Archive for mars, 2004

Death Angel – The Art Of Dying

death-angel-taod-cover"Et je t'assure, je te regarde dans les yeux et je peux vraiment te dire alors que là nous sommes en tournée, et toujours en train d'écrire, que ça va être puissant, agressif, rapide et avec plein de solos de guitare. La même approche qu'Ultraviolence, mais avec des musiciens qui ont mûri, progressés et dont l'enthousiasme est immense ! (il se dresse sur le canapé). Mais on peu dire qu'il aura aussi des éléments d'Act III, mais brutaux (rires)." Mark Osegueda (interviewé le 3 novembre 2003 à la Locomotive).
 
Je mentirais en disant que je n'attendais pas avec impatience le 4ème album de Death Angel, qui s'est fait attendre depuis 14 longues années (et la parenthèse The Organization n'était qu'une bien maigre consolation loin s'en faut !) – [NdVlad L'empaleur : hé bé c'est un vieux con le hamster, on peut l'appeler Yoda ???].
Le groupe de la bay area allait il être touché par la grâce à l'instar de leurs confrères Exodus ? Le groupe allait t-il tenir ses promesses ? Trève de prise de tête et enfournons rapidement dans la platine la galette (en cachant la pochette plutôt moche de l'album, mais cet aspect n'a jamais vraiment été un point fort du groupe on leur pardonne)…
 
Hum… Rob s'acharne méticuleusement sur une guitare acoustique en guise d'intro, réminiscence d'"A room with a view" ??? Patience ça va bien finir par démarrer… Et effectivement, ça part sur les chapeaux de roues, avec un gros riff thrash made in Bay area, "Thrown to the wolves"… ça tombe bien on a l'impression d'être de nouveau plongé dans la gueule du loup, dans la sueur, la bière, le titre sonne comme un vieux classique, d'accord Mark, vous n'avez pas oublié "Ultraviolence". Un bon morceau aux riffs épileptiques, du genre à vous laisser en miettes dans un pit déchainé… Et voilà que Rob lance un solo de guitare, tendance sauvage mais toujours de haute volée. Le groupe en profite pour se jeter dans une cavalcade dont ils ont le secret, ça commence bien… 
 
Mais après tout méfiance, après tout c'est peut être un sursaut d'orgueil, voyons ce que donne la suite "5 steps of freedom", plutôt étrange le réglage de guitare en intro, bourré d'effets. Puis place à rock dur, malsain et affamé. Et puis elle a un air de déjà entendu celle là, et là le cerveau sature les souvenirs du concert de Paris se bousculent, cette compo Death Angel l'avait jeté en pature aux quelques fans qui avaient eu le bon goût de les voir en novembre 2003. Pas de doute, la version studio dépote, le groupe chante en coeur comme au bon vieux temps (marrants ces petits effets sur le chant vers le deuxième minute, on dirait Dave Mustaine dans ses oeuvres les plus sombres au chant). 
On commence à vouloir y croire, à se dire qu'il y a une bonne âme qui à jeté un sort sur la bay area pour faire revenir en force les groupes qui avaient changé radicalement le paysage du métal dans les années 80… 
 
Mais attendons encore. "Ticker than blood", pas de fioriture ou de temps à perdre, Death Angel jette les riffs d'entrée, et le chant de Mark se fait plus rageur, le refrain rentre tout de suite dans le crane, imparable si vous survivez au déchainement que le groupe va susciter dans la fosse… Bonne chance. Encore une fois Rob délivre un solo de guitare qui porte la griffe Death Angel. "The devil incarnate", moins directe que la précédente, et plus lente, le groupe pose ses riffs et prend son temps, cette fois le chant de Mark oeuvre dans le mélodique. Mais pas de ramollissement en vue, c'est massif et tout en puissance, à ceci près que cette fois le solo de guitare est vraiment au premier plan. Et aux deux tiers de la chanson le groupe sonne la charge, chante en coeur et fait accélérer le rythme cardiaque (ok, Mark Act III version stéroidée, pas faux pour cette compo du moins…).
 
