Archive for février, 2009

George Bellas – Step Into The Future

georgebellas-stepNe cherchez pas les titres. On n'a rien oublié. Ce nouveau tour de force du guitariste yankee ne comporte qu'une seule et unique -et longue !- composition.
Dans sa quête effrénée d'expérimentation et de radicalité stylistique, Bellas continue non seulement à fouiller les vieux manuels de musicologie pour dégotter les métriques les plus absconses, mais il s'éloigne aussi de ses origines metal.
Step Into The Future se situe clairement dans une mouvance progressive, son aspect totalement instrumental aidant. 
Ce long titre, pour ceux qui ne fuient pas en entendant le mot complexité, est bel et bien, une fois de plus, assez fascinant. Et pas ennuyeux. Surtout pas. Les mélodies ont droit de cité, à travers des passages souvent fins et bien arrangés (George Bellas joue tous les instruments sauf la batterie). Et puis comment ne pas admirer les enchaînements entre les parties, avec des surprises dans les enrobages de claviers ou les solos inventifs et pas toujours ultra-rapides du guitariste.
Un mot à propos du batteur, Marco Minneman : Bellas n'exagère pas quand il évoque ce musicien allemand comme un génie et un des seuls à pouvoir l'accompagner : récomposé par les plus grandes revues américaines, Minnemann se montre prodigieux en technique, en innovation, et quand il le faut, en punch ultra-complexe. Jetez donc un oeil sur le lien ci-dessous.
Finalement, seules les déclarations parfois maladroites et prétentieuses de George Bellas peuvent vraiment faire grimacer les esprits étroits. Aux autres, progueux, amateurs de guitaristes et metalleux ouverts : foncez !

David Taugis (08/10)

www.georgebellas.com

www.facebook.com/georgebellasmusic

myspace.com/georgebellas

marcominnemann.com

 

Marduk – Panzer Division Marduk

2925Sept mois à peine se sont écoulés depuis la sortie du terrifiant Nightwing, et Marduk revient déjà à la charge avec le second volet de sa trilogie, axé sur la guerre. Sept mois, c’est peu, surtout lorsque l’on vient de sortir un album majeur… Legion aurait-il confondu vitesse et précipitation ?

Contrairement à Nightwing, qui jouait davantage sur les ambiances sombres, oppressantes et travaillées, Panzer Division Marduk opte pour une approche bien plus directe, unilatérale et belliqueuse. Les quelques samples parsemés au long des huit pistes collent parfaitement à la structure des morceaux : rageurs, violents, sans la moindre once de finesse ou d’humanité. Panzer Division Marduk matraque sans relâche, assaille les tympans, agresse l’auditeur… Et, paradoxalement, il s’agit là à la fois de sa principale qualité et de son pire défaut.

Principale qualité car peu de groupes, à l’époque, avaient osé faire le pari d’un album aussi radical. Certes, quelques groupes s’étaient déjà illustrés auparavant avec des opus malsains et violents, mais Marduk était parvenu à placer la barre encore plus haut, à repousser ses limites. Un tel jusqu’au-boutisme mérite clairement d’être souligné et reconnu à sa juste valeur…

Pire défaut, parce que Panzer Division Marduk se résume à cela : une enfilade de riffs dissonants, parsemée ça et là d’un solo échevelé évoquant davantage le sifflement d’une balle perdue, un blast presque continu et Legion, provocateur en diable hurlant ses atrocités avec entrain. Certes, chaque morceau, pris individuellement, est diablement efficace, mais l’ensemble (malgré sa durée, une petite demi-heure) s’avère indigeste et désagréable. Toutefois, étant donné qu’il est censé représenter la guerre, il est évident que Panzer Division Marduk se devait d’être aussi monolithique, aussi radical…

En bref, Panzer Division Marduk peut, selon le point de vue, être considéré comme un coup de génie ou comme une vaste fumisterie. Agrémentée de quelques maigres bonus (deux morceaux déjà disponibles sur le box Blackcrowned et une vidéo créée par un fan), la réédition de ce « chef-d’œuvre » est bien maigre et ne fait pas vraiment honneur à un album qui, 10 ans après sa sortie, a décidément bien mal vieilli…

