Archive for juillet, 2003

Antimatter – Lights Out

antimatter-LightOutCoverQue les choses soient claires, il ne s'agit pas de metal, pas une seule seconde. Même si on peut discerner de ci de là quelques guitares saturées, le groupe de l'ex-Anathema Duncan Patterson et de Mick Moss officie dans un registre qu'on pourrait qualifier de musique semi-organique,semi-électronique et fondamentalement SOMBRE. Mais se laisser rebuter par ce fait serait une bien grave erreur car cet album est une merveille. ' Saviour ', son prédécesseur avait déjà posé les bases : des ambiances tantôt pesantes, tantôt planantes, toujours mélancoliques voir dépressives.

La principale évolution réside dans le fait que le tempo est encore plus lent. Exit les quelques titres entraînants tels que ' Saviour ', ' Psalms ' ou ' God is Coming ', le mot d'ordre de ce ' Ligths Out ' est l'oppression. Le premier morceau de l'album est d'ailleurs le plus glauque de l'ensemble, histoire d'annoncer la couleur. Bruits de sirènes menaçantes, quelques arpèges de guitare acoustique et d'inquiétants murmures… 'Lights out as you hit the ground' en sont les dernières paroles et BAMMM … on se réveille comme d'un cauchemar avec les arpèges d'intro de ' Everything You Know Is Wrong '. La boite à rythme fait son apparition ainsi que toute l'instrumentation. Cette fois c'est Mick Moss qui assure le chant principal et c'est la tendance principale de l'album. Les deux chanteuses ont un rôle moins prépondérant que sur le précédent opus.
Le morceau s'achève même avec un plan de synthé assez psychédélique et inédit pour du Antimatter. Puis les titres s'enchaînent tous plus beaux et désespérants de noirceur les uns que les autres : ' The Art Of A Soft Landing' (peut-être la perle ultime de cet album) et sa montée d'adrénaline intenable avant le crash final et inévitable ; ' Expire ', titre d'abord assez sensuel mais qui finit par expédier l'auditeur à l'asile d'aliénés avec sa fin qui tourne en boucle jusqu'à en rendre fou ; ' In Stone ', qui monte aussi en puissance jusqu'au monologue de fin qui vient nous rappeler nos peurs les plus intimes concernant l'inéluctabilité de notre départ ainsi que sa ligne de basse envoûtante à souhait. On pourrait aussi parler de ' Dream ', paradoxalement un single en puissance ou de ' Terminal ', magnifique instrumental de fin … Mais de toute façon chaque titre est un joyau. Cette musique, pourtant déjà divine, est sublimée par les textes du duo, toujours aussi sensibles, réalistes, personnels et touchants au point de provoquer l'introspection chez l'auditeur.

Il faut du temps pour apprécier cet album car il n'est pas facile d'accès. Il se peut même que certains soient rapidement dépités tellement l'ensemble est noir. Mais il faut écouter cet album au moins une fois, en intégralité, dans l'ordre et le réécouter une seconde fois, en intégralité, dans l'ordre et recommencer, recommencer, recommencer encore jusqu'au moment ou enfin, on se sent apaisé et soulagé par cette catharsis. C'est à ce moment précis qu'on à enfin saisit l'essence de ce 'Lights Out'. Et il devient alors impossible de s'en séparer … MONUMENTAL !

Rano (10/10)

http://antimatter.free.fr/uk/

Mick Moss et Duncan Patterson : tout
Hayley Windsor et Michelle Redfield : voix féminines
Percussions : Jamie Cavanagh et Antimatter.

Strangelight records – United music company / 2003

Track listing (..:..) 01. Lights Out 02. Everything You Know Is Wrong 03. The Art Of A Soft Landing 04. Expire 05. In Stone 06. Reality Clash 07. Dream 08. Terminal

 

Asmegin – Hin Vordende Sod & Sø

Asmegin-hin-vordendeLa première écoute de cet album m'avait laissée une impression plutôt brouillon de l'ensemble… mais pas désagréable non plus. Le genre de musique qui donne envie d'une deuxième écoute. A la deuxième écoute, la musique se met en place pour un dépaysement total… Les morceaux tous chantés en norvégiens nous transportent dans le monde des Vikings, entre le côté épique de Bal-Saggoth et Bathory et la brutalité de Dimmu Borgir, Asmegin trouve sa place.
 
