Archive for juin, 2008

Je vais me faire provocateur : selon moi, Blackmore, jusqu'à ce qu'il eût fondé avec sa femme Blackmore's Night, n'avait pas aussi bien joué depuis, disons, 1984. L'homme, outre un travail sur de nouveaux instruments à vrai dire rare à un tel point d'une carrière, a trouvé une sérénité et une plénitude qui lui permettent de réaliser des interventions inimaginables dans le cadre du dernier Deep Purple. Il suffira aux amateurs de guitares électriques d'écouter ses parties sur ce nouvel opus, lors de « Locked Within The Crystal Ball » ou de la reprise de Rainbow, « Rainbow Eyes » pour constater l'incontestable. 

C'est cette simplicité assumée et revendiquée dans les interviews par le maître qui explique sans doute la fécondité de Blackmore's Night : à ce jour le duo entame son septième disque. Il est vrai que la formule tissée par les instruments de Ritchie et par la voix finalement tout à fait adaptée de Candice Night fait quasiment toujours mouche. Ce sera encore une fois le cas ici : des influences d'Europe de l'Est (« Toast To Tomorrow ») en passant par les ballades elfiques proprement envoûtantes (« Sister Gypsy »), aux touches celtiques (« Peasants Promise » qui fera taper du pied et s'entrechoquer les chopes dans les tavernes), tout est parfaitement réussi.

Si la reprise de Rainbow est bien une touche en-deçà de l'original, le groupe réalise un pièce maîtresse à travers le titre d'ouverture, « Locked Within The Crystal Ball », longue épopée croisant rock et musique médiévale et s'affirmant comme un des meilleurs morceaux du groupe. Il est d'ailleurs fâcheux que le groupe n'explore pas plus cette voie énergique tant elle lui réussit bien. Pour l'équilibre du disque un autre morceau du même acabit aurait remplacé avantageusement une ballade un peu bleuette comme « Far Away ». Quant à la reprise d'Elvis (« Can't Help Falling In Love »), elle n'est pas assez ambitieuse pour faire de l'ombre aux autres chansons dans l'ensemble exemplaires.  

Il s'agit de petites ombres à un tableau globalement plus lumineux que jamais, malgré une pochette étrangement plutôt sombre. Car le navire de nos deux ménestrels n'est pas prêt de couler. 

Baptiste (8/10)
 
 
SPV / 2008
 
Tracklist :  1. God Save The Keg 2. Locked Within The Crystal Ball 3. Gilded Cage  4. Toast To Tomorrow  5. Prince Waldeck Gaillard 6. Rainbow Eyes 7. The Circle 9. Can't Help Falling In Love 8. Sister Gypsy 11. Far Away 12. Empty Words 10. Peasants Promise
 

Breed Machine – Renaissance

breed_machine-renaissanceBreed Machine est un groupe Français qui donne globalement dans le metalcore. Ils reviennent cette année avec un second album « Renaissance ».

Renaissance c’est aussi le nom de la première piste de cette galette (qui en contient 11), une chanson qui résume a elle seule cet album, un rythme de folie qui te ferait presque sauter dans tous les sens, le tout servie avec une qualité de mixage excellente. Le groupe compose des textes en Français, qui restent cependant assez difficiles de compréhension, il faudra donc ne pas se limiter a une écoute isolée du disque pour saisir tout ce qu’est Breed Machine.
Ce disque c’est de la violence en boite, la musique est d’une intensité écrasante, on en prend plein la figure tout du long. Le tout est très homogène, peut être même un peu trop, on aurait préféré quelques surprises dans les compositions musicales, mais on va pas chipoter.
Et puis, hey !, on a quand même un duo avec Poun chanteur de Black Bomb A, sur le morceau « Hypocrites », un titre qui passe très bien et qui est sûrement un des meilleurs de l’album.

En résumé avec ses compositions décapantes et sa qualité audio Breed Machine nous met un bonne claque, pas la claque qui laisse sur le cul, mais la claque qui réveille … et ça fait du bien.

Nb : A noter en bonus le clip de la chanson Renaissance.

Blitzkrieg (7/10)

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Revanches Music – La Baleine / 2008

Tracklist (:) : 01 : Renaissance 02 : V.S. 03 : Rivière Blanche 04 : Ma Haine 05 : Ma Prison 06 : Hypocrites (Feat. Poun) 07 : Toujours 08 : Douleur 09 : Juste Pour Toi 10 : Un Destin Tracé 11 : Quel avenir ?

 

Battleroar – To Death And Beyond

battleroar-deathBattleroar est un combo grec formé en septembre 2000 à Athènes et composé de 5 membres : Marco Concereggi (chant), Manolis Karazeris et Kostas Tzortzis (guitare), Kostas Makrikostas (basse), Nick Papadopoulos (batterie). Ceux-ci présentent leur « To Death and Beyond » comme étant la touche finale parachevant une trilogie débutée par « Battleroar » en 2003 et « Age Of Chaos » en 2005.

Se targuant d’avoir puisé leurs racines dans le son des années 80 et de bands européens et US tel Manilla Road, Omen, Cirith Ungol, Manowar et autre Jag Panzer, les hellènes, à l’instar de leurs compatriotes de Firewind, délivrent eux un Metal Epic très traditionnel. C’est carré, solide, très professionnel et surtout mis en valeur par une production sans faille. Les constantes, ou fils rouges des compositions, classiques mais très développées, sont ainsi typiques du style : une rythmique saillante et efficace, de bons riffs acérés, une double qui martèle par intermittence, des solis ou duos guitaristiques ébouriffants… et un chanteur qui assure… Les tempos sont majoritairement speed, parfois middle, et « Battleroar » dépeint ainsi à merveille les hauts faits, la noblesse, et les divers temps forts des batailles.

Certains titres sont aussi de vraies perles revival années 80 : « The Wrathforge » initial, avec sa superbe intro, ses guitares se répondant et sa progression paroxysmique. Un « Ocean Of Pain » de près de 10 minutes aux superbes passages acoustiques (violon), et au duo de guitares dignes de Maïden, ou encore le faramineux « Death Before Disgrace » de clôture, au chant évolutif à la Blind Guardian et à la structure onirique et emphatique.

Les autres titres sont eux aussi de très bonne faction et résolument appréciables. Le combo a une réelle propension à faire siennes les originalités typiques des groupes hard/heavy/big rock. Ainsi « Metal From Hellas » profite d’harmonies à la Edward Van Halen ou d’un refrain à la Manowar – « Warlord Of Mars » aussi d’ailleurs -, « Hyrkanian Blades » suinte la Veuve d’acier, et « Born in the 70’s » le Judas Priest …

N’empêche que tout est hautement appréciable sur cette galette ; et là ou les monstres du genre comme Manowar ou Manilla Road ont tendance à nous laisser sceptiques à chaque nouvelle offrande … Battleroar, les «  tits nouveaux » assènent sans coup férir.

Metalpsychokiller (08.5/10)

www.battleroar.com

Season of Mist / 2008

Tracklist : 01. The Wrathforge 02. Dragonhelm 03. Finis Mundi 04. Metal From Hellas 05. Hyrkanian Blades 06. Ocean Of Pain 07. Born in the 70’s 08. Warlord Of Mars 09. Death Before Disgrace 10. Morbid Tabernacle – Isle of the Dead (Manilla Road Cover – Bonustrack Limited Digipack Edition)