Archive for juillet, 2003

À la suite du live très réussi d’Harem Scarem aux Gods de l’an 2002, c’est au tour de la prestation du groupe de Jeff Scott Soto de connaître l’édition sous forme de CD et de DVD. Peut-être que le choix de réaliser tous ses enregistrements live à la suite, dans le cadre d’un même festival, relève-t-il d’une logique d’économie des coûts, il n’en reste pas moins que le disque est là encore de très bonne qualité. Les conditions sonores sont assez irréprochables, mettant très bien en valeur la voix de Soto, sans que le reste du groupe, et notamment la guitare n’en soit pour autant rejeté au second plan.

De plus, quelques petits cafouillages au niveau du son de guitare, lors du passage des parties rythmiques aux parties solo, semblent bien laisser deviner que les overdubs ont été ici rares voire inexistants.

La prestation des musiciens n’en est donc que rehaussée, avec un Soto assez impérial, surtout dans les parties graves ou medium (les passages dans les aigus, notamment sur « I’ll See You The Light Tonight », se révélant un peu problématiques, sans que l’on ait là de quoi crier au désastre). Le groupe est derrière lui à l’avenant, très compact, accentuant le côté heavy des titres interprétés (« How Long » issu du dernier album solo de Soto ou « Warrior » et surtout « Stand Up »).

Si le guitariste Howie Simon commet quelques fautes de mauvais goût sur la reprise du classique de Talisman « I’ll be Waiting », en défigurant le riff principal à grands coups d’harmoniques artificielles tout à fait désagréables, il tient dans l’ensemble très bien son poste, et ne fait pas pâle figure sur le « Yngwie Medley » ; c’est déjà beaucoup. Et puis un des atouts de ce live est le choix de JSS de ne pas trop lourdement axer son répertoire sur ses albums solo pour, par exemple, les promouvoir, mais de dresser un panorama de l’ensemble de sa carrière. D’où la présence de titres de Malmsteen (interprétés dans un medley bien senti), de Talisman (surtout mis en valeur lors d’un medley acoustique) ou Alex Rudy Pell. D’où l’abondance de très bons morceaux, manifestement appréciés par un public malheureusement un peu absent sur l’enregistrement, mais harangué avec chaleur par un Jeff Scot Soto très maître de son propos. Une vraie réussite, donc et un achat incontournable pour tous ses fans !

Baptiste (09/10)

jeffscottsoto.com

Frontiers – M10 / 2003

Track listing 1. 2 Your Heart 2. Let Me Entertain You 3. Break Your Chains 4. How Long 5. Love parade 6. Stand up 7. Eyes of Love 8. Warrior 9. Again 2 Be Found 10. I’ll be Waiting 11. Mysterious/Crazy/4 U/ Nobody said it was easy/Just between us/Stranded 12. Yngwie Medley : Don’t Lend It End/On the Run Again/I’m aViking/I’ll See the Light Tonight 13. Bonus track studio : Good Love

Nevermore – Enemies Of Reality

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Pas de doute, le groupe de Seattle qui signe ici son sixième opus, n'a pas choisi l'option si confortable de la redite du précédent album qui leur avait permis d'accéder à la renommée internationale. Exit Andy Sneap (indisponible celui ci s'étant engagé à produire le nouvel album d'Arch Enemy), c'est Kelly Gray (Queensryche, Dokken) qui est venu derrière les manettes. Bon choix à l'écoute de l'album : ) De ce côté là donc, pas d'inquiétude, le son est énorme et l'on retrouve les grandeurs et les défauts qui font le style de Nevermore. Au rayon rescapé, c'est de nouveau Travis Smith qui s'est chargé de l'artwork, assez spécial, et qui reflète bien les textes… Les parties de guitares (mixées en avant) de Jeff Loomis – seul aux commandes aux guitares depuis 2 albums avec ce dernier – se font simplistes à la rythmique mais le bonhomme sait jeter une avalanche de solis percutants et de haute volée (dès enemies of reality d'ailleurs). Le chant particulier de Warrel se révèle toujours aussi agaçant quand il en fait un poil trop dans l'emphase, à noter l'utlisation d'effets (sur Ambivalent). Le groupe se situe toujours au carrefour du thrash (les rythmiques dignes de Testament), du heavy (les solis de guitares et le chant), avec un soupçon de death (grâce à l'effet de certaines rythmiques massives). L'album se révèle au final plus agressif que dead heart in a dead world, les rythmiques s'avèrent carrées et impitoyables (à écouter : "never purify", un grand moment avec la section rythmique qui écrase tout sur son passage) sans pour autant négliger les aspects mélodiques. La ballade "tomorrow turned into yesterday" est le seul moment de répit que le groupe accorde à l'auditoire, efficace, mais un peu téléphonée tout de même… Conclusion ?

Un bon album du groupe, auquel il manque peut être l'effet de surprise des albums précèdents, signe sans doute que Nevermore s'est installé dans le paysage métallique. Cela dit, ce cru devrait sans difficulté ravir les fans.