"Famine", cette fois place à Dennis Pepa pour lancer l'intro, avec un son de basse épais et gras, le groupe n'a pas oublié l'essence du rock ou les instruments faisaient leur entrée les uns après les autres, puis Death Angel joue avec nos nerfs entre couplet limite intimiste et mid tempo (ou Mark est accompagné de la section rythmique, parfait ça laissera le temps à Rob et Gus d'aller s'enfiler une bière avant de nous en remettre plein les oreille), suivi d'un chorus martial des guitares (tiens Rob s'amuse avec une pédale wah wah, il va pas nous en coller des tartines comme Kirk Hammet quand il jouait des solis de guitares il y a… 12 ans ?). Et en guise de final le groupe accélère méchamment le tempo, puis stoppe brutalement son élan en conclusion. 
A partir de ce moment là, plus d'angoisse, la première moitié de l'album est déjà un régal, voyons tout de même ce que donne la suite, "Prophecy" démarre en force, le rythme se fait plus soutenu quelques secondes après l'intro, c'est aussi sauvage que 17 ans auparavant pas de doute… Rob est à la lutte pour faire émerger son solo de guitare face à la guitare rythmique (le jeu de Gus peut sembler assez simple mais il est terriblement efficace pour coller au mur la dernière génération de groupes énervés).
 
"No" une intro qui démarre par un dialogue entre les guitares arbitré par Andy à la batterie, la tonalité de la chanson vire à la sauvagerie punk (les vrais, pas les formatés des années 90, allez plutôt jeter une oreille du côté de GBH ou Discharge), c'est d'ailleurs la chanson la plus courte de l'album mais pas la moindre en terme d'intensité sonore…
 
"Spirit", un riff qui sonne comme classique du thrash puis Death Angel entre immédiatement dans le vif du sujet, et là tout le groupe chante en coeur (en mode mélodique), et c'est imparable. "Spirit never fade away…" encore une qui sera chantée en coeur entre deux vagues d'énervement jubalitoires dans la fosse… Au deux tiers du morceau, le groupe calme le jeu, une nouvelle fois c'est Rob tout seul qui tient le morceau avec un solo planant.
"Land of blood", on dirait un vieux titre rock crasseux exhumé des années 80, avec un chant rageur (pas loin de James Hetfield dans les années 80' – Nd Vlad l'empaleur, avant qu'il ne fasse son chanteur de charme alors ?). 
 
Le groupe tient la corde jusqu'au trois quart de la chanson ou il s'amuse a placer une série de breaks. "Never me" entretient la flamme, l'album ne saurait faiblir en intensité, le riff de guitare rythmique est imposant. Mark alterne chant mélodique et hurlement au refrain. Petite pause mélodique au milieu de la chanson, et ça repart, le groupe martèle consciencieusement, et ne laisse que peu de répit… Un final soutenu et rageur, ok les gars je me rends le retour en force est bien réel… L'album pourrait se conclure par une ballade après cette vagues d'hymnes enragés ? Justement, "word to the wise" démarre à la guitare acoustique, mais le groupe reprend les armes électriques rapidement, si c'est une ballade, elle sera teintée de rage, seul le chant reste mélodique.
 
Pas le temps pour les mouchoirs, Death Angel est revenu pour nous botter les fesses, les nostalgiques réécouteront en boucle la très propre sur elle "room with a view"… et ça se termine en douceur, la boucle est bouclée avec l'intro de l'album. Et c'est déjà fini… On notera au passage que la production est crue, pas de son clinique et monstrueux au menu (ou de production soignée digne de Act III, on est bien plus proche d'Ultraviolence de ce point de vue), juste ce qu'il faut pour des compos accrocheuses qui tiennent la route, Death Angel est bel et bien de retour, un mélange enthousiaste entre les racines du rock énervé et saturé et la signature aisément reconnaissable du groupe. 
Comme le hurle Mark dans "Thrown to the wolves", le groupe est de retour à l'attaque, pas de quartier !
 
Hamster (09/10)

 deathangel.us 

 myspace.com/deathangel

 www.facebook.com/deathangel

Nuclear Blast – M10 / 2004)
 
Track listing (55:14)
01. Intro 02. Thrown To The Wolves 03. 5 Steps Of Freedom 04. Thicker Than Blood 05. The Devil Incarnate 06. Famine 07. Prophecy 08. No 09. Spirit 10. Land Of Blood 11. Never Me 12. Word To The Wise

 

Les amateurs éclairés les vénèrent comme il se doit depuis 4 albums, les dignes héritiers de Black Sabbath et Trouble reviennent tout droit de la perfide Albion avec un opus qui, à défaut de convaincre de nouveaux fans, devrait rassurer les afficionados fébriles depuis le départ du guitariste fondateur Pete O'Malley.