Mister Patate (06/10)

Site officiel
Myspace officiel 

Osmose Productions / 1999
Tracklist (xx:xx) 1. Panzer Division Marduk 2. Baptism by Fire 3. Christraping Black Metal 4. Scorched Earth 5. Beast of Prey 6. Blooddawn 7. 502 8. Fistfucking God's Planet 9. Deathride* 10. Todeskessel Kurland* 11. Panzer Division Marduk (fan-made video)*

Marduk – Nightwing

2342Depuis l’arrivée de Mortuus au chant, certains redécouvrent Marduk et chantent les louanges de ce groupe, n’hésitant pas à dénigrer les albums sortis à l’époque où Legion était encore le frontman du groupe. Et pourtant… La récente réédition des anciens albums de Marduk permet de redécouvrir quelques perles incontournables…

Initialement intitulé « Blood of the Saints », Nightwing constitue le premier volet d’une ambitieuse trilogie basée sur trois thèmes : le sang, la guerre et la mort. En effet, selon Legion, ces trois thèmes résumaient l’essence même du Black Metal. Après un Heaven Shall Burn… When We Are Gathered particulièrement réussi, Marduk plaçait la barre très haut, au risque de se retrouver face à un défi insurmontable : faire aussi bien, voire mieux que sur l’album précédent… Ce défi, Marduk l’a relevé de main de maître, en nous proposant un album en deux volets radicalement différents.

Débutant de façon inquiétante sur fond de grésillements, le « Dictionnaire Infernal » renferme quelques-uns des morceaux les plus percutants jamais composés par Marduk à l’époque : "Bloodtide (XXX)", "Of Hell’s Fire" et "Slay The Nazarene". Ajoutons à ces morceaux un titre éponyme dans la plus pure veine de Heaven Shall Burn… et nous obtenons ainsi une première partie dense, brutale, impitoyable. Marduk a repris les ingrédients de la réussite de son album précédent, les a remaniés et réajustés avec maturité pour obtenir un résultat colossal… Mais le meilleur reste à venir…

En effet, « The Warlord of Wallachia », second volet de l’album, est un contrepied presque total par rapport aux premiers morceaux. Marduk se fait ici plus lent, les compositions gagnent en puissance et en lourdeur par une approche mid-tempo et sombre à souhait. "Dreams of Blood and Iron", par exemple, constitue à lui seul un exemple parfait de cette approche : riffs lents, batterie martelée avec violence et la voix de Legion, écorchée à souhait et répandant sa haine et sa rancœur sans relâche. Plus qu’un simple album, ce deuxième volet se rapproche presque d’un cours d’histoire à la sauce démoniaque, nous narrant les exploits et méfaits de Vlad III, mieux connu sous le nom de l’Empaleur. Au niveau des textes, Marduk s’est réellement surpassé, parvenant ainsi à retranscrire l’Histoire en une œuvre noire et haineuse.

Malgré la réputation sulfureuse nimbant son successeur, Nightwing constitue sans nul doute l’album le plus abouti et le plus réussi de cette trilogie. La réédition, quant à elle, est agrémentée d’un DVD comprenant un concert entier filmé à l’époque de la sortie de l’album. Certes, la qualité de cet enregistrement est loin d’être parfaite, mais ce concert constitue tout de même un bonus non négligeable. À (re)découvrir absolument !

Mister Patate (09/10)

Site Officiel
Myspace Officiel 

Osmose Productions / 1998
Tracklist (xx:xx) 1. Preludium 2. Bloodtide (XXX) 3. Of Hells Fire 4. Slay the Nazarene 5. Nightwing 6. Dreams of Blood and Iron 7. Dracole Wayda 8. Kaziklu Bey – The Lord Impaler 9. Deme Quaden Thyrane 10. Anno Domini 1476