Archive for novembre, 2008

Amon_Amarth_TwilightTwilight of the Thunder God, soit le crépuscule du Dieu du Tonnerre… À la vue d’un tel titre, mes craintes semblaient bel et bien fondées, un tel nom laissant en effet augurer l’arrivée d’une date funeste, à savoir le jour où un groupe passe du statut de culte à celui de has been. En outre, la pochette présentant, à mes yeux, de fortes similitudes avec celle de Versus The World, j’en étais même venu à craindre que le groupe ait tout simplement outrageusement pompé dans ses anciennes compos pour nous ressortir du réchauffé. Il ne restait donc plus qu’une seule à faire pour mettre fin à cette inquiétude : mettre l’album dans le mange-disques et me forger une opinion.
Très rapidement, les premières notes du titre éponyme sont venues apaiser mes craintes. Certes, Amon Amarth a beau nous donner l’impression de nous proposer une nouvelle fois cette recette qui a fait leur succès, Twilight of the Thunder God ne se limite pas pour autant à simplement nous proposer un « With Oden on Our Side » 2. Les compos sont toujours aussi inspirées, la voix de Johan est toujours aussi caverneuse et haineuse, mais il y a plus, quelques éléments qui pourraient passer au second plan, mais qui ont toute leur importance.

Ainsi, Amon Amarth a, pour la première fois, fait appel à quelques guests pour venir apporter, qui un solo (Roope de Children of Bodom), qui un growl (LG Petrov d’Entombed), qui un moment de calme avant la tempête (Apocalyptica), et force est de constater que cet apport, bien que limité, apportent tout de même plus de relief ou de force aux morceaux en question. 

Dans plusieurs interviews, Johan Hegg avait annoncé qu’Amon Amarth ferait la part belle aux mélodies sur cet album, mais le groupe ne s’est pas pour autant adouci. Il suffit par exemple de jeter une oreille sur l’enchaînement constitué par « Guardians of Asgaard » (sans aucun doute un futur hymne en live) et « Where is your God ? » (une cavalcade sans le moindre répit) pour s’imaginer marchant au côté de fiers Vikings…
 En outre, Twilight of the Thunder God bénéficie également d’un battage important et de nombreuses versions disponibles. Ainsi, la version simple fait bien pâle figure auprès du digi (agrémenté d’un cd et d’un bonus), des deux versions vinyls ou des box Bubbleheads (contenant non seulement le digi, mais également un poster, une bande dessinée et les figurines du groupe). Le DVD live nous propose le show du groupe lors du Summer Breeze 2007, et il faut reconnaître que nous n’avons pas été trompés sur la marchandise : une tracklist très intéressante (certes très orientée sur With Oden on Our Side, mais dès lors suffisamment différente des tracklists du DVD précédent), une déco très viking (avec mention spéciale à la proue de drakkar) et un show sans faille. L’artwork, enfin, représentant Thor luttant contre Jörmungand, est tout bonnement superbe et transmet aisément cette image de Ragnarök, de fin du monde.

Une fois de plus, Amon Amarth nous a proposé une œuvre inspirée et colossale. Les groupes qui sont parvenus à enchaîner autant de succès avec autant de régularité se comptent certainement sur les doigts d’une main, et ces valeureux Vikings en font sans nul doute partie…

Mister Patate (08/10)

Metal Blade Records  – 2008

Tracklist (43:31 mn) :
1. Twilight of the Thunder God 2. Free Will Sacrifice 3. Guardians of Asgaard 4. Where is your God? 5. Varyags of Miklagaard 6. Tattered Banners and Bloody Flags 7. No Fear for the Setting Sun 8. The Hero 9. Live for the Kill 10. Embrace of the Endless Ocean

Tracklist du cd/dvd bonus 
1. Intro 2. Valhall Awaits Me 3. Runes to My Memory 4. Cry of the Black Birds 5. Asator 6. Pursuit of Vikings 7. Fate of Norns 8. Without Fear 9. With Oden on Our Side 10. Where Silent Gods Stand Guard 11. An Ancient Sign of Coming Storm 12. Victorious March 13. Death in Fire

 

Malevolent_Creation_LiveTrop souvent, les albums live ne nous offrent qu’un pâle reflet de la violence dégagée par les groupes sur scène. Dans un sens, il est évident qu’il est impossible de retransmettre toutes ces émotions, et que l’album (ou le dvd) live n’est qu’un ersatz de ce que l’on vit dans la fosse… Ce live de Malevolent Creation fait partie, au même titre que le Decade of Aggression de Slayer, des exceptions à cette règle.

