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Biohazard – State Of The World Address

Fin juin, il y a 20 ans, dans les couloirs de mon école. J'attends mon bulletin (moyen, comme d'hab, je ne me suis pas foulé pendant toute l'année), et mon meilleur pote me file une K7. Non, pas une K7 : LA K7, celle qui allait tout déclencher, celle qui m'a accompagné pendant des années, que j'ai usée jusqu'à la corde. Sur cette K7, un peu de Pro-Pain, un peu de B-Thong, un peu de Beastie Boys (époque Ill Communication) et surtout Biohazard, State Of The World Address. LA révélation. Les années ont passé, mais cet album reste encore et toujours une pierre blanche dans le calendrier de ma vie de Metalleux.

Et pourtant, on est loin du Metal, de celui que j'affectionne tant, avec du sang, du blast, du growl d'ours en rut. Biohazard, c'est du hardcore comme on en fait quasi plus. Vous me direz que je raconte n'importe quoi, et vous me citerez une chiée d'obscurs groupes qui, selon vous, portent bien haut l'étendard du NYHC. Mais vous en connaissez beaucoup, des groupes qui ont su pondre un album aussi efficace que celui-ci ? Dès le premier morceau, Biohazard assène un violent uppercut avec le morceau éponyme pour ensuite enchainer sur une chiée de classiques : "Down For Life", "What Makes Us Tick", "Tales From The Hard Side"… Du kiff en barre non-stop, des hymnes HxC qui restent gravés dans ma mémoire vingt ans après. Putain, j'ai chanté "What Makes Us Tick" en traversant tout le site du Hellfest en 2010 alors que Biohazard jouait à l'autre bout du site, et ça m'avait foutu une banane d'enfer.

Ajoutez à cela quelques petits trucs qui rendent cet album un poil différent des concurrents (l'énorme "How It Is" avec Sen Dog de Cypress Hill) et vous avez un album presque mythique à mes yeux. Certains lui préfèrent Urban Discipline, mais on touche ici au subjectif, au vécu. State Of The World Address n'est pas seulement un album de qualité supérieure. C'est la soundtrack de mes 15 ans.

Mister Patate (classic/10)

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Warner Bros / 1994
Tracklist (57:36) 1. State of The World Address 2. Down For Life 3. What Makes us Tick 4. Tales From The Hard Side 5. How It Is 6. Remember 7. Five Blocks To The Subway 8. Each Day 9. Failed Territory 10. Lack There Of 11. Pride 12. Human Animal 13. Cornered 14. Love Denied

 

Malevolent Creation – Retribution

Parmi tous les albums de Death Metal que j'ai eu la chance d'écouter, il y en a quelques-uns qui, malgré leur âge, restent de purs joyaux à mes yeux. Et de manière assez étonnante, presque tous sont américains. Tomb of The Mutilated, Leprosy, Covenant, Slowly We Rot : de grands classiques, indémodables, indéboulonnables. Et parmi toutes ces pépites, il y en a une que j'affectionne plus particulièrement : Retribution de Malevolent Creation.

Les raisons de cet amour ? Tout d'abord, il y a ce chant. Je le disais encore l'année passée dans ma chronique de leur dernier album : Brett Hoffmann est un des frontmen les plus efficaces du genre. Son timbre transpire la haine, la rancoeur tout en restant intelligible. Quand il crie "Die Motherfucker" pendant "Slaughter Of Innocence", on l'imagine presque avec un sourire sadique sur les lèvres. En 1992, il était déjà au sommet de son art… et il l'est toujours aujourd'hui.

