principalement aux die hard fans du groupe ukrainien, et n’a d’intérêt que pour son packaging. Les autres, dont je fais partie, essaieront mais laisseront tomber l’affaire pour se passer un album avec une vraie production. Bien plus qu’une simple réédition se cantonnant au niveau « esthétique » Dying Emotions Domain mériterait d’être totalement réenregistré. Mais bon, faut pas rêver non plus…Frustrant.

Sheol (03.5/10)

www.astrofaes.com

myspace.com/astrofaesmusic

Negative Existence – Clawhammer PR / 2011

Tracklist (41:16 mn) 01. The Black Woods Theory 02. Fiery Mysticism 03. At Nightfall 04. Path To Burning Space 05. Necromantical Screams 06. Ad Infinitum (Dark II) 07. Dying Emotions Domain 08. A Song of the Night Birds

 

oshy_14102011_AborotAvec ce premier EP, Aboroth, jeune groupe français (Tours) formé en 2006, va faire saigner quelques tympans, cela ne fait aucun doute. En effet, The Core Of Humanity à vraiment tout pour séduire : le Brutal Death Metal proposé par le groupe réunit déjà tous les ingrédients nécessaires pour faire l’effet d’une bonne claque. Parlons de la production en premier lieu : elle est excellente à tous les niveaux et assure un son vraiment puissant, clair et vraiment agréable, laissant à chaque instrument assez d’espace pour être aisément discernable. Chapeau à David Potvin (Lyzanxia) qui a fourni au groupe le son qu’il lui fallait. Un vrai délice, et surtout un travail très professionnel pour un groupe qui n’avait jusqu’alors sorti qu’une démo en 2008. Quant aux compos, elles démontrent une maturité et une maitrise indéniable, et je dirais même plus, étonnante.

On ne s’attend pas vraiment à un tel résultat avant d’écouter la galette. Pour être clair, on s’en prend plein la tronche, de la première à la dernière seconde, et franchement, c’est jouissif. Les vocaux sont gutturaux et puissants, et jouent sur deux registres : l’un typique du Death/Deathcore, l’autre plus criard, tandis que le reste est très bien en place, avec notamment une batterie très carrée et un riffing très rythmique ainsi que de bons soli. The Core Of Humanity ne révolutionne pas le style, et n’a même rien d’original quand on s’y connait un peu en brutal Death, mais fichtre, que c’est bien fait ! L’efficacité des compos est assez impressionnante tant il est aisé d’écouter encore et encore ces cinq morceaux : l’ensemble est fluide, accrocheur, propre et en même temps foutrement brutal. Du gros son qui tache comme on l’aime, qui fait en plus l’effet d’une vraie bonne surprise. Le niveau technique est bon et il n’y a vraiment pas grand-chose à reprocher à cet EP, qui laisse entrevoir un potentiel plus que prometteur. A suivre de près !

Sheol (09/10)

 www.myspace.com/aborothbrutaldeath

 www.facebook.com/pages/Aboroth/46136462087

Autoproduit / 2011

Tracklist (26 mn) 01. Introspection through humanity shades 02. Awaken into coma 03. No time for weakness 04. Finding the core of humanity 05. Sick brain creation 06. The other side of life