death-angel-taod-cover"Et je t'assure, je te regarde dans les yeux et je peux vraiment te dire alors que là nous sommes en tournée, et toujours en train d'écrire, que ça va être puissant, agressif, rapide et avec plein de solos de guitare. La même approche qu'Ultraviolence, mais avec des musiciens qui ont mûri, progressés et dont l'enthousiasme est immense ! (il se dresse sur le canapé). Mais on peu dire qu'il aura aussi des éléments d'Act III, mais brutaux (rires)." Mark Osegueda (interviewé le 3 novembre 2003 à la Locomotive).
 
Je mentirais en disant que je n'attendais pas avec impatience le 4ème album de Death Angel, qui s'est fait attendre depuis 14 longues années (et la parenthèse The Organization n'était qu'une bien maigre consolation loin s'en faut !) – [NdVlad L'empaleur : hé bé c'est un vieux con le hamster, on peut l'appeler Yoda ???].
Le groupe de la bay area allait il être touché par la grâce à l'instar de leurs confrères Exodus ? Le groupe allait t-il tenir ses promesses ? Trève de prise de tête et enfournons rapidement dans la platine la galette (en cachant la pochette plutôt moche de l'album, mais cet aspect n'a jamais vraiment été un point fort du groupe on leur pardonne)…
 
Hum… Rob s'acharne méticuleusement sur une guitare acoustique en guise d'intro, réminiscence d'"A room with a view" ??? Patience ça va bien finir par démarrer… Et effectivement, ça part sur les chapeaux de roues, avec un gros riff thrash made in Bay area, "Thrown to the wolves"… ça tombe bien on a l'impression d'être de nouveau plongé dans la gueule du loup, dans la sueur, la bière, le titre sonne comme un vieux classique, d'accord Mark, vous n'avez pas oublié "Ultraviolence". Un bon morceau aux riffs épileptiques, du genre à vous laisser en miettes dans un pit déchainé… Et voilà que Rob lance un solo de guitare, tendance sauvage mais toujours de haute volée. Le groupe en profite pour se jeter dans une cavalcade dont ils ont le secret, ça commence bien… 
 
Mais après tout méfiance, après tout c'est peut être un sursaut d'orgueil, voyons ce que donne la suite "5 steps of freedom", plutôt étrange le réglage de guitare en intro, bourré d'effets. Puis place à rock dur, malsain et affamé. Et puis elle a un air de déjà entendu celle là, et là le cerveau sature les souvenirs du concert de Paris se bousculent, cette compo Death Angel l'avait jeté en pature aux quelques fans qui avaient eu le bon goût de les voir en novembre 2003. Pas de doute, la version studio dépote, le groupe chante en coeur comme au bon vieux temps (marrants ces petits effets sur le chant vers le deuxième minute, on dirait Dave Mustaine dans ses oeuvres les plus sombres au chant). 
On commence à vouloir y croire, à se dire qu'il y a une bonne âme qui à jeté un sort sur la bay area pour faire revenir en force les groupes qui avaient changé radicalement le paysage du métal dans les années 80… 
 
Mais attendons encore. "Ticker than blood", pas de fioriture ou de temps à perdre, Death Angel jette les riffs d'entrée, et le chant de Mark se fait plus rageur, le refrain rentre tout de suite dans le crane, imparable si vous survivez au déchainement que le groupe va susciter dans la fosse… Bonne chance. Encore une fois Rob délivre un solo de guitare qui porte la griffe Death Angel. "The devil incarnate", moins directe que la précédente, et plus lente, le groupe pose ses riffs et prend son temps, cette fois le chant de Mark oeuvre dans le mélodique. Mais pas de ramollissement en vue, c'est massif et tout en puissance, à ceci près que cette fois le solo de guitare est vraiment au premier plan. Et aux deux tiers de la chanson le groupe sonne la charge, chante en coeur et fait accélérer le rythme cardiaque (ok, Mark Act III version stéroidée, pas faux pour cette compo du moins…).
 
