Archive for janvier, 2009
Cannibal Corpse – Evisceration Plague
Author: supercastorJan 29
Sepultura – A-Lex
Author: Mister PatateJan 27
Pour moi, Sepultura est mort en 1996, avec le départ de Max au sortir d’une tournée triomphale (dont le plus beau témoignage est le live Under a Pale Grey Sky, véritable hommage à un groupe mythique). L’arrivée de Derrick Green avait permis au groupe de vivoter, enchaînant plusieurs sorties plus ou moins intéressantes. Tout au plus restait-il Igor Cavalera derrière les fûts, mais après le départ de ce dernier (parti rejoindre son frangin pour former un nouveau combo) et le démenti d’une hypothétique réunion du groupe avec le line-up d’antan, je ne me faisais pas d’illusions : Sepultura est mort et enterré, et A-Lex, leur dernier album en date, ne risquait pas de troubler le sommeil éternel du groupe…
Et pourtant…
En effet, avec ce deuxième concept-album inspiré par le livre Orange Mécanique (pour rappel, le précédent traitait de l’Enfer de Dante), Sepultura semble paradoxalement reprendre du poil de la bête, comme si l’absence complète des frères Cavalera avait suscité un électrochoc, une prise de conscience qu’il était temps de regarder de l’avant.
A-Lex (nom inspiré par le personnage principal d’Orange Mécanique et signifiant également « sans loi ») nous propose un album aux multiples facettes, tour à tour rentre-dedans, lent, rapide, violent, posé et ambitieux (notamment dans la réinterprétation de la 9e Symphonie à la sauce Sepultura). L’ombre des grandes heures du groupe plane encore sur certaines compos (notamment les percussions tribales sur Filthy Rot), mais ces influences sont contrebalancées par de nouveaux éléments. Certains morceaux s’avèrent plus recherchés, plus aboutis, moins bruts, Derrick quitte même son habituel chant hardcore pour s’essayer au chant clair au début de Sadistic Values, et la combinaison riffs/batterie syncopée sur Filthy Rot évoque furieusement Meshuggah. Cependant, malgré ces nouveautés, Sepultura nous livre tout de même son album le plus « thrash » depuis bien longtemps, avec quelques morceaux courts et efficaces, aux riffs solides et aux soli courts mais efficaces. Je pensais m’être enfin réconcilié avec Sepultura, mais…
Car oui, il y a un mais, et de taille. Comme le chante Derrick Green sur le morceau Sadistic Values : « The Thrill is gone ». Et il ne croit pas si bien dire. Cet album a beau avoir des qualités indéniables, il manque à cet album un petit quelque chose indescriptible pour qu’il décolle… Peut-être souffre-t-il tout simplement d’un héritage trop lourd pour ces épaules. Même s’il ne dénote absolument pas dans la discographie du groupe et fait même figure de lueur d’espoir après plusieurs années de vaches maigres, A-Lex risque bien fort d’en décevoir plus d’un fan à qui l’on avait de nouveau promis le retour en force de Sepultura…
N’espérez plus, ce Sepultura-là est bel et bien mort et enterré.
Mister Patate (07/10)
SPV Records / 2009
Tracklist (54:23) : 1.A-Lex I 2.Moloko Mesto 3. Filthy Rot 4. We've Lost You 5. What I do! 6. A-Lex II 7. The Treatment 8. Metamorphosis 9. Sadistic Values 10. Forceful Behavior 11. Conform 12. A-Lex III 13. The Experiment 14. Strike 15. Enough Said 16. Ludwig Van 17. A-Lex IV 18. Paradox
Damnation – Path to hell
Author: SheolJan 18
Formés en 2006, originaire de Metz, Damnation est un jeune groupe motivé qui nous propose avec « Path to Hell » son tout premier EP estampillé Black/Death sympho et paré d’un artwork cover plutôt réussi. L’objet se compose de cinq titres en plus d’une intro, pour une durée d’un peu moins d’une demi-heure.
Un peu moins d’une demi-heure durant laquelle il semble évident que Damnation ait confondu motivation et précipitation. Erreur de jeunesse peut être, le groupe ayant certainement hâte d’immortaliser ses compos sur galette, il en a brûlé les étapes, sortant un EP sans même passer par la case formatrice de la démo. « Rien ne sert de courir, il faut partir à point »…hé oui, les bons vieux adages ne sont nés par hasard et dans le cas présent il me semble bon de le rappeler.
Les cinq morceaux composant cet EP souffrent en effet d’un manque d’expérience évident, et d’une mise en place quelque peu hésitante, pas toujours très carrée. La production est tout juste correcte -quoique plutôt digne d’une démo que d’un EP – mais les équilibrages sont assez particuliers : le chant est largement mis en avant, alors que guitare et batterie sont plus en retrait (un peu étouffés par moments) et que la basse passe presque inaperçue. Le clavier (qui est le point positif de l’album) quant à lui est bien dosé, pose l’ambiance et amène un peu de profondeur à des morceaux qui par ailleurs en manquent cruellement. « Path to Hell » n’est pas un échec total, car il contient de bons passages (notamment une bonne intro) et de bonnes idées, mais les faiblesses sont encore trop nombreuses pour que l’on apprécie cet EP qui à, je le répète, plus les caractéristiques d’une démo. Les morceaux manquent d’accroche et les structures sont encore trop simplistes et bien trop répétitives, aussi bien au niveau de l’instrumentation (notamment des lignes de batterie assez pauvres) que des paroles. Cela dit, l’objet se fait un peu plus intéressant sur la fin, avec des passages un peu plus rapides (une petite lichette de Death Metal dans le riffing du morceau éponyme, le seul passage d’ailleurs qui justifie un tant soit peu l’utilisation du terme « Death » dans la présentation du groupe) ainsi que l’ajout de lignes de chant féminin dans un « Possession » qui peinerait un peu à sortir du lot sans cet ingrédient supplémentaire.
Au final, un manque de relief et de profondeur, auquel un bon clavier ne peut hélas remédier à lui seul, qui font de « Path to Hell » un premier essai peu accrocheur car trop basique.
Sheol (03.5/10)
Autoproduction / 2008
Tracklist (27:39 mn) : 1. Prelude 2. Dominus…spiritus…satanas 3. Robber of dream 4. Path to hell 5. Possession 6. Damnation