Archive for avril, 2009

Crown_the_lost_blind« Blind Faith Loyalty » est le second album de Crown the lost, groupe de Thrash mélodique formé en 2006 originaire de Pittsburgh dont l’originalité majeure repose sur la voix de son chanteur Chris Renaldi. Le bonhomme jouit en effet d’un bel organe qu’il met largement en avant dans des compos faisant la part belle à son excellent chant clair très Heavy-style. Ce chant clair est présent à 99% dans les compos, et sera soutenu ici et là par quelques brèves lignes d’un chant plus guttural (assuré par Joe Bonnaddio le guitariste lead), malheureusement assez mal mixé et plutôt moyen.

Mais rendons à Crown the Lost ce qui est à Crown The Lost, le chant clair n’est pas la seul qualité de ce jeune groupe, qui jouit entre autre d’une paire de guitaristes tout à fait remarquables.  Une guitare rythmique très propre, très énergique et très inspirée viendra titiller vos tympans à coups de riffing typiquement Thrash, et l’excellent guitariste solo illuminera de son talent les compos de ce second album. Je tiens vraiment à souligner la qualité de la guitare solo, qui envoie des soli tous plus bons les uns que les autres, avec une dextérité et une technicité assez bluffante, et qui, en plus du chant clair, est le second élément qui apporte un intérêt supplémentaire au groupe. On en redemande ! On peut toutefois regretter que la production manque de puissance, notamment à l’endroit des lignes de guitare rythmique. Cela dit, elle reste plutôt bonne.

Cependant, ce second album est à mon goût un poil trop long, et aurait gagné en impact avec une bonne dizaine de minutes en moins. Le chant clair, largement mis en avant, devient à la longue un peu lassant et répétitif car il à tendance à capter l’attention de l’auditeur au détriment des guitares et de leur travail mélodique. Voilà comment un point fort peut devenir un point faible si l’on en abuse. Il aurait été agréable que le chanteur varie un peu plus ses lignes de chant, au niveau du ton et de sa modulation (qu’il remplace ce chant guttural moyen par exemple, pour aller de temps en temps dans un registre un peu plus brutal).

« Blind Faith Loyalty » n’en reste pas moins un très bon album qui jouit en plus d’un certain effet de surprise. « Crown The Lost » a les arguments nécessaires pour ravir les fans de Thrash mélodique, qui, je n’en doute pas, prendront un grand plaisir à écouter cette galette.

Sheol (07.5/10)

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Cruz Del Sur – Murmur / 2009

Tracklist (54:38 mn) : 1. Defame the hypocrites 2. Drawing the parallel 3. Bound to wrath 4. Symbiotic 5. Finality 6. Dreaming in reverse 7. Privation 8. Impose your will 9. Hollow refuge 10. Blind faith loyalty

 

Daath – The Concealers

Daath_The_ConcealerTroisième album de Daath, “The  concealers” à la lourde tâche de succéder à « The hinderers » qui les avait révélés au grand jour en accroissant à juste titre leur fan base et leur quota de critiques élogieuses.  Avec en plus un changement de chanteur sur ce nouvel album, ce qui n’est jamais évident. Attendu de pied ferme ce troisième album des américains, c’est le moins que l’on puisse dire, surtout en sachant l’importance que revêt en général un troisième album dans la carrière d’un groupe, celui-ci étant porteur –selon l’observation empirique- d’une certaine maturité, censée exploiter les qualités du groupe donné en stabilisant par la même occasion son style. Mais je le répète, il s’agit là d’un constat général qu’un cas à cas vicieux aura vite fait de démentir.

Et, je me permets là une digression de plus, je me plaît à appliquer ce principe, rêveusement, à la vie courante pour justifier la véracité de cette assertion en vous faisant remarquer qu’étant moi-même le troisième venu parmi mes frères et sœurs, je suis aussi le plus mâture, le plus stable, et bien entendu le plus beau…(autodérision, quand tu me tiens…) Bref, trêve de plaisanterie, Sheol, tu nous fait chier avec tes digression narcissiques, viens en aux faits on a pas que ça à foutre ! Bon.

Alors, comme il n’est jamais facile de donner suite à un excellent album, sachez que Daath s’en tire à merveille car « The concealers » en plus de confirmer tout le talent de ce jeune groupe, relève encore un peu plus le niveau en proposant un ensemble plus cohérent et encore plus fou, notamment avec  des compos en général plus rapides et plus subtiles dans l’amalgame des différentes influences (et une très belle cover pour l’aspect agréable à l’œil). On ne peut qu’apprécier cette fraicheur, cet entrain et ce petit grain de folie accompagné d’un petit quelque chose de novateur qui émane des morceaux de cet album. D’entrée l’auditeur est comme happé par ces refrains qui vous squattent le cortex dès la première écoute (Rhaaa « Sharpen the blades », avec ses rythmiques folles, comment espérer une meilleure entrée en matière ??).

