Pour le plus grand plaisir des fans, voici le premier album de CULT OF LUNA réédité. Je vais être totalement franc et donc d'emblée vous dire que je ne connaissais ce groupe que de nom avant de recevoir ce disque. CULT OF LUNA évolue dans une sorte de post hardcore apocalyptique, soit un juste compromis entre la noirceur d'un NEUROSIS et la violence d'un CONVERGE.

Le tout commence par "The revelation embodied" titre à l'image de l'album, long, complexe, émotionnel, un véritable labyrinthe musical. La voix y est écorchée mais pleine de rage et d'émotion, les riffs sont titanesques et la basse ronfle comme rarement… Le tout est très ambiancé et renversant, avec un côté barré non négligeable.

Les mêmes caractéristiques peuvent s'appliquer à l'entièreté de l'album… un album qui s'écoute d'une traite, sans pause ni temps mort, et qui passe à une vitesse ahurissante. On peut cependant dégager de ce magma de plomb certains titres plus interpellant que d'autres. Je pense notamment à "hollow" et sa longue montée en puissance, un morceau suffocant, lourd, rampant comme la gangrène…

A pointer également le monumental "Sleep", quatorze minutes au compteur, des riffs de guitares à chialer et un côté ambient absolument gigantesque. Le tout est d'ailleurs renforcé par une section de cordes qui sublime totalement ce titre en forme de chef d'oeuvre. Certains passages de ce titre sont bien doomesques et peuvent faire songer à du MY DYING BRIDE vitriolé.

Il est clair que cet album s'adresse aux amateurs de musique tordue et extrême, les plus patchés d'entre nous trouveront certainement cette rondelle pas assez comestible et trop éparpillée à leur goût. Quant aux plus ouverts d'esprits de la gent métalleuse, qu'ils se jettent sans retenue sur ce Cult of Luna, ils ne seront pas déçus !

Le côté émotionnel du groupe s'exprime ici pleinement et, une fois passé la chape de métal qui se dresse devant vous à l'écoute de cette galette, vous découvrirez un groupe génial et ensorcelant, à la croisée du Doom, de l'ambient et du post – Hardcore. Cet album de CULT OF LUNA est une expérience, une sorte de grande messe dont on ne ressort pas indemne. A noter que ces petits gars nous viennent de Suède… la mainmise de la Scandinavie sur le métal sous toutes ses formes se préciserait-elle ?

Thortyir (8,5/10)

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Earache – M10 / 2003

Tracklist (60:29 mn) 01. The revelation embodied 02. Hollow 03. Dark side of the sun 04. Sleep 05. To be remembered 06. Beyond fate 07. IOI 08. The sacrifice

Inattendu tant les activités de Renaud Hantson se bousculent depuis quelque temps, ce retour de Satan Jokers tente un compromis entre le son des origines (83-85) et une touche de modernité. Avec un guitariste clairement estampillé shredder (Michael Zurita, qui a accompagné aussi bien Taï Phong que Snake Eyes ou… Gogol 1^er !) et Pascal Mulot à la basse, on aurait pu s'attendre à des prouesses solistes un peu partout. Mais non. Ce SJ là se concentre sur des chansons, compos parfois plombées à la double grosse caisse (« Silicone Baby ») et ajouts électroniques discrets (« Voodoo »). Bien souvent les choeurs tournés vers les aigus rappellent les contributions du co-chanteur original Pierre Guiraud… Et les textes, souvent engagés, ne manquent pas d'intérêt (« USA » évoque le sort des Indiens d'Amérique, comme « Wounded Knee 73 » en 85).

Le constat premier qui s'impose, c'est la courte durée des titres, et l'absence de passages jazz fusion qui faisaient la différence sur les 3 LP des années 80. Seuls « Paris Nuit » et « Lunettes Noires » mettent en valeur la rythmique, et le prolixe Mulot semble jouer sobre sur les compos restantes.

Par ailleurs, les mélodies manquent de force, hormis peut-être sur « Ma Guitare », capable de plaire en radio. Et certaines chansons semblent même avoir plus leur place sur un album solo de Renaud Hantson (« Combat »).

Petite déception à la quelle se greffe un bémol quant à la production : les riffs manquent singulièrement d'attaque. Les fans de la première heure risquent de balancer entre des impressions contradictoires. Et regretteront l'apparition du remix de « Sorcier » déjà disponible sur le Hardcore collectors de l'an dernier.

David Taugis [7/10]

XIII bis records / 2009

Track list (51:14) : 01. Silicone Baby (03:23) 02. USA : Union Sacrée Des Assassins (03:26) 03. Voodoo (03:29) 04. Combat (02:47) 05. Paris Nuit (03:14) 06. Indien De Demain (04:07) 07. Mouroir (04:31) 08. Electrique (03:06) 09. 200 Chrono (02:39) 10. Addiction (Souffrir Avec Toi) (03:55) 11. Ma Guitare (04:14) 12. Lunettes Noires (03:41) 13. Professionnelle (04:14)

Prosthetic records a eu la bonne idée de rééditer deux albums majeurs de la discographie de Testament, Demonic et The Gathering, et ne s'est pas arrêté là. Le label a également réédité la compilation First Strike Is Deadly (réenre-gistrement d'anciens titres), et le ce live mythique ! Etant en possession d'une cassette fatiguée de ce live (depuis 90… je vous garantis que ça vieillit mal), je dois bien avouer que l'annonce de la réédition de ce concert attisait ma curiosité, pensez donc, c'est le concert complet à Eindhoven qui va revoir le jour dans les bacs !

L'édition vynile et cassette comportait 5 titres et 25 minutes du concert, cette fois ce sont 10 titres et 45 minutes remasterisées dont on peut profiter. C'est un live historique du groupe : il s'est déroulé lors du premier Dynamo open air festival (qui a cessé ses activités en 2005), et c'était la première incursion du groupe de thrash en Europe. Un concert qu'Alex Skolnick décrit comme un dépucelage, Testament n'était plus un groupe local de la Bay Area, mais débarquait sur la scène internationale devant 14.000 personnes. 

L'interprétation est au poil, le groupe est en place en dépit de retours défaillants et d'une pluie battante, Chuck Billy en grande forme harangue sans cesse le public qui répond présent, c'est bien évidemment un intense témoignage de la puissance du groupe sur scène, que tout fan de Testament se doit de posséder, et ce d'autant plus que l'intégralité du concert n'avait jamais été publiée. On peut toujours faire la fine bouche en raison du fait que la setlist fait la part belle à l'album The Legacy et n'apporte rien de neuf, mais le contexte justifie amplement cette réédition.

Hamster [08/10]

Prosthetic records – La Baleine / 2009

Tracklist (45:46): 01. Disciples of the Watch 02. The Haunting 03. Apocalyptic City 04. First Strike Is Deadly 05. Burnt Offerings 06. Alex Skolnick Guitar Sol 07. Over The Wall 08. Do Or Die 09. Curse of the Legion of Death (C.O.T.L.O.D.) 10. Reign of Terror