oshy_10092014_StrikLe mois d’août semble avoir au des accents très canadiens en Autriche et en particulier dans les locaux du label Napalm Records. Après CRIMSON SHADOWS (chronique ici) voici un autre rejeton de la scène à l’érable. Et comme leurs compatriotes, STRIKER présente un visage très classique, parfois plus européen que les groupes européen eux-mêmes. Assez proche dans la démarche de leurs voisins d’ICED EARTH (la patte si caractéristique que Schaffer en moins), les canadiens ont été nourris au sein des grands classiques métal que ce soit la NWOBHM ou la scène power métal allemande à la ACCEPT. La lecture de la bio du groupe a de quoi faire sourire puisque STRIKER est comparé à EXCITER, SAVAGE GRACE, STEELWING et ENFORCER, une belle bande de seconds couteaux qui ont su emprunter (piller ?) ce qui avait été fait auparavant.

Originaire d’Edmonton, en Alberta, les musiciens du groupe ont su intelligemment depuis 2007 parfaire leurs gammes et acquérir le savoir-faire et les ficelles des figures de proue de la scène métal traditionnelle. Ils comptent déjà quelques beaux trophées à leur tableau de chasse et sortent un nouvel album avec une régularité métronomique, tous les deux ans: Eyes in the Night en 2010, Armed to the Teeth en 2012 et enfin cette année City of Gold. Pour l’anecdote, les ressemblances avec ICED EARTH ne sont pas que stylistique puisque les canadiens ont également fait appel à Eliran Kantor pour réaliser la pochette de ce disque (d’ailleurs assez moche à mon goût).

Comme bien d’autres groupes, STRIKER balance constamment entre heavy et power metal. Ils ont décidé d’appuyer à fond sur l’accélérateur et ils ne réduisent pas l’allure tout au long de ces onze chansons à une exception près. Vous ne trouverez que « Bad Decisions » pour ralentir le rythme et se reposer un instant. Les deux guitaristes s’en donnent à cœur joie et n’économisent pas leur effort à coup de soli ravageurs et de rythmiques de plomb. La paire basse/batterie ne chôme pas non plus de son côté et tente de donner à l’ensemble des fondations solides et un impact maximum. STRIKER se la joue rouleau-compresseur, prenant l’auditeur à la gorge et ne le lâchant que quarante minutes plus tard.

Tout est très propre su City of Gold, les musiciens sont loin d’être des manchots, Dan Cleary le chanteur possède un bel organe et monte joyeusement dans les aigus comme il se doit. Le producteur Fredrik Nordström derrière sa console connait la recette par cœur et a su concocté un son à la hauteur des standards contemporains. Mais cela n’empêchera pas l’auditeur de tomber progressivement dans la torpeur, dans un certain ennui devant ces chansons respectables mais déjà tellement entendues. Ce champ a déjà été tellement labouré, sans qu’aucune étincelle ne vienne illuminer l’album, qu’à force de creuser les canadiens risquent de se retrouver en Australie. Cette ville en or perd bien trop rapidement son lustre pour que l’on s’y attarde.

Oshyrya (05/10)

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Napalm Records / 2014

Tracklist (43:51 mn) 01. Underground 02. City Of Gold 03. Start Again 04. Bad Decisions 05. Crossroads 06. All For One 07. Mind Control 08. Second Attack 09. All I Want 10. Rise Up 11. Taken By Time