Archive for the ‘ Chroniques ’ Category

Phil Anselmo était LE chanteur incontournable des années 90 lorsqu’il œuvrait avec Pantera et Down. Multipliant les projets annexes (Viking Crown, Superjoint Ritual, il a même joué dans Necrophagia), ce dernier s’est perdu après une séparation douloureuse avec les frères Abbott ; vivotant à la recherche de sa gloire passée. Avec deux albums solo indignes, le résident de Nola n’a pas non plus fait l’affaire… Jusqu’à En Minor, un nouveau projet auquel Anselmo pensait depuis ses 9 ans.

Quand le vocaliste a annoncé sortir un album de « Depression core », nous nous sommes évidemment braqués, échaudés par ses précédents efforts. « Depression core », ça ne veut rien dire voyons ! Mais nous avons gratté un peu, écouté et réécouté When the cold truth has worn its miserable welcome out pour pouvoir vous en parler.

Ce premier album de En Minor n’est pas évident au premier abord. Si le bancal « Mausoleums » ne convaincra toujours pas après plusieurs écoutes, le reste de l’album est d’un autre tonneau. « Blue », mais surtout « On the floor », relèvent indéniablement le niveau. L’ambiance est sombre, la voix d’Anselmo, rocailleuse et grave, colle parfaitement à ce folk crépusculaire. La guitare de Schteve Taylor envoûte et nous ramène au meilleur de Sixteen Horsepower et Woven Hand. Normal, le guitariste a fait partie de ces deux formations menées par le torturé David Eugene Edwards.

Si « Warm sharp bath sleep » se fait plus lumineux, la suite se montre encore plus maîtrisée, vivante, presque chaleureuse malgré le marasme ambiant (« Melancholia »). Crescendo vers le qualitatif, When the cold truth has worn its miserable welcome out se termine avec le joli « Disposable for you » et ses violons tourbillonnants. S’ensuit le silence et l’envie de se replonger dans ces dix (le premier titre n’a toujours pas nos faveurs) morceaux gorgés de feeling.

Mine de rien, c’est là où on ne l’attendait pas que Philip Hansen Anselmo se révèle bien plus subtil qu’il ne veut bien le montrer. Un bon album de dark folk blues était une chose impensable lorsque ce dernier hurlait « Five minutes alone ». En baissant sa garde, il accouche de son meilleur album depuis au moins quinze ans ; une œuvre qui se bonifiera au fil du temps.

Nico (8,5/10)

Site Officiel : https://enminor.bandcamp.com

Season Of Mist /2020

1. Mausoleums 2. Blue 3. On the Floor 4. Dead Can’t Dance 5. Love Needs Love 6. Warm Sharp Bath Sleep 7. Melancholia 8. This is Not Your Day 9. Black Mass 10. Hats Off 11. Disposable For You

Dead Lord – Surrender

Mine de rien, Hakim Krim, leader de Dead Lord, mène sa barque avec l’assurance de celui qui sait. Assurément sympathique, on l’imagine bien en geek fondu de vieux rock ; avec sous le bras une tonne de vieux vinyles de Nazareth, Free et surtout de Thin Lizzy. Depuis qu’il a débarqué en 2013 au sein de cette vague du rétro-rock à la mode, lui et son groupe ont effectué un parcours sans faute.

Comme ses prédécesseurs, Surrender est une vraie machine à remonter le temps. S’il se réfère aux grands anciens du hard-rock, ce dernier album possède une identité forte. De part un songwriting solide, les compos sont irrésistibles (« Dark end of the rainbow ») et s’incrustent immédiatement dans le cortex. « Letter from Allen St. », « Evil always win », « Messin’up » sont des morceaux attachants vers lesquels nous reviendrons souvent. L’orchestre joue sa partition avec application ; les riffs sont cool (« Distance over time »), les mélodies efficaces (« Authority »). L’ensemble est porté par la voix toujours aussi captivante de Krim.

S’il n’y a aucune surprise notable, Surrender est une œuvre qui perpétue la tradition ancestrale de ce hard-rock que l’on appelait pas encore metal. Comme pour chaque style musical en vogue, seul les meilleurs resteront. Et sur ce point, nous ne nous faisons pas trop de soucis pour Dead Lord.

Nico (7,5/10)

Site Officiel : https://www.deadlord.com/

Century Media /2020

01. Distance over time 02. Letter from Allen St 03. Authority 04. Evil always win 05. Messin’ up 06. Dark end of the rainsbow 07. Bridges 08. The loner’s ways 09. Gonna get me 10. Dystopia 11. Hands down 12. Moonchild 13. I staden som aldrig slumar till

 

Shane Embury (Napalm Death) et Kevin Sharp (ex Brutal Truth) sont comme deux larrons en foire : ils sortent encore un album ensemble. Ces amis de longue date, vieux tauliers de la musique extrême, sont quasiment inséparables. A un tel point que l’on soupçonne Venomous Concept de n’être qu’une excuse pour que les deux compères passent un peu de temps ensemble ; en plus de rameuter de vieux copains (Dan Lilker, Danny Herrera, John Cooke) pour faire la fête. Bref, Venomous Concept nous offre son quatrième effort : Politics versus the erection.

Ici, nous n’avons pas affaire à un diesel chevrotant mais plutôt à une 103 SP avec un pot ninja trafiqué à la nitroglycérine. Venomous Concept est remonté comme une pendule et enchaîne les pains comme jamais. « Simian fly » annonce la couleur : Politics versus the erection est sec, vif, sans gras. Un uppercut de trente-trois minutes et quarante-trois secondes. Une glorification du hardcore/punk. Un hommage permanent à Poison Idea dont le groupe se réclame depuis toujours. Contrairement à son, quand même très bon, prédécesseur, les morceaux sont plus structurés (« Promise »), plus aboutis, plus efficaces. Si le chant de Sharp se fait plus nuancé, il prouve une fois de plus que l’ex Brutal Truth reste l’un des meilleurs du genre. L’orchestre, quant à lui, fait le job avec l’assurance de ceux qui savent. On navigue donc entre urgence ultra punk (« Dementia degeneration »), réminiscences à la Napalm Death (« Carrion ») et une efficacité de haute volée à vous péter les dents (« Broken teeth »).

Venomous Concept réussit encore une fois son coup. En plus de nous proposer une pochette hilarante, mais tellement d’actualité, le quatuor nous livre avec Politics versus the erection l’album extrême de l’année. Celui qui nous enthousiasme. Celui vers lequel on reviendra régulièrement. Un bonheur de chaque instant.

Nico (9/10)

Site Officiel : https://venomousconcept.bandcamp.com/

Season Of Mist /2020

01. Simian Flu 02. Hole in the Ground 03. Eliminate 04. Lemonade 05. Colossal Failure 06. Promise 07. Septic Mind 08. Dementia Degeneration 09. Carrion 10. Broken Teeth 11. Shadows 12. Mantis Toboggan 13. Politics Versus the Erection