3255_pride_of_lions_the_destiny_stoneAprès l’incontournable premier disque de Pride Of Lions enregistré par le duo mené par Jim Peterik, le groupe de l’ex-claviériste de Survivor n’a pris que très peu de répit pour proposer une nouvelle production discographique. Cette célérité inquiéterait spontanément si l’on ne savait d’expérience que Jim Peterik n’avait jamais failli dans ses réalisations diverses ni dans sa créativité de compositeur.

La comparaison avec son illustre prédécesseur s’impose pourtant d’emblée aux premières écoutes tant ce premier disque était marquant et tant la griffe de Pride of Lions se retrouve d’un bout à l’autre de nouvel opus : la voix exceptionnelle de Toby Hitchcock, l’alternance des voix d’Hitchcock et de Peterik ou la combinaison d’un lyrisme ne sombrant jamais dans la préciosité car soutenue par une énergie hard rock.

Pourtant, sur certains points, The Destiny Stone marque un tournant par rapport à son prédécesseur : le format d’AOR adopté auparavant qui se ressentait encore fortement du groupe précédent de Peterik – à savoir Survivor –  est progressivement abandonné (des titres très forts comme « The Courage to Love Somebody » ou « Parallel Lines », « Second Hand Life » rappellent cet héritage) » au profit d’un hard mélodique plus sophistiqué et ambitieux. Le disque jouit d’une production plus puissante que le précédent (bien que le son ne soit toujours pas au niveau des exigences actuelles :  Jim Peterik devrait abandonner les facilités de l’auto-production, comme on le constatera sur la mauvaise mise en valeur de la double grosse-caisse sur « Born to Believe In You »). Toby Hitchcock prend en charge maintenant la grande majorité des vocalises ce qui homogénéise aussitôt l’album, alors que son chant est plus maîtrisé que jamais. Il semble bien que Jim Peterik ait directement composé cette fois pour son chanteur et l’on constatera que le résultat est à chaque fois excellent (« Courage To Love Somebody » se caractérise par le brio de sa performance alliant finesse et puissance sur le refrain notamment) ; Toby Hitchcock s’installe incontestablement comme un des meilleurs chanteurs du genre à l’heure actuelle mais aussi, plus largement, du hard rock (la superbe ballade « Back To Camelot » sur laquelle il est parfait).

Mais la véritable nouveauté du disque tient au choix d’orienter l’album dans une direction plus instrumentale (quatre titres dépassent les 6 minutes) avec un travail particulier des dimensions musicales : le superbe break à la Styx et aux relents prog’ de « The Gift of song » se place dans cette lignée mais aussi un des titres phares de l’album comme « The Destiny Stone » avec son beau thème à la guitare électrique doublée par une guitare acoustique présente jusqu’au solo inclus.

Peut-être que ce gros effort dans cette direction a-t-il fait perdre à POL une partie de sa spontanéité et sa fraîcheur car l’on ne retrouve pas des titres de la carrure de « She’s Gone » ou de « The Sound of Home » sur ce The Destiny Stone. Mais il est vraisemblable que renouveler l’exploit du premier disque était impossible pour Pride of lions et qu’il était plus sage et intelligent de prendre un chemin différent. Sur ce point, la réussite est totale. 

Baptiste (8/10)

 

Frontiers / 2003

Tracklist : 1. The Courage to Love Somebody 2. Parallel Lines 3. Back to Camelot 4. Born to Believe in You 5. What Kind of Fool 6. Man Behind the Mask 7. Light from a Distant Shore 8. Letter to the Future 9. The Destiny Stone 10.  Second Hand Life 11. Falling Back To Then 12. The Gift of Song