Des groupes cultes de Thrash des années 80, il semble bien qu'il n'y ait plus que Coroner qui n'ait pas encore cédé aux sirènes de la reformation. Mekong Delta est lui de nouveau en piste, même si le projet est plus que jamais recentré autour d'un Ralph Hubert ayant embauché trois nouveaux musiciens pour ce nouveau disque faisant suite, neuf ans après, à l'ambitieux Pictures At An Exhibition. Jusqu'à ce jour si l'on pouvait rester insensible à la musique du groupe de techno-thrash allemand, l'on ne pouvait nier chez ce dernier une volonté de progrès, rythmée par des réalisations aussi intéressantes que Dances Of Death et que l'excellent Kaleidoscope.
Or ici, le bas blesse assurément. La faute peut-être à la batterie envahie d'une double grosse caisse répétitive de Uli Kush et à des vocalises certes plus mélodiques que jadis du nouveau venu Leo Szpigiel, mais qui ne trouvent pas bien place sur une musique somme toute trop linéaire. Tempo, riffs thrash se succèdent dans un monotonie assez confondante de la part d'un combo jadis aussi inventif. Le tableau s'assombrit d'autant plus que la production n'est en rien aux standards actuels : de nos jours les degrés d'exigence sont bien largement supérieurs. Cette remarque pourrait d'ailleurs être même élargie en terme de technique pure et de virtuosité : la musique de Mekong Delta n'impressionne plus ici.
De temps à autre, une break rappelle la vigueur créative d'autrefois (sur « Immortal Hate » par exemple) et les trois instrumentaux arrivent plus ou moins à relancer l'intérêt du disque (encore que les références aux thèmes de la « Marche impériale » de Star Wars sur « Moderato » me semblent de fort mauvais goût). Cependant cela reste trop peu par rapport aux attentes et ne contredit finalement pas le verdict final : un retour sur la scène musicale bien décevant.
Baptiste (5,5/10 en tenant compte du passé du groupe)
AFM – Underclass / 2007
Tracklist (49:35) 1. Society In Dissolution 2. Purification 3. Immortal Hate 4. Allegro Furioso 5. Rulers of Corruption 6. Ratters 7. Moderato 8. Defenders Of Faith 9. Symphony Of Agony 10. Allegro
Rien à dire, Onslaught n’avaient pas oublié leurs classiques avant de faire leur retour l’année dernière, et continuent de le montrer sur ce second essai en deux ans. Ils reprennent avec Killing Peace là où ils s’étaient récemment arrêté pour pondre un quatrième album toujours aussi plein de haine, de guitares saturées et d’anti-christianisme.
Theogonia est un terme d’origine grec évoquant les récits d’origine des Dieux, Homère et Hésiode sont tous deux considérés comme les pères de la mythologie grecque. Alors que l’œuvre homérique porte naturellement vers les dieux de la lumière, Hésiode dans la Théogonie se tourne davantage vers ceux de l’ombre. Bienvenue dans le nouvel album des grecs de Rotting Christ, toujours portés sur le côté obscur de leurs racines, avec ce dixième album la bande de Sakis apporte une nouvelle pierre à son black/dark mélodique et après vingt ans de carrière, le christ pourrissant a encore de bien belles choses à nous proposer musicalement parlant. Pour preuve les dix titres de ce Theogonia qui à défaut d’être foncièrement innovant prouvent toute la solidité de composition que possède le groupe. Moins entreprenant que Sanctus Diavolos, Theogonia se veut plus direct et toujours emprunt de majesté et d'élégance dans la beauté des arrangements d’autant plus lorsque sont utilisées des sonorités traditionnelles accentuant le côté mystique de la chose accompagné par certaines paroles en grec ancien. Les blasts sont légions, les riffs bien qu’uniformes au sein de chaque morceau permettent de donner une identité forte aux dix titres alliée à des variations rythmiques intéressantes. La basse manque de mordant, dommage la densification du son n’en aurait été que meilleure. L’album débute par deux morceaux rentre dedans (Keravnos Kivernitos a un petit côté Amon Amarth) avant que les atmosphères s’installent plus fortement pour faire ressortir les racines de Rotting Christ et mettre en avant tout le savoir faire des arrangements même si Rege Diabolicus ou Helios Hyperion ne font pas dans la dentelle. Theogonia est une nouvelle pierre à l’édifice de l’occultisme. Rotting Christ n’a décidément plus aucune raison de rester un groupe cantonné en retrait, la faute à Century Media ? Peu importe espérons que Season Of Mist apporte aux grecs la reconnaissance qu’ils méritent.