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Hamster Forever
Oct
3
Changer une équipe qui gagne ? Voilà une question qui ne se pose pas du côté du combo de Boston qui n’est pas du genre à se prélasser sur ses lauriers. A l’évidence, à l’écoute de ce septième opus, passer le cap de la décennie n’a pas entamé la détermination du groupe de Death Metal technique et un poil mélodique. Vous voilà prévenus. D’ailleurs en coulisses, derrière les manettes, il n’y a pas de bouleversement, le groupe poursuit sa collaboration avec Zeuss (Hatebreed, Kataklysm) et à fait appel au producteur Shane Frisby (The Ghost Inside, Bury Your Dead). Tu aimes le son bétonné qui t’écrase proprement ? Tu seras servi généreusement.
« The Outer Ones » démarre au quart de tour comme ses prédécesseurs, le nouveau monstre est de sortie et ce n’est pas une promenade digestive lounge qui s’annonce au menu, » Of Unworldly Origin » démolit tout sur son passage. Le groupe livre une fois encore des compos précises, acérées, bourrées d’énergie, mais sans pour autant se restreindre à une salve du genre lâcher de coups sans répit en mode tapis de bombes sur les esgourdes.
Le groupe varie l’intensité, l’ambiance pour mieux sauter à la gorge de l’auditoire, sans négliger un poil de mélodie au détour d’une mandale. » Blood Atonement » est exemplaire à ce titre de la richesse des compositions de Revocation. Le groupe varie les plaisirs sans se priver. Seules les vocalises pourraient être (une fois encore) prises en défaut de ce point de vue, mais c’est bien le seul domaine ou Revocation flirte avec la linéarité. Ailleurs c’est le feu d’artifice pendant près de 50 minutes, Revocation souffle le chaud et le froid, mêle sauvagerie et riffs techniques complexes, tandis que la section rythmique tabasse méthodiquement et plus spécialement le batteur implacable Ash Pearson.
Une nuance au tableau, par rapport aux albums précédents, l’ambiance se fait un poil plus sombre, les sujets sociétaux laissent la place à l’univers de l’écrivain H.P. Lovecraft. Il va de soi que l’emprunt au mythe de Cthulhu dans les titres n’invite pas à la légèreté. Quand Dave Davidson affirme que cet album est le plus sombre et le plus proche du Death Metal, on ne peut qu’approuver. Un poil plus Death, avec quelques soupçons de passages progressifs, et d’envolées mélodiques relevées ( notamment sur l’instrumental « Ex Nihilo »), sans jamais tomber dans la démonstration stérile, Revocation frappe une nouvelle fois très fort. Un » Luciferous » devrait combler les amateurs de brutalité intense. Si vous avez aimé les efforts précédents du groupe ? Il ne fait guère de doute que le petit dernier trouvera grâce à vos yeux et (surtout à à vos conduits auditifs en mal d’agression sonore).
Hamster (09/10)
revocationband.com
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Metal Blade Records / 2018
Tracklist (48 Minutes) 1. Of Unworldly Origin 2. That Which Consumes All Things 3. Blood Atonement 4. Fathomless Catacombs 5. The Outer Ones 6. Vanitas
7. Ex Nihilo 8. Luciferous 9. A Starless Darkness
Le monde des artisans s’avère toujours riche et passionnant. Voir ces artistes mettre en pratique leur art avec talent, technique et maîtrise ne cessera de ravir les curieux. Après avoir connus les ors du music business dans les années 80, Lars Eric Mattsson est désormais devenu un de ces artisans, connus surtout des spécialistes, mais qui mène contre vents et marées son œuvre dans son petit atelier.
On the Edge est la cinquième et dernière réédition des albums de VISION après l’opus éponyme, 1993:II, Live+ & enfin Till the End of Time. Publié en 2004 à l’origine, On the Edge n’a pas pu être mené de façon satisfaisante selon Mattsson. Cela avait laissé bien des regrets chez li et il avait à cœur de corrigé cette situation. Toutes les lignes de basse ainsi que certaines pistes de chant, guitares et claviers ont été réenregistrées et remises au goût du jour. Voici le disque paré de son plus beau costume, tel qu’il aurait dû apparaître une décennie auparavant.
Comme pour les disques précédents, les fans et les collectionneurs seront sans aucun doute ravis de retrouver ces chansons dépoussiérées et lustrées 14 ans après. Le rock sympathique, mélodique et accessible de Mattsson possède bien des charmes. Pas de quoi se relever la nuit mais voici dix chansons recommandables. Le chant féminin n’est pas toujours au top, la voix sonne souvent fragile. Le guitariste finlandais lui-même s’en sort bien mieux même si les effets sur la voix doivent aider dans cet exercice. On The Edge ne s’adresse qu’aux aficionados et aux nostalgiques du rock / hard-rock suranné des années 80.
Oshyrya
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Lion Music / 2018
Tracklist (47:06 mn) 01. Mountain Of Love 02. Girl Goodbye 03. Prove It To You 04. On The Edge 05. Feels So Strange 06. Feel The Cold Wind 07. Stranded 08. Meant To Be 9. Keepin’ Your Dreams Alive 10. Susanna
Après l’impressionnant Bronze, Crippled Black Phoenix s’est trouvé dans une position délicate : donner un successeur à un chef d’œuvre. Great Escape, qui nous intéresse aujourd’hui, est donc sujet à toutes les attentes. Même si entre temps, le groupe de Justin Greaves n’a pas chômé : une tournée passant par le Hellfest et un E.P (Horrific honorific) qui ont confirmé tout le bien que nous pensions de CBP.
Ce huitième album ne se livre pas facilement. Plusieurs écoutes sont nécessaires. Il faut du temps pour décrypter les objectifs musicaux de Justin Greaves. Ces derniers sont assez flous, à l’image de cette mystérieuse photo en couverture. Mais la tambouille habituelle est au rendez-vous : rock progressif, cold wave, post-rock. L’ensemble fonctionne la plupart du temps. « Times, they are raging », du haut de ses onze minutes, nous donne un aperçu du meilleur de CBP : une musique libérée de toute contrainte. « Nebulas » nous rappelle la cold wave des eighties, tandis que « Madman » propose une approche plus électronique. L’affaire se conclue sur le gros morceau éponyme séparé en deux parties. Vingt minutes massives dont les envolées évoquent leur influence principale : Pink Floyd.
Great escape est pourtant un album ambivalent. Son principal « problème » est de passer après l’indispensable Bronze, même si le niveau reste très élevé. A l’auditeur régulier d’être partagé entre déception et enthousiasme, aux nouveaux venus d’être fascinés par ce groupe indéfinissable mais passionnant.
Nico (7,5/10)
Site Officiel : http://www.crippledblackphoenix.co.uk/
Season Of Mist/2018
01. You Brought It Upon Yourselves 02. To You I Give 03. Uncivil War (Pt. I) 04. Madman
05. Times, They Are A Raging 06. Rain Black, Reign Heavy 07. Slow Motion Breakdown 08. Nebulas 09. Las Diabolicas 10. Great Escape (Pt. I) 11. Great Escape (Pt. II)