Archive for the ‘ Chroniques ’ Category

Lofofora – Vanités

Malgré le respect que nous avons pour Lofofora, nous nous étions séparés en mauvais termes. Leur précédent effort, Simple appareil, était un accident industriel digne de Tchernobyl : une proposition ratée d’album acoustique. Par bonheur, Vanités annonce le retour du groupe de Reuno Wangermez au tout électrique. Rassurés, nous enfournons le disque compact dans le lecteur.

Avec Lofofora, les habitudes ne changent guère. Le premier titre (ici « Bonne guerre ») est du pur Lofo. Ce sera une parfaite intro pour la tournée à venir. Un bonheur de courte durée car la suite n’est pas du même tonneau. Lofofora s’enlise dans des rimes faciles (« Le refus ») et des mélodies ressassées mille fois. Nous ne retrouvons pas la maturité musicale de L’épreuve du contraire. Il faut attendre le huitième titre pour voir l’affaire enfin décoller. « Désastre » propose du neuf avec une ambiance posée. Un morceau accrocheur en diable qui prouve que, Lofo peut accoucher de grandes chansons : « Les seigneurs » et « La surface ». Elles clôturent, pour le meilleur, un album bien en-deçà de nos espérances.

Si le potentiel est bien présent, il est gâché par des compositions faciles. Quid de la basse, des paroles acerbes, des riffs rentre-dedans ? Sur Vanités, on ne retrouve pas grand-chose. Lofofora sera-t-il capable de retrouver un jour le niveau qui était le sien sur son chef d’œuvre Le fond et la forme ?

Nico (4/10)

Site Officiel : http://www.lofofora.com/

At(h)ome /2019

01. Bonne Guerre 02. L’Exemple 03. Les Fauves 04. Le Refus 05. Le Venin 06. Le Futur 07. Le Mâle 08. Désastre 09. Xit 10. Les Seigneurs 11. La Surface

Abbath – Outsrider

Olve Eikemo est un cancre. Vous savez, le genre de gamin turbulent, mais doué, qui ne pense qu’à squatter le radiateur de la 3ème B. Le môme qui veut faire rire la classe et qui ne se foule pas trop pour réviser sa géo. Abbath, c’est un peu tout ça mais en version black-metal norvégien. Desservi par les réseaux sociaux, le Norvégien s’est considérablement grillé avec des vidéos frisant le ridicule. Au point que beaucoup en ont oublié le principal : la musique.

Pour ce deuxième essai solo, Abbath a effectué un sérieux resserrage de boulons. Désormais, divers exécutants gravitent autour du boss. Abbath (le musicien) a désormais les coudées franches. Musicalement, ça s’entend ; Outsrider est comme une bonne suite de blockbuster américain. Dans la continuité du premier opus, tout y est plus grand, plus fort… meilleur.

Outsrider n’a pourtant pas la prétention de réinventer la roue ; il reste en terrain connu : un black-metal où les influences purement heavy-metal éclaboussent des compositions épiques. C’est du solide. A l’image de « The artifex » où le Norvégien se fait plaisir en étalant sans complexe ses influences. Le gars a clairement grandi en écoutant Judas Priest et Iron Maiden. On a connu pire comme influences. Autre bon point, l’album s’écoute d’une traite et on en reprendrait même un peu plus. C’est solide, propre, d’une efficacité à toute épreuve. Du travail bien fait qui fera des étincelles sur scène.

Alors oui, nous aurions bien aimé tirer sur l’ambulance et nous moquer du deuxième solo de Abbath. Que nenni, ce ressaisissement musical laisse bouche bée. Parce que, malgré le bad buzz et les « guignoleries » du peinturluré, nous avions juste oublié que le mec avait encore du talent.

Nico (9/10)

Site Officiel : http://www.abbath.net/

Season Of Mist /2019

01. Calm In Ire (Of Hurricane) 02. Bridge of Spasms 03. The Artifex 04. Harvest Pyre 05. Land Of Khem 06. Outsrider 07. Scythewinder 08. Hecate 09. Pace Till Death (Bathory cover)

Kristian Eivind Espedal est un personnage complexe. Atypique, il est un acteur incontournable de la scène black-metal norvégienne ; tout en traînant derrière lui une réputation sulfureuse. Après quelques mésaventures (tour par la case prison, procès avec Gorgoroth, split de God Seed), il décide enfin de prendre son destin en main en formant SON groupe, Gaahls WYRD.

Seul maître à bord, Gaahl se libère et se révèle sous son meilleur jour. GastiR – Ghosts Invited est une œuvre cathartique, reflétant avec fidélité l’univers du chanteur. Il s’agit ici d’une transcription musicale de ses nombreux démons intérieurs.
Le black-metal est évidemment au centre du débat (« Ek Erilar », « Veiztu Hve »), mais le rendu est très nuancé. Gaahls WYRD offre ici une musique introspective et surprenante qui se permet toutes les audaces (les vocaux du titre éponyme, le mélancolique « Carving the voices »). Les influences heavy-metal sont nombreuses et ajoutent une réelle valeur ajoutée à l’ensemble (« The speech and the self »). Sur la longueur, ces huit titres profonds et intenses envoûtent et s’enfilent d’une traite.

Gaahl réussit donc le pari d’exister pour lui-même au travers de sa musique. Fruit d’une collaboration avec Lust Kilman, ex-partenaire de God Seed, ce premier Gaahls WYRD est un succès. Un album exigeant au potentiel énorme dont on attend la suite avec impatience.

Nico (9/10)

Site Officiel : https://www.facebook.com/gaahlswyrd

Season Of Mist /2019

01. Ek Erilar 02. From the Spear 03. Ghosts Invited 04. Carving The Voices 05. Veiztu Hve 06. The Speech And The Self 07. Through And Past And Past 08. Within The Voice Of Existence