Des chants alternés lyriques et gutturaux accompagnés de quelques sonorités celtiques complètent cet album au final bien sympathique qui ravira les amateurs de bon Black Metal Viking. Un groupe prometteur pour l'avenir…

Abyssine (07/10)

https://myspace.com/asmeginfanpage

Napalm records – M10 / 2003

Track listing (42:13)
01. Af Helvegum 02.Bruderov Paa Hægstadtun 03. Huldradans – Hin Grønnkledde 04. Til Rondefolkets Herskab 05. Over Ægirs vidstragte Sletter 06. Slit Livets Baand 07. Efterbyrden 08. Op Af Bisterlitiern Vargr i Véum – Eilivs Bane 09. Blodhevn 10. Valgalder

 

Opeth – Damnation

De prime abord, Opeth a toujours été un groupe qui m'a peu touché. Et c'est avec plaisir que je fais cette chronique pour un album qui va toucher d'autres réfractaires du quintet suédois. Il faut partir du constat qu'Opeth est un des groupe de metal parmi les plus originaux et les plus doués de sa génération et au-delà d'être un groupe culte, ils sont déjà des légendes vivantes. Rares sont les groupes dont l'œuvre fait une telle unanimité élogieuse. 
 
Avec Damnation, Opeth se lance dans un registre différent de son registre habituel. Unplugged ? Seventies ? Psychédélique ? Doom ? Metal atmosphérique ? Les étiquettes fusent pour qualifier ce nouvel album. La seule chose qui est sûre, c'est qu'Opeth a encore enregistré une œuvre majeure. Quelle groupe peut se targuer de rivaliser avec les pontes d'un genre musical qui à la base n'est pas le sien ? Opeth a réussi le tour de force de faire un disque tout en douceur et subtilité aux climats mélancoliques et apaisés rivalisant avec le meilleur de Katatonia et Anathema, pour ne citer qu'eux..
 
Bien qu' ayant simplifié leur musique (une des raisons pour lesquelles ce disque m'a séduit), le groupe a su garder sa patte progressive, il suffit d'écouter « Window Pane å avec son rythme qui ne se contente pas d'un banal binaire, pour s'en rendre compte. Chacun des morceaux qui constitue cet album est différent de l'autre en passant du très beau « Hope Leaves », très metal atmosphérique aux influences Anathema, Jeff Buckley, en passant par l'orientalisant Closure (où ils ont su éviter les pompeux plans claviers « nappes arabisantes » , pour créer une atmosphère orientale de manière personnelle avec interventions de derbouka sur la fin du morceau) et le superbe instrumental « Ending credits » à la couleur très Santana, mais un Santana qui aurait été condamné à passer le reste de ces jours en Laponie.
 
Michael Arkefeldt a le feeling est la voix adéquat pour chanter ce genre de morceaux. En plus d'être un excellent vocaliste c'est plus par sa guitare qu'il se distingue sur Damnation. En digne héritier de David Gilmour, il délivre des solos d'une rare beauté (encore une fois le superbe Ending credits). Le travail de Steve Wilson aux claviers et à la production n'est pas non plus étranger à la qualité de ce disque. Se servant que de sons très classiques (pianos, orgues hammond ou autres sonorités seventies), sa contribution est conséquente dans cet album tout en émotions. Quant à la rythmique assuré par le duo Mendez / Lopez, elle est absolument impeccable : sobriété, efficacité et groove. Damnation marque un tournant important dans la carrière des suédois et va certainement les amener à conquérir un nouveau public.
 
Vik (09/10)
 
 
Music For Nations / 2003
 
Track listing (62:18) : 1. Window Pane 2. In my Time of Need 3. Death Whispered a Lullaby 4. Closure 5. Hope Leaves 6. To Rid the Disease 7. Ending Credits 8. Weakness