ELEMENTS FRONTALUne des plus grosses pointures du heavy européen sort un album, l'évenement est de taille, c'est une évidence. Surtout parce que Stratovarius a la lourde responsabilité de donner un successeur digne de ce nom à Infinite (2000) et son succès commercial conséquent. Les remarques générales d'abord. Elements part 1 possède, à ce jour, la meilleur production qu'un groupe de heavy puisse rêver. Le son est puissant et limpide et on entend tout avec clarté, pour une fois la basse de Jari est présente et Jorg (batterie) n'a jamais eu un son aussi énorme. Ajoutons à cela de nombreuses parties symphoniques, enregistrées avec un véritable orchestre, qui trouvent impeccablement leur place dans le mix. 

Détaillons l'album. « Eagleheart », le single sorti en avant-première, est contestable pour un single. C'est un morceau de Stratovarius assez bateau avec un refrain trop facile. C'est tout juste une face B. C'est vraiment avec « Soul Of A Vagabond » que les hostilités commencent. Les cordes symphoniques font leur apparitions sur un morceau lent et heavy. Tout de suite, on ne peut s'empêcher de penser au S & M de Metallica et aussi à Therion. Le refrain est bon et nous rappelle un peu l'ambiance d'un « Infinity » sur l'album Destiny. Le mélange guitares heavy, tempo lourd et envolées symphonique est superbe.

« Find Your Own Voice » est un des morceaux parmi les plus rapides du répertoire des finlandais. C'est un morceau typique de leur style mais vraiment rapide et où la paire rythmique est particulièrement impressionnante et petit Timo chante dans un registre très élevé. Un morceau dans lequel toutes les protagonistes sont allés à leurs limites. En plus de la performance, c'est, en ce qui me concerne, le meilleur morceau de l'album. « Fantasia » est est assez particulier. Sur plus de la moitié du morceau, on baigne dans la soupe la plus totale : cordes et refrains mielleux et même un solo d'accordéon. On se demande si grand Timo s'est remis de son éprouvante aventure solo. Et puis le morceau démarre d'un coup sur un riff bien heavy. Les cordes symphoniques s'envolent sur une rythmique véloce et nous offre le meilleur passage metal symphonique de l'album. On revient alors à un morceau bien heavy et d'inspiration helloweenienne (dont la mélodie me rappelle March of time sur Keeper of the seven keys part II).C'est une chanson très typique du style Stratovarius et qui sans doute va devenir un classique avec un bon refrain, un morceau taillé pour la scène. « Papillon » est une belle power ballade dont Stratovarius a le secret et sur laquelle petit Timo chante merveilleusement bien. « Stratofortress » est le point culminant de cet album. Composé par Jens Johansson, cet instrumental démontre avec une maestria déconcertante la virtuosité des deux solistes qui, sur ce morceau, font des duos claviers/guitares époustouflants.

Vient ensuite le morceau éponyme. On retrouve dans ce morceau l'ambiance typique de Infinite, heavy, épique et grandiloquent avec renforts de guitares acoustiques et de chœurs classiques, un super riff bien heavy avec une évolution fort bien composé. Et puis on retombe de haut avec « Drop In The Ocean », ballade mielleuse sans aucun intérêt, un peu comme si l'album commençant par un morceau pas intéressant devait finir de la sorte. Et pour clore l'album, les finlandais nous gratifie pour notre belle contrée d'une version française de « Papillon ». On les remercie d'ailleurs d'avoir fourni le texte dans le livret car le pauvre Timo est incompréhensible. Ca me rappelle la performance de Sucidal Tendencies avec son « Monopoly On Sorrow » qui a donné un « Monopole du sanglot » tout à fait drôle. Bref, on fera plaisir à Timo et on reprendra en cœur « …Je suis papillon ». 

Quant au CD bonus, on a droit d'abord à un morceau de Jens Johansson « Run Away » avec un riff sympa même si le morceau est aussi peu intéressant que « Eagleheart ». Les deux autres morceaux sont démos et n'ont sans doute que d'intérêt pour les fans harcore car ce sont des premiers jets. Les morceaux sont très proches des versions définitives mais moins bien interprétés par petit Timo et avec un son moins bon. Voilà donc un bon album de Stratovarius même si on sent que grand Timo se laisse parfois aller à la facilité.

Vik (7/10)

 

NTS / 2003

Tracklist : 1. Eagleheart 2. Soul of a Vagabond 3. Find Your Own Voice 4. Fantasia 5. Learning to Fly 6. Papillon 7. Stratofortress 8. Elements. 9. A Drop In The Ocean 10. Papillon (version française) .