"Famine", cette fois place à Dennis Pepa pour lancer l'intro, avec un son de basse épais et gras, le groupe n'a pas oublié l'essence du rock ou les instruments faisaient leur entrée les uns après les autres, puis Death Angel joue avec nos nerfs entre couplet limite intimiste et mid tempo (ou Mark est accompagné de la section rythmique, parfait ça laissera le temps à Rob et Gus d'aller s'enfiler une bière avant de nous en remettre plein les oreille), suivi d'un chorus martial des guitares (tiens Rob s'amuse avec une pédale wah wah, il va pas nous en coller des tartines comme Kirk Hammet quand il jouait des solis de guitares il y a… 12 ans ?). Et en guise de final le groupe accélère méchamment le tempo, puis stoppe brutalement son élan en conclusion. 
A partir de ce moment là, plus d'angoisse, la première moitié de l'album est déjà un régal, voyons tout de même ce que donne la suite, "Prophecy" démarre en force, le rythme se fait plus soutenu quelques secondes après l'intro, c'est aussi sauvage que 17 ans auparavant pas de doute… Rob est à la lutte pour faire émerger son solo de guitare face à la guitare rythmique (le jeu de Gus peut sembler assez simple mais il est terriblement efficace pour coller au mur la dernière génération de groupes énervés).
 
"No" une intro qui démarre par un dialogue entre les guitares arbitré par Andy à la batterie, la tonalité de la chanson vire à la sauvagerie punk (les vrais, pas les formatés des années 90, allez plutôt jeter une oreille du côté de GBH ou Discharge), c'est d'ailleurs la chanson la plus courte de l'album mais pas la moindre en terme d'intensité sonore…
 
"Spirit", un riff qui sonne comme classique du thrash puis Death Angel entre immédiatement dans le vif du sujet, et là tout le groupe chante en coeur (en mode mélodique), et c'est imparable. "Spirit never fade away…" encore une qui sera chantée en coeur entre deux vagues d'énervement jubalitoires dans la fosse… Au deux tiers du morceau, le groupe calme le jeu, une nouvelle fois c'est Rob tout seul qui tient le morceau avec un solo planant.
"Land of blood", on dirait un vieux titre rock crasseux exhumé des années 80, avec un chant rageur (pas loin de James Hetfield dans les années 80' – Nd Vlad l'empaleur, avant qu'il ne fasse son chanteur de charme alors ?). 
 
Le groupe tient la corde jusqu'au trois quart de la chanson ou il s'amuse a placer une série de breaks. "Never me" entretient la flamme, l'album ne saurait faiblir en intensité, le riff de guitare rythmique est imposant. Mark alterne chant mélodique et hurlement au refrain. Petite pause mélodique au milieu de la chanson, et ça repart, le groupe martèle consciencieusement, et ne laisse que peu de répit… Un final soutenu et rageur, ok les gars je me rends le retour en force est bien réel… L'album pourrait se conclure par une ballade après cette vagues d'hymnes enragés ? Justement, "word to the wise" démarre à la guitare acoustique, mais le groupe reprend les armes électriques rapidement, si c'est une ballade, elle sera teintée de rage, seul le chant reste mélodique.
 
Pas le temps pour les mouchoirs, Death Angel est revenu pour nous botter les fesses, les nostalgiques réécouteront en boucle la très propre sur elle "room with a view"… et ça se termine en douceur, la boucle est bouclée avec l'intro de l'album. Et c'est déjà fini… On notera au passage que la production est crue, pas de son clinique et monstrueux au menu (ou de production soignée digne de Act III, on est bien plus proche d'Ultraviolence de ce point de vue), juste ce qu'il faut pour des compos accrocheuses qui tiennent la route, Death Angel est bel et bien de retour, un mélange enthousiaste entre les racines du rock énervé et saturé et la signature aisément reconnaissable du groupe. 
Comme le hurle Mark dans "Thrown to the wolves", le groupe est de retour à l'attaque, pas de quartier !
 
Hamster (09/10)

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Nuclear Blast – M10 / 2004)
 
Track listing (55:14)
01. Intro 02. Thrown To The Wolves 03. 5 Steps Of Freedom 04. Thicker Than Blood 05. The Devil Incarnate 06. Famine 07. Prophecy 08. No 09. Spirit 10. Land Of Blood 11. Never Me 12. Word To The Wise