Web Hamster (08/10)

Ce tout nouvel arrivage de cette excellente formation de Seattle me laisse perplexe, même après plusieurs écoutes. Nevermore est un cas à part de la scène metal U.S. D'abord parce qu'il est très difficile de lui coller une étiquette. Quelque part entre le heavy, le thrash et le power-metal avec un chant tout à fait unique du fort talentueux Warrel Dane. Un chant toujours en voix claires, à la fois avec des relents du metal god Halford et un arrière goût lyrique et quelque peu haineux. Depuis ses débuts dans Sanctuary, formation dans laquelle il rencontre Jim Sheppard à la basse puis Nevermore avec sa fructueuse collaboration avec Jeff Loomis, très bon guitariste et surtout excellent compositeur et le non moins brillant Van Williams à la batterie, Warrel Dane s'impose comme un très grand chanteur, immédiatement reconnaissable. Et voici donc ce cinquième album du quatuor qui a la très difficile tâche de succéder au très bon Dead heart in a dead world. La première chose frappante est ce son âpre, qui manque de relief et de puissance. Certes, il apporte une couleur particulièrement sombre à cet album qui est marquant par sa noirceur. Le problème est que l'impact de cet album a été en partie éradiquée (c'est Van Williams qui paie le prix le plus fort avec un son de batterie vraiment faiblard).

On le regrette d'ailleurs autant quand on écoute les précédents enregistrements du groupe. Kelly Gray a fait un excellent travail avec Queensrÿche mais comment a-t-il pu enregistrer une guitare avec tellement peu de tranchant ? C'est bien dommage car cela apporte un handicap à ce Enemies of reality. En ce qui concerne la musique elle-même, Warrel Dane l'a dit en interview, ils sont très fâchés et cela se sent : il y'a beaucoup de riffs bien méchants comme sur Ennemies of reality ou Ambivalent (un riff proche du death metal). D'autres morceaux comme I, voyager ou Seed Awakening (qui est certainement un des meilleurs morceaux que le groupe ait enregistré) sont bien représentatifs du style du groupe, puissant et mélodiques. Mais, l'album comporte aussi des morceaux plutôt moyens par rapport à ce que Nevermore nous avait habitués, à titre d'exemple Tomorrow turns into yesterday, dans la veine de The heart collector, est à la limite du commercial où bien Create the infinite (ça riffe bien mais au bout du compte on n'en retient pas grand chose) et l'orientalisant et torturé Nouremon (ennuyeux sur la longueur).

A noter que Jeff Loomis s'est découvert une vocation de guitar-hero, il n'a jamais autant joués de solos (et il confirme qu'il est un excellent technicien) mais cela n'apporte pas grand chose à l'ensemble, ce genre d'interventions sont moins judicieuses que celles que l'on trouve sur les albums précédents. Au final comme je l'ai cité au début un sentiment mitigé : cet album est bien mieux que nombre d'autres productions qui sont sortis actuellement, mais par rapport à l'excellence de Dreaming neon black ou Dead heart in a dead world, Nevermore n'a pas réussi à remiser aussi bien, en espérant que le groupe ne soit pas arrivé au bout du rouleau. Quant au DVD, il y'a donc ce clip de Believe in nothing, un petit film comme une série B que l'on peut voir en fin de soirée : Ils ont mis un peu les moyens et c'est plutôt pas mal ; les deux autres sont plus banaux : le groupe en train de jouer avec différents prises de vues. A noter qu' il y'en a beaucoup pour Warrel Dane dans les clips, bien plus à l'image que les autres membres du groupe. Enfin les extraits live ne bénéficient que d'un son plutôt médiocre mais fait regretter tous ceux, comme moi, qui ne les ont jamais encore vus en concert.

Vik (04/10)

www.myspace.com/nevermorefans

Century Media / 2003

Track listing (40:53) 1. Enemies of reality 2. Ambivalent 3. Never purify 4. Tomorrow turned into yesterday 5. I, voyager 6. Create the infinite 7. Who decides 8. Noumenon 9. Seed awakening

Skepticism – Farmakon

Skepticism_FarmakonLes maîtres du funeral doom ont encore frappé, et c'est après une longue attente (l'album étant repoussé depuis des mois) que j'ai enfin pu me procurer la dernière galette de nos misanthropes finlandais (je sais de quoi je parle, ceux qui étaient là à la Belgian Doom Night peuvent en témoigner).

Première constatation, le tempo est un poil plus enlevé que sur les opus précédents, mais on y retrouve le coup de patte caractéristique de Skepticism, à savoir l'orgue d'église, les percussions, la voix d'outre-tombe le tout relevé de guitare saturée.

L'album s'écoute d'une traite, Skepticism nous emmenant en voyage vers « Nothing » et « Nowhere », grande descente vers le « nulle part ». Les titres sont plutôt mieux construits et plus variés que sur les albums précédents, et l'ensemble est tout bonnement pétrifiant… le disque terminé, on a l'impression de s'éveiller, de ne pas avoir réalisé à quel point cette musique nous a pétrifié, fasciné, stupéfié…

En tous cas, cet album restera comme étant l'oeuvre à ce jour la plus aboutie et la plus variée de Skepticism, un futur grand classique du funeral doom, dont les finlandais restent les maîtres incontestables…

Doom Fred (09/10)

 

www.skepticism.fi

Red Stream / 2003

Track listing (62:18) : 1. The Raven and the Backward Funeral 2. Shred of Light, Pinch of Endless 3. Farmakon Process 4. Untitled 5. Nowhere 6. Nnothing