L’histoire de ce live est assez anecdotique. En effet, à l’époque, cet enregistrement aurait dû faire l’objet d’un DVD. Malheureusement, seule une VHS à la qualité douteuse était disponible et, comble de malchance, elle fut détruite. Il ne restait donc plus que le son, qui tomba dans l’oubli et ne fut ressorti des oubliettes que récemment. Au menu, un Malevolent Creation au sommet de son art, lors de la tournée suivant la sortie de The Fine Art of Murder, avec un line-up de rêve et une rage encore intacte. Dès les premières notes d’"Impaled Existence" (tirée du premier album), Brett Hoffmann et ses acolytes mettent les points sur les i avec un son surpuissant et une violence qui suinte de chaque morceau.

Certes, ce live n’est pas parfait, le son étant parfois un peu brouillon, mais il conserve justement l’essence du groupe et cette véritable impression de live souvent gommée en studio. Plutôt que de nous proposer un live bien propret, Malevolent Creation nous propose un vrai live, sanglant, sale, bruyant, haineux, un live qui sent la sueur et la douleur… Un live comme on les aime !

Mister Patate (08/10)

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Massacre Records / 2008
Tracklist (59:41 mn) 1. Impaled Existence 2. Manic Demise 3. Slaughter of Innocence 4. Blood Brothers 5. To Die is At Hand 6. Mass Graves 7. The Fine Art of Murder 8. Scorn 9. Eve of the Apocalypse 10. Infernal Desire 11. Multiple Stab Wounds 12. Coronation of Our Domain / Monster

 

After Dusk – Hybris

After_Dusk-hybrisLe quadra que je suis depuis déjà un certain temps, n’en déplaise à la dream team de metalchroniques, vient de se prendre la calotte de l’année. Et ce, en découvrant un quinton venant d’Athènes, œuvrant depuis 1997 et déjà auteur de « Senses of Dusk » en 2005 et «The witch’s pact » en 2006. Pour votre gouverne, il ne s’agit pas de l’After Dusk homonyme et originaire aussi de la capitale grecque, délivrant un metal gothique bien quelconque ; mais de la bande à Paminos le chanteur, Bill le guitariste, George à la quatre cordes, Constantine derrière les futs et Theodore aux claviers. Le combo étalant pour sa part un heavy doomesque monumental, véritable réincarnation de la bande à Ozzy des années 80, remodelé sauce moderne. Et la claque vient de là ; vous vous retrouvez face à un Hybris asséné par les fantômes du « sabbath, bloody sabbath » au sommet de leur art. Une tracklist de feu sur laquelle la technique pointue des « zykos », sans tourner au coté démonstration laxative, ravage sans coups férir.

Quelques influences du Judas, de la veuve d’acier ou de Cradle of Filth se font ressentir ; mais comme précédemment cité le « Black Sabbath » règne en maitre et omniprésent dans les compositions proposées. Une version plus métallique et contemporaine, mais 10 titres résolument heavy, aux ambiances doom et aux guitares parfois quasi trashies. Les nouveautés par rapport à l’inspiration des ancêtres tenant dans la rythmique en acier liquide forgé, les blast beats occasionnels, une basse aux noires métronomiques résolument mises en avant, quelques superbes duos déchirants des six cordes … Et l’apport de claviers, somme toutes foncièrement appréciables, mais aux lignes organiques assez discrètes malheureusement. Ce terreau fertile de compositions ciselées, uniforme en qualité mais très diversifié dans les tempos et revenant sans cesse vous terrasser ; ne serait que le gâteau sans la cerise si l’on ne parlait pas de la prestation de Paminos. Ses vocalises ne vous laisseront en aucun cas indifférent et sont le liant, la touche suprême tendant vers l’excellence.

Dans la veine d’Ozzy Osbourne, son chant acéré oscille entre envolées sataniques, plages claires ou rageuses. Ses démonstrations monstrueuses se calquent sur des compositions sur mesure aux ambiances envoutantes et ou alternent cassures rythmiques syncopées, montées en puissance traditionnelles et mélodies classiques. Du grand art tout simplement, digne des maitres du genre sans conteste… Extraire un titre plutôt qu’un autre s’avouera un exercice périlleux tant cet « Hybris » tend vers la plénitude ; mais selon que l’on apprécie le « pêchu » fracassant d’ « Evil soul », la lourdeur dévastatrice de « Faust » ou les atmosphères lugubres lucifériennes à la « Unborn soul » ; chacun y trouvera satisfaction. Une superbe offrande qui subjuguera les adorateurs du Sabbath de la grande époque… Maintenant si vous abhorriez les anciens ; cette galette sublime n’est pas pour vous…

Metalpsychokiller (09/10)

 www.myspace.com/riseafterdusk

Autoproduction / 2008

Tracklist :
1. Evil untold 2. War of the gods 3. Bringer of lies 4. Unborn soul 5. The four plagues 6. The old man's story 7. Under darkness veil 8. The art of alchemy 9. Faust 10. Satan