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Mister Patate
Jan
22
Une Lyric Video… « Le début de la normalisation, le signe d’un groupe qui succomberait aux modes et tendances, qui rentrerait dans le rang ». Voilà quel était mon ressenti lorsque le groupe a proposé son premier single, « Forward! ». Le duo ayant jusqu’alors toujours pris soin de donner un minimum d’informations sur ces textes, cette nouveauté avait éveillé en moi une petite crainte. Et si Anaal Nathrakh devenait un groupe comme les autres ?
Au final, cette crainte n’aura duré qu’un instant, vite balayée par une déferlante de haine que seuls Mick et Dave sont capables de déchainer. Avec ce concept album sur la Première Guerre Mondiale, Anaal Nathrakh fait à nouveau parler la poudre. Les hurlements semblent encore plus perçants, les morceaux encore plus agressifs (avec une mention spéciale aux samples de tirs d’armes qui viennent se superposer au rythme de la musique), le chant clair encore plus démentiel.
Et pourtant, A New Kind Of Horror ne perd pas en cohérence. Le talent du groupe réside dans sa capacité à canaliser toute cette énergie pour obtenir un résultat à l’impact maximal. Si je ne devais émettre qu’un seul regret, c’est celui de l’absence d’une petite touche de folie, comme le groupe a su le proposer par le passé avec des morceaux tels que « Tod Huetet Uebel » ou « Extravaganza! ».
Avec ce dixième album, Anaal Nathrakh ne se réinvente pas vraiment, certes, mais son identité sonore est tellement unique que tout changement radical n’est pas nécessaire. Les quelques petites évolutions parsemées au fil des albums précédents, alliées à cette capacité à proposer des albums cathartiques, font d’Anaal Nathrakh un groupe à part.
Mister Patate (9/10)
Facebook officiel
Metal Blade Records / 2018
Tracklist (32:55) 1. The Road to… 2. Obscene as Cancer 3. The Reek of Fear 4. Forward! 5. New Bethlehem / Mass Death Futures 6. The Apocalypse Is About You! 7. Vi Coactus 8. Mother of Satan 9. The Horrid Strife 10. Are We Fit for Glory Yet? (The War to End Nothing)
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Mister Patate
Jan
22
On se souvient de ma perplexité quant au choix de Nick Holmes en guise de frontman de Bloodbath au moment de la sortie de Grand Morbid Funeral. Entre-temps, de l’eau a coulé sous les ponts, l’album s’est avéré une bonne surprise, Nick a su tenir la baraque en live (du moins lorsque je l’ai vu à Tilburg)… Les voyants étaient dans le vert, et l’annonce de cette nouvelle offrande de Death suédois m’a réjoui. Bon, on était pas dans l’euphorie totale, certes, mais j’étais impatient de voir si le groupe parviendrait à poursuivre sur sa lancée.
Eh bien, pour une surprise…
Est-ce dû à l’ajout d’un deuxième guitariste (officiant habituellement au sein de Craft) ? Ou à ce bon vieux Papy Holmes qui revient de mieux en moins dans son rôle de growleur ? Ou tout simplement au fait que ce n’est pas aux vieux singes de Bloodbath qu’il faut apprendre à faire des grimaces ? Toujours est-il que ce nouvel opus confirme le retour gagnant du groupe. Dès l’opener « Fleischmann », Bloodbath déverse un Death Metal gras et putride qui colle parfaitement avec l’imagerie des derniers shootings promotionnels du groupe. Loin des prods aseptisées de certains concurrents, Bloodbath a su trouver l’équilibre pour que le son soit à la fois « sale » (dans le sens gras… cette basse sur « Bloodicide » !) et « propre » (dans le sens où chaque instrument reste audible).
Mais pour qu’un album soit séduisant, il faut non seulement un bon son, mais aussi de bonnes compos, et là aussi, Bloodbath propose quelques morceaux très efficaces : « Bloodicide », le pachydermique « Levitator » et l’efficace « Chainsaw Lullaby » sortent du lot d’un album déjà très relevé.
De tous les comebacks des dernières années, celui de Bloodbath était celui auquel j’accordais le moins de chances de réussite. Et pourtant, en l’espace de deux albums, le groupe a su revenir de manière convaincante. Sans surenchère de moyens. Bloodbath a beau rester classique, il n’en est pas moins très efficace.
Mister Patate (8,5/10)
Facebook officiel
Peaceville Records / 2018
Tracklist (41:07) 1. Fleischmann 2. Bloodicide 3. Wayward Samaritan 4. Levitator 5. Deader 6. Marc Of The Crucifiers 7. Morbid Antichrist 8. Warhead Ritual 9. Only The Dead Survive 10. Chainsaw Lullaby
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Mister Patate
Jan
21
Au fil des ans, certains m’ont fait une réputation de chroniqueur francophobe, d’Enemy Of The French Music Business. Mon tort aura certainement été de ne pas encenser certaines vaches sacrées de la grande famille du Metal hexagonal. Mais en se focalisant sur mes avis négatifs, ils oublient aussi à quel point j’ai apprécié et encensé d’autres formations d’outre-Quiévrain. Les chroniques au vitriol marquent davantage les esprits et laissent plus de traces (certaines formations en parlent encore pendant des années).
Et aujourd’hui, je me penche sur le cas d’Ad Patres qui nous propose enfin un successeur au très bon Scorn Aesthetics sorti il y a déjà 7 ans. L’attente a été longue, mais elle en valait la peine.
Ad Patres propose un Death Metal « simple », dans ce sens qu’il n’entre pas dans la course à la technicité, à la brutalité ou à la production la plus étouffante. Après une brève intro, « Mechanical Enlightenment » entame les hostilités avec brio. La production n’est pas énorme comme chez les grosses écuries du genre, le growl ne semble pas aussi agressif que celui des concurrents, mais le morceau est accrocheur, et c’est justement ce qui est frappant chez Ad Patres : le groupe n’a pas besoin d’artifices pour en imposer. La compo se suffit à elle-même. À ce titre, Ad Patres me rappelle feu Deviant Surgeons, autre groupe français disparu quant à lui après un album très recommandable (et dire qu’à l’époque, je pointais cette prod’ moins clinquante comme un défaut…).
Pas d’artifices, pas de chichis, « juste » du Death Metal honnête et efficace. En faut-il plus pour être heureux ? Non. Voilà, c’est officiel, je deviens un vieux con. On dirait un slogan de pub Herta. Le goût des choses simples. En 8 morceaux, deux interludes et un peu moins de 35 minutes, Ad Patres m’a séduit par sa « simplicité ». Pas la simplicité de ses compos, mais plutôt par sa manière de les présenter, sans pour autant sonner amateur ou approximatif.
Mister Patate (8,5/10)
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XenoKorp – 2019
Tracklist (34:13) 1. Shock Therapy 2. Mechanical Enlightenment 3. The Disappearance of I 4. Led by Flesh 5. Symbiosick 6. Sermon 7. Verses Void 8. Spellbound 9. Enclosing Terror 10. The Floating Point