Aqme_La_fin_des_tempsEt oui, il arrive à des webzines metal de recevoir des albums de rock puisqu’il est indéniable qu’Aqme n’est rien d’autre qu’un groupe de pop rock français où la rage des guitares propre au metal ainsi que la puissance de la batterie est bien absente et ce ne sont pas quelques vocaux plus appuyés qui me feront penser le contraire. Il est donc difficile de se lancer dans cette chronique d’autant plus habitué que je suis, comme la plupart d’entre vous, au metal.
Aqme est bien fade et léger pour me faire sourciller de plaisir ne serait-ce qu’un seul instant. La situation exposée, vous saurez d’ores et déjà que ma note ne sera pas bien élevée sachant que j’ai bien du mal à supporter ce rock insipide. Aqme a malgré tout gagné en maturité sur ce troisième album et s’est délesté malheureusement du fameux producteur Daniel Bergstrand, remplacé ici par Steve Prestage (Black Sabbath, Peter Gabriel ou De Palmas).

Rock simpliste de multiples fois écouté, cette fin des temps là ne provoquera en rien le sentiment dépressif qu’il était bon d’attendre, même les textes ne sauront faire émerger cette volonté de créer une musique soit disant sombre et pesante d’autant que les vocaux sont la plus grosse faiblesse de cet album qui musicalement pouvait encore s’en sortir. Les vocaux ne dénotent d’aucune émotion et la platitude de ceux-ci ruinent l’effort du groupe de créer une musique dont le soi disant « fil rouge » thématique se voulait être : la fin, la mort (il ne suffit pas de mettre deux corbeaux sur la pochette pour évoquer un profond sentiment de désespoir et d’anéantissement).

Aqme a pourtant la volonté de diversifier sa musique et de proposer quelque chose de différent sur certains titres à la durée inhabituelle pour un tel groupe, à première vue, puisque « Ainsi soit-il » avec ses neuf minutes et « Rien au monde » avec ses sept minutes essayent d’instaurer des ambiances un peu plus lourdes et complexes. Ce sont d’ailleurs là les deux meilleurs titres, comme quoi rien n’est jamais perdu. Le groupe aurait d’ailleurs fort à faire dans l’exploration de ces longues plages mélodiques et pesantes.
Comme pour tout groupe soit disant mainstream, un single est extrait de cet album, à savoir le très « POPlitiquement » correct « Pas assez loin » tout juste bon à faire frémir des adolescents en mal de rébellion qui n’ont de cesse d’essayer de montrer aux autres leur anticonformisme. J’en rigole encore !!!

Préférez Kyo (et oui !!!) ou Indochine (re-oui !!!) plutôt que cette infâme mouture sans relief. En attendant le retour du vrai rock français par le biais de Noir Désir, je ne peux que vous conseiller à vous, fans de metal, d’éviter cet album au même titre que les désespérant Pleymo.
Ne vous inquiétez pas, vu les bonnes ventes de cet album, Aqme s’en sort très bien et n’aura pas à pâtir de mon analyse.

Clayman (03.5/10)

www.aqme.com

myspace.com/aqme

At(h)ome – Wagram / 2005 

Tracklist (52:01 mn) : 1. Ténèbres 2. Des illusions 3. La fin des temps 4. Une vie pour rien 5. Ainsi soit-il 6. Une dernière fois 7. Pas assez loin 8. Rien au monde 9. Le poids des mots 10. La belle inconnue