Archive for the ‘ Chroniques ’ Category

Tagada Jones est un groupe estimable. Nous parlons ici d’un orchestre qui propose avec régularité des albums de qualité ; dont Dissident qui restera leur Everest discographique. Après la relative déception de La peste et le choléra, malgré des prestations live époustouflantes, nous attendions leur nouvel opus A feu et à sang avec impatience et crainte.

L’affaire commence plutôt bien avec le morceau éponyme. Mélodie, paroles et refrain ; tout est calibré pour cet hymne en devenir. Il s’agira d’un titre idéal le jour où les concerts reprendront. « Nous avons la rage » reprend la même formule avec succès. Du bon travail, tout comme « Le dernier baril » et ses accents industriels. Autres charmantes mélopées à conseiller : le dynamique « Pour l’amour, pour la gloire » et son classicisme punk bienvenu, « De rires et de larmes » et son feeling à la Offspring. Même « Elle ne voulait pas », avec l’abominable Didier Wampas, réussit à enthousiasmer le chaland. C’est dire… Si certains titres sont en deçà, la bonne impression générale prend le dessus.

Avec A feu et à sang, Tagada Jones effectue donc un impressionnant tour de force. Il nous présente un groupe en pleine forme qui évite de peu le pilotage automatique. Nous leur apposerons donc les adjectifs suivants : solide, classique, efficace et intègre. Parce que oui, c’est ça Tagada Jones !

Nico (7,5/10)

Site Officiel : http://www.tagadajones.com

AT(h)OME /2020

1. A Feu et à Sang 2. Nous avons la rage 3. Le dernier baril 4. Les 4 éléments 5. Pour l’amour, pour la gloire 6. Elle ne voulait pas 7. De rires & de larmes 8. Les autres 9. Un lion en cage 10. La biche et le charognard 11. L’addition 12. Zombie 13. La nouvelle génération 14. Magnitude 13

Zakk Sabbath – Vertigo

Une évidence s’impose. Pour avoir accompagné Ozzy Osbourne, joué et rejoué les riffs de Tony Iommi pendant plus de vingt ans, Zakk Wylde est LE musicien légitime pour reprendre du Black Sabbath.

Laissant un instant le boursouflé Black Label Society, Zakk s’est mis en tête de rendre hommage à son groupe fétiche lorsque ce dernier a rendu sa révérence. Accompagné d’une équipe de mercenaires aguerris (Blasko ex-Rob Zombie et Joey Castillo ex-QOTSA), le fier guitariste est parti en croisade, écumant les salles en propageant la bonne parole du heavy-metal originel. Jusqu’à proposer ce Vertigo qui nous intéresse aujourd’hui.

Lorsqu’une œuvre, ici le premier album de Black Sabbath, est reprise, le premier réflexe est la comparaison. Impossible d’y échapper. Zakk Sabbath s’attaque donc à un monument de la musique, mais le guitariste/chanteur connaît bien son affaire. Vertigo est un remake appliqué. Soucieux que chaque détail soit rigoureusement identique à l’original. De l’harmonica de « The wizard » en passant par la voix singeant Ozzy, tout est ici (presque) fidèle ; respectueux ; dévoué.

Hormis quelques solos, Zakk reste assez sobre et ne se sent pas obligé d’en faire des tonnes. Au pire, nous regretterons l’approche pachydermique de la batterie oubliant les subtilités du jeu de Bill Ward.

Vertigo est, contre toute attente, une réussite. Un hommage sincère qui réussit son pari : donner envie de se replonger dans l’original. Maintenant, une problématique s’impose : voudra-t-on le réécouter dans quelques années ? Rien n’est moins sûr… Alors profitons de l’instant.

Nico (*/10)

Site Officiel : https://zakksabbath.bandcamp.com

Magnetic Eye /2020

01. Black Sabbath 02. The Wizard 03. Wasp/Behind The Wall Of Sleep/Bassically/N.I.B. 04. Wicked World 05. A Bit Of Finger/Sleeping Village/Warning

H.e.a.t. – II

Quel titre étrange que celui du sixième disque de H.e.a.t. : II n’est en rien le deuxième du groupe. Et ce n’est même pas le deuxième album du groupe avec Erik Grönwall au micro mais son quatrième, succédant à un Into The Great Unknown qui avait pu décontenancer par ses expérimentations. Ici ce ne sera plus le cas car H.e.a.t. revient bien plus à ses fondamentaux : du Hard mélodique européen dans le sillage d’Address the Nation, sans doute le meilleur album du combo suédois ou du plus nerveux, Tearing Down The Walls. Toutefois, on ne peut parler d’une réplique exacte car H.e.a.t. vient sans doute d’accoucher ici de son album le plus heavy. Il est d’ailleurs significatif que les claviers de Jona Tee soient plus en retrait que la guitare d’un Dave Dalone qui semble avoir bel et bien remplacé définitivement Eric Rivers. Jona Tee n’est toutefois pas totalement absent car il a (excellemment) co-produit le disque avec Dave Malone et a co-composé une majorité des titres. C’est, en fait, surtout l’orientation du groupe qui le place un peu plus en retrait.

En effet, on voit ici le disque le plus heavy du groupe très loin des horizons du Hard FM très sages de Freedom Rock. « Victory », « We Are Gods » et « Rise », dotés de chœurs virils en diable, nous renvoient plus au Dio des années 80 que de Bon Jovi. Erik Grönwall est toutefois très à l’aise dans ce registre vocal aussi puissant que lyrique : ce chanteur reste indéniablement bluffant. Il est une des plus belles voix du hard rock contemporain et sa prestation est encore une fois impériale. Cependant, les amateurs des premiers essais du groupe n’ont pas à s’inquiéter et le sens de la mélodie du groupe n’a pas été remisé au placard pour autant. La synthèse de la puissance – marquée souvent par des tempos plus rapides que de coutume – et de la mélodie est recherchée et atteinte à chaque fois comme en témoignent les excellents « Dangerous Ground » et « Adrenaline ». L’unique ballade, la majestueuse « Nothing To Say », complaira aussi aux amateurs de la face plus apaisée du groupe.

Il y a peu de reproches à faire à ce II tant il frise l’excellence.  On exclura celui de n’être pas aussi bon qu’Adress The Nation : la chose n’était pas atteignable. C’est plus l’organisation du disque qui parait maladroite : quelle idée d’avoir placé le monstrueux « Rise » en fin de disque et non en ouverture ? Mais en ces temps de musique dématérialisée, le problème semble dérisoire. Car mine de rien, H.e.a.t. confirme ici encore une fois qu’il maitrise parfaitement son propos tant en terme de forme que de contenu pour accoucher d’un disque classieux, racé, moderne et par ailleurs totalement sincère.

Baptiste (8,5/10)

 

Gain Record / 2020

Tracklist : 1. Rock Your Body 2. Dangerous Ground 3. Come Clean 4. Victory 5. We Are Gods 6. Adrenaline 7. One By One 8. Nothing To Say 9. Under The Gun 10. Rise