On peut dire que Daath pose son style, dans le sens ou « The concealers » fait moins appel aux bidouillages de toute sorte et aux breaks mi- indus mi- technoïdes par exemple que l’on pouvait trouver sur son prédécesseur.  Les morceaux sont plus posés donc, mais gagnent en cohérence et en impact, tout en dégageant encore et toujours ce quelque chose de bigarré, de coloré, de foutrement ouvert, car le groupe n’hésite pas à toucher à différents styles (l’étonnant instrumental « Duststorm » et  le morceau qui le suit « …. Of poisened sorrow » qui rappel Static-X sur le refrain). Difficile toutefois de décrire avec exactitude le style du groupe, qui est plutôt un mélange d’influences donnant une forte personnalité, lorgnant des côtés d’un Death mélodique teinté de touches Indus et Hardcore. 

En tout cas, les gars de Daath sont toujours aussi loquaces et aussi inspirés, avec notamment une guitare solo qui nous lâche des pépites sur chaque morceau, et un batteur qui fait un travail tout bonnement excellent (il s’agit de Kevin Talley, qui a officié au sein de groupes comme Dying Fetus, Chimaira, Misery Index et The Black Dahlia Murder…belle carte de visite donc !). Puisqu’on en est à parler du talent des musiciens, il faut dire que le nouveau venu au micro se débrouille vraiment très bien et qu’il  n’a rien à envier à son prédécesseur. Il amène au contraire une énergie différente grâce à ses vocaux, une énergie plus « Hardcore » en quelque sorte, plus rentre dedans, qui se répercute sur les compos. Notons au passage une bonne production de Jason Suecof et Mark Lewis (Trivium, All that remains, devildriver etc.) juste un peu froide et pas assez puissante dans les graves, mais rien de bien gênant.

Comment ne pas être charmé par cette galette qui déploie du début à la fin une fraicheur et une énergie impressionnante ? Armé d’un tel album, et d’un talent qui n’est plus à prouver, Daath à toutes les cartes en main pour se faire une place de choix au sein de la scène Death actuelle.

Sheol (08.5/10)

www.facebook.com/Daath

Century Media – 2009

Tracklist (41:26 mn) : 1. Sharpen The Blades 2. Self-Corruption Manifesto 3. The Worthless 4. The Unbinding Truth 5. Silenced 6. Wilting On The Vine 7. Translucent Potency 8. Day of Endless Light 9. Duststorm 10. …Of Poisoned Sorrows 11. Incestuous Amplification

 

 

 

Agathodaimon – Phoenix

Agathodaimon_-_PhoenixAussi surprenant que cela puisse paraître, Agathodaimon est toujours en vie. Cinq ans d’absence, il y avait de quoi douter du retour des allemands et pourtant avec à la barre Martin "Sathonys" Wickler et une équipe remaniée revoilà, un cinquième album chez Massacre Records après avoir officié chez Nuclear Blast. Agathodaimon faisait figure de bon élève du black symphonique notamment grâce à son album Chapter III. Puis avec Serpent’s Embrace, la part majoritaire des compositions prenait leur emphase dans le gothic metal sans renier certains éléments des albums précédents. Notamment une part toujours importante d’éléments classieux et grandiloquents. Agathodaimon n’a jamais joui d’une personnalité très forte car la similarité avec les modèles Cradle of Filth ou Dimmu Borgir était très facile.

Phoenix aura pour inconvénient majeur d’être totalement dénué de personnalité. Certes les mélodies guitaristiques sont prenantes sur Heliopolis à l’instar d’un Catamenia. L’alternance du chant black éraillé et du chant clair sur Devil’s Deal aura eu le don à la première écoute de me faire tressaillir l’échine, oui il ne faut parfois pas grand-chose pour éveiller mes sens d’autant que le clavier lugubre pèse sur le morceau même si sa participation est faible. Il faut bien se rendre à l’évidence les guitares et la basse se montrent offensives alors que les claviers restent en retrait. Ces derniers portent d’ailleurs plus souvent un son synthétique et spatial plutôt que orchestral et majestueux.

Au final même si les compositions sont variées et utilisent des ressorts mélodiques divers, des breaks surprenants, du chant bigarré avec une dominance black et que quelques passages instrumentaux valent le coup par leurs abords plus sombres et mystérieux, je reste dubitatif. Phoenix a un beau potentiel mais le chant black semble pompé sur celui du groupe Enslavement of Beauty (que j’adore), le débit des paroles est à l’avenant et le timbre est identique. A l’image de Graveworm, Agathodaimon a fait évolué son fusil d’épaule pour une musique plus accessible (enfin tout est relatif, ce n’est pas de la pop), nous sommes donc en droit d’être dubitatif même si Phoenix tient la route il n’est pas totalement concluant à mon grand désarroi.

Clayman (06/10)

 www.agathodaimon.de 

myspace.com/agathodaimon

Massacre Records – Innovative Promotion / 2009

Tracklist (63:00)

1. Heliopolis 2. Devil's Deal 3. Decline 4. Ground Zero 5. Ghost of a Soul 6. Winterchild 7. Time Is The Fire 8. To Our Ashes 9. Amongst The Vultures 10. Oncoming Storm 11. Throughout The Fields of Unshaded Grace 12. Grey Whisper