Certes le jeu de guitare n'est pas aussi flamboyant qu'auparavant, mais force est de constater que Joe Hoare se tire plutôt bien d'une tâche difficile. Et l'on pourra se délecter d'un album dont les influences -comme à l'accoutumés- sont tirées d'album qui n'ont pas vu le jour au delà de 1972. La production est à la hauteur, et met en valeur la déferlante de riffs de guitares, une nouvelle fois sous la houlette de Billy Anderson (connu pour ses méfaits avec Cathedral, les Melvins ou Fantomas pour ne citer qu'eux). L'orage électrique ne connait pas de répit ou presque (« Black Egg », ou le feeling du chant féminin prend le dessus sur la sauvagerie des guitares), et devrait susciter d'irresistibles vagues de headbanging, le tout arrosé de bières et de substances illicites. 

Le train d'enfer rock et chaotique s'engage dans une course folle (« Tosh Lines », à peine plus d'une minute) puis se fait lourd et malsain sur le dernier titre (le plus long de l'album), « Crown of locusts » ou le groupe fait une plongée dans le Doom lourd, le rythme devenant de plus en plus écrasant et implacable. Chaudement récommandé.

Hamster Forever (08/10)

 

www.orange-goblin.com

Rise above records – M10 / 2004

Track listing (47:16) : 1. Some you win, some you lose 2. One room, on axe, one outcome 3. Hard luck 4. Black Egg 5. You're not the One (who can save Rock n roll) 6. If it Ain't broke, break it 7. Lazy Mary 8. Round up the horses 9. Tosh lines 10. Just got paid

 

spirit-caravan-lastembraceAvec la cessation d'activité de Tolotta Records, ce sont toutes les productions de Spirit Caravan qui se retrouvent ainsi en rupture de stock. People Like You Records a donc pris la sage décision de sortir un best-of du groupe, agrémenté pour l'occasion de nombreuses raretés de rigueur. Malgré peu d'années d'existence, le groupe de stoner/hard-rock a trouvé le temps de sortir deux albums longue durée ainsi que moult minis, splits CD et chansons inédites figurant sur des compilations ou autres…

Ce Last Embrace fait donc figure de testament et le chant du cygne de ce groupe peu connu vaut le détour pour plus d'une raison. Tous d'abord de part la qualité de la musique qu'ils nous proposent. Aux croisements de Black Sabbath, Kyuss, Led Zep, Deep Purple et bien évidemment St Vitus qui était en quelque sorte le précurseur de Spirit Caravan et dont Wino faisait partie, la son du groupe constitue un véritable florilège de riffs lourds et adipeux à souhait, de mélodies suintant l'huile de moteur d'un poids-lourd en panne dans le désert du Nevada et de guitares harmonisés dans la règle de l'art. Sans révolutionner le genre pour autant, le groupe nous offre une croisière sur les eaux tumultueuses de l'océan stoner/hard-rock et maîtrise son sujet de bout en bout en ne pondant globalement que des tubes dans le genre. Qu'ils jouent sur la carte rock 'n' roll metal ou stoner/doom lourd a souhait, le trio s'en sort avec tous les honneurs et captive l'auditeur.

Le tout avec la production en adéquation bien entendu. L'autre attrait de ce CD, ou plus justement de ce double CD, est la quantité. Jugez-en plutôt : 29 titres qui couvrent en grande partie les 2 albums du groupe ainsi que leurs minis, des raretés et surtout 3 titres totalement inédits dont les fabuleux « The Last Embrace » et « Brainwashed », véritables joyaux finalement dévoilés au public. Incontournable donc pour tous les amateurs du genre, cette quasi-anthologie de Spirit Caravan allie la qualité à la quantité et se permet le luxe de re-préciser les bases du genre à tous les nouveaux venus. Chaudement recommandé.

Rano (09/10)

 

http://www.myspace.com/spiritcaravanmusic

I Used To Fuck People Like You In Prison Records – M10 / 2004

Track listing (62:26 + 56:54) :
CD1 : 01. The Last Embrace (inédite) 02. Brainwashed (inédite) 03. Healing Tongue 04. Cosmic Artifact 05. Fear's Machine 06. Dead Love / Jug Fulla Sun 07. Fang 08. Chaw 09. Melancholy Grey 10. Sea Legs 11. Kill Ugly Naked 12. No Hope Goat Farm 13. Courage (7" version) 14. Powertime (Metal Injection version) 15. Lost Sun Dance (7" version)
CD2 : 16. Dove-Tongued Aggressor (inédite) 17. So Mortal Be (version Spirit Caravan 7") 18. Undone Mind (version Spirit Caravan 7") 19. Spirit Caravan 20. Black Flower 21. Retroman 22. Find It 23. Futility's Reasons 24. Cloudy Mirror 15. Elusive Truth 26. Lifer City 27. Outlaw Wizard 28. Darkness & Longing (7" version) 29. The Departure (version Rise 13)