Nuclear Blast a réussi un grand coup en 2006 en accueillant parmi ses rangs les princes du black-death, Belphegor qui a réussi à se placer dans le panthéon des maîtres du genre avec leurs deux derniers albums dévastateurs.
Pour fêter leur arrivée dans l’écurie Nuclear Blast, Belphegor a concocté un véritable bijou de maîtrise et de brutalité qui fera trembler plus d’une muraille. Pestapokalypse VI, concept album sur la grande Peste, ravira tous les inconditionnels de Belphegor et risque fort bien de grandir encore les rangs de leurs fans, tant le mur de son développé par Helmut & co est dévastateur. Le commentaire indiqué sur le livret est bien clair : No excuses to no one, we are Belphegor, fukk you ! Le ton est lancé, le passage dans une maison de disques plus « commerciale » ne risque pas de calmer ces furieux autrichiens.
L’album débute sur les chapeaux de roues avec Belphegor – Hell’s Ambassador. Pas de doute, le son est énorme, la prod aux petits oignons et les premiers relents sulfureux se font sentir, mais Belphegor réserve plus d’une surprise, dont le pesant Angel of Retribution, morceau mid-tempo qui étale la maîtrise du groupe qui conserve une atmosphère étouffante tout en calmant le jeu de façon impressionnante, tout comme Vader sur son dernier album avec Predator.
Chants for the Devil 1533 enchaîne avec un refrain entêtant qui s’accroche définitivement aux tympans et un solo de guitare magistral. Seul regret sur ce morceau : les plus observateurs auront remarqué que les paroles sont identiques au morceau Festis Asinorium et que la structure du morceau est assez proche. Sur un album de 9 morceaux, retrouver un morceau fortement basé sur un ancien morceau est tout de même décevant. Heureusement, Belphegor se rachète en passant la vitesse supérieure et en balançant Pest Teufel Apokalypse, véritable brûlot black-death lancé à toute vitesse, et un The Ancient Enemy tout aussi furibard. Le batteur martèle sans répit, les riffs se taillent une place de choix dans les oreilles et Helmut s’en donne à cœur joie.
Un autre grand moment de l’album est Bluhtsturm Erotika, morceau chanté (grogné plutôt) en allemand et calmant de nouveau les esprits pour culminer sur un refrain jouissif qui en fera certainement chanter plus d’un en concert. Pas de doute, Belphegor maîtrise aussi bien les morceaux mid-tempo que les morceaux supersoniques ! Dernier véritable morceau avant l’instrumental qui clôture l’album de façon grandiose, Sanctus Perversum met un bon pain dans les dents et assied la suprématie de Belphegor au sommet des grands du black-death. Comme je l’évoquais un peu plus haute, l’instru dépote sévèrement, véritable démonstration de force qui mettra tout le monde d’accord.
En bonus, deux vidéos, dans le style bien typique de nos amis autrichiens. À noter que cet album est également sortie en version ultra-limitée à 500 exemplaires sous la forme d’une boîte en fer contenant, outre l’album en version digipak, un patch, une ceinture Belphegor et une ration de survie (?). Un album indispensable, qui risque bien de finir dans mon top 3 personnel des meilleurs albums de 2006 (qui sera pourtant un grand cru avec le nombre de sorties de qualité ces derniers 12 mois).
Mister Patate (09/10)
Nuclear Blast / 2006
Tracklist (38:05) 1. Belphegor – Hell’s Ambassador 2. Seyn Todt in Schwartz 3. Angel of Retribution 4. Chants for the Devil 1533 5. Pest Teufel Apokalypse 6. The Ancient Enemy 7. Bluhtsturm Erotika 8. Sanctus Perversum 9. Das Pesthaus / Miasma Epilog Bonus : vidéos de Belphegor – Hell’s Ambassador et de Bluhtsturm Erotika