Mais un grand chanteur n'est rien sans des compos efficaces, et à cette époque, Malevolent Creation a pondu quelques-un de ses meilleurs morceaux : "Eve Of the Apocalypse" et son intro au clavier avant la première déferlante, l'énorme "Slaughter Of Innocence" suivi d'un "Coronation Of Our Domain" au mid-tempo ravageur et "Monster". Le travail réalisé à l'époque par le tandem Fasciana-Barrett à la guitare est énorme : barrage de riffs, quelques soli pas trop long et toujours à propos, le tout soutenu par une section rythmique aux petits oignons (bon, la basse est un peu en retrait, mais c'est une constante dans le monde du Death à tendance brutale). Par contre (et c'est assez rare pour le signaler), Retribution ne souffre pas de vrai temps mort : certes, les autres compos sont moins énormes que les quelques hits de cet album, mais aucune ne ressort négativement du lot. Chacune a sa place sur cet album complet et efficace en diable.

Dans une discographie aussi riche que celle de Malevolent Creation, Retribution fait partie des meilleures sorties du groupe : court, efficace, violent, il fait partie, à mes yeux, de ces grands classiques intemporels du Death ricain.

Mister Patate (9/10)

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R/C Records / 1992
Tracklist (34:09) 1. Eve of the Apocalypse 2. Systematic Execution 3. Slaughter of Innocence 4. Coronation of Our Domain 5. No Flesh Shall Be Spared 6. The Coldest Survive 7. Monster 8. Mindlock 9.Iced

Marduk – Those Of The Unlight

J’avoue que je ne me replonge pas assez souvent dans les grands classiques, à plus forte raison quand il s’agit de Marduk, un groupe majeur à mes yeux, celui qui m’a fait découvrir le Black Metal par l’intermédiaire d’un pote qui m’avait prêté Heaven Shall Burn… When We Are Gathered (un coup de foudre immédiat). Je persiste à dire que le premier âge d’or de Marduk débute par Heaven Shall Burn (et l’arrivée de Legion), j’estime toujours que l’arrivée de Mortuus en 2004 a permis de relancer un groupe en perte de vitesse… mais merde quoi, il y a eu un Marduk avant Legion, et ce Marduk-là n’a pas grand-chose à envier à son successeur.

Those Of The Unlight, donc, sort en 1993, un an après Dark Endless et à la veille du millésime 1994 (l’année de tous les chefs-d’œuvre du Metal noir). À l’époque, c’est Joakim Av Gravf (alias Jocke Göthberg, frontman de Dimension Zero) qui assurait à la fois le chant et la batterie, accompagnés de B.War à la basse et du tandem Devo/Morgan à la guitare. Et à l’époque, Marduk n’était pas encore la machine de guerre qui a (trop ?) souvent tendance à surenchérir dans la brutalité et la rapidité. Those Of The Unlight (et Opus Nocturne, dans une certaine mesure) dévoile une facette de Marduk trop peu souvent utilisée. Le travail de composition sur cet album est vraiment incroyable. Il suffit de réécouter cet album après un Panzer Division Marduk pour se rendre compte à quel point cet album est pointu.

Pas de course à la vitesse, pas de Black Metal pur et dur, Marduk donne l’impression d’un groupe qui se cherche encore un peu, avec une base Black Metal marquée agrémentée ici et là de quelques éléments « étrangers » (une touche de Death, un petit feeling heavy, un ou deux riffs presque thrashisants…). Mais il est aussi – et surtout – un groupe qui ose, avec notamment l’instrumental « Echoes From The Past » et son final doomesque et épique à souhait. Et puis, ce son ! Cette prod’ signée Dan Swanö !

En 1993, Marduk n’était pas encore le monstre sacré qu’il est aujourd’hui. Those Of The Unlight forme, avec Opus Nocturne, une époque-charnière pour le groupe, s’affranchissant de ses premiers amours, mais pas encore ancré dans le Black Metal radical qu’il allait adopter quelques années plus tard. Avec ses quelques morceaux devenus entre-temps incontournables en concert et ses moments de bravoure, Those Of The Unlight permettait déjà au groupe d’afficher ses ambitions…

Mister Patate (8/10)

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Osmose Productions / 1993
Tracklist (37:29) 1. Darkness Breeds Immortality 2. Those of the Unlight 3. Wolves 4. On Darkened Wings 5. Burn My Coffin 6. A Sculpture of the Night 7. Echoes From The Past 8. Stone Stands Its